Viktor Orbán, un cuisant échec : vraiment ?
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Viktor Orbán a-t-il subi un cuisant revers lors des élections municipales du 13 octobre, comme voudraient nous le faire croire nos médias bien-pensants ?
Le Fidesz a bien perdu la mairie de Budapest qu’il dirigeait depuis 2010. Il a aussi été battu dans 7 des 23 plus grandes villes ayant le statut de comitat (division administrative semblable à nos départements).
Y a-t-il une érosion de son électorat ? Pas du tout. À Budapest, par exemple, le maire sortant du Fidesz a même légèrement amélioré les résultats du Fidesz en comparaison des dernières élections européennes, passant de 42 % à 44 %. En province, le Fidesz a emporté la totalité des 19 comitats (les départements, sans les 23 grandes villes).
Mais que s’est-il donc passé ? Le maire est élu au scrutin majoritaire à un tour. Depuis le retour d’Orbán au pouvoir en 2010, l’opposition était très divisée et partait aux élections en ordre dispersé, ce qui permettait rarement à l’un de ses candidats d’arriver en tête.
Pour ces dernières municipales, l’opposition s’est regroupée : les deux partis sociaux-démocrates (le libéral et l’ultralibéral), les deux factions écologistes (libérale et conservatrice) et le mouvement de jeunes Momentum à l’origine du retrait de la candidature de Budapest pour l’organisation des Jeux olympiques. Dans de nombreuses villes, cette opposition est associée au Jobbik, parti qualifié d’extrême droite lorsqu’il était anti-tzigane, anti-juif, homophobe et islamophile (même Marine Le Pen n’en avait pas voulu dans son groupe au Parlement européen en 2014), mais devenu fréquentable pour la gauche depuis qu’il s’est recentré en se séparant de ses éléments les plus radicaux. Cette alliance a logiquement porté ses fruits. Budapest a élu un maire écolo de centre gauche qui avait été choisi lors d’une primaire. La ville d’Eger (célèbre pour son vin le « sang de taureau ») a élu un maire membre du Jobbik, candidat de toute l’opposition.
Est-ce que cette alliance allant des socialistes à l’extrême droite pourrait permettre de déboulonner Orbán ?
Pas vraiment. Une étude réalisée par l’institut Nézőpont à partir des résultats des votes pour les maires des grandes villes et dans les comitats montre qu’en cas de législatives, le Fidesz obtiendrait 129 des 199 sièges de député (il en détient actuellement 133, soit la majorité des deux tiers).
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