Viktor Orbán est-il le seul dirigeant de l’Union européenne qui comprenne ce qui se passe en Europe ?
Samedi dernier, lors de l’université d’été de Tusványos à Băile Tușnad, en Roumanie, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a prononcé un discours extrêmement lucide et clairvoyant sur les enjeux réels de l’Europe et la faillite de l’Occident.
Viktor Orbán ne manie pas la langue de bois. Il sait mettre les noms sur les choses, même quand cela fait mal. Il est l’un des rares dirigeants européens à exprimer clairement que l’Union européenne est au bord du naufrage. « Nous vivons dans une décennie de danger, d’incertitude et de guerre et notre capacité à prévoir le futur est limitée », a dit le Premier ministre hongrois. Orbán a compris la gravité de la situation actuelle tout en rappelant qu’il ne verserait pas de sang hongrois pour Kiev. Pour Orbán, « la paix est la seule solution pour sauver des vies, le seul antidote contre l’inflation due à la guerre et le seul antidote contre la crise économique. »
Pour le Premier ministre hongrois, Washington et Bruxelles devraient se concentrer sur la manière de gagner la paix plutôt que sur les moyens de gagner la guerre, mais il souligne que cette paix ne pourra être trouvée qu’entre les États-Unis et la Russie car les Européens se sont décrédibilisés dans l’implémentation ratée des accords de Minsk. L’homme fort de Budapest a aussi souligné que si Merkel et Trump étaient encore au pouvoir, il n'y aurait pas eu de guerre car ils auraient pris en considération les garanties de sécurité demandées par Poutine. Il en a profité pour recommander à l’Union européenne de ne pas se mêler de politique étrangère, étant donné qu’elle ne peut pas régler les problèmes diplomatiques « dans son propre jardin ».
Plein de lucidité, le président du Fidesz a également dénoncé l’échec de la politique atlantiste. « La stratégie occidentale ne fonctionne pas, dit-il. Les sanctions ne fonctionnent pas et la majorité de la planète n’a pas rejoint le camp occidental. Cette guerre peut mettre une fin à la capacité des Occidentaux à former une unité mondiale, nous nous dirigeons vers un monde multipolaire. » Orbán a également égratigné les États-Unis, qui utilisent l’énergie comme une arme, et critiqué le financier milliardaire George Soros, qui veut imposer l’immigration aux Hongrois. Il a souligné que le vrai perdant des sanctions était l’Union européenne, dont l’économie est proche de la récession.
Orbán pense néanmoins que la société hongroise pourra se sortir de cette crise si elle « reste en dehors de la guerre, de l’immigration, de la folie du gender, du projet de taux d’imposition minimum des multinationales (de l’OCDE) et de la récession économique ». Le Premier ministre hongrois a rappelé qu’entre 2010 et 2020, son pays est sorti renforcé des crises et que la Hongrie était une société fondée sur la famille.
À écouter le discours d'Orbán, on comprend pourquoi l’Union européenne ne peut pas le supporter. On comprend aussi pourquoi il est si populaire en Hongrie.
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