Vincenzo Sofo : « À Bruxelles, la Lega veut élargir le groupe souverainiste-conservateur, construit avec Marine Le Pen »
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Marine Le Pen et Matteo Salvini tiendront un meeting commun, le 18 mai à Milan, en vue des élections européennes.
Au micro de Boulevard Voltaire, l'homme politique italien Vincenzo Sofo, membre de la Lega, évoque « le rapport fondamental » entre les souverainismes français et italien.
Marine Le Pen et Matteo Salvini tiendront au mois de mai un meeting commun à Milan.
Peut-on imaginer qu’une alliance pour les prochaines élections européennes ait lieu entre Marine Le Pen et Matteo Salvini ? Siégeront-ils dans le même groupe ?
Le but de la Ligue est d’encourager toutes les forces souverainistes et conservatrices à se réunir pour constituer un grand groupe commun.
Pour cela, il faut regarder du côté du Rassemblement national de Marine Le Pen, de Vox en Espagne et d’autres forces politiques qui jusqu’ici ne faisaient pas partie du groupe souverainiste. C’est le cas des partis que Matteo Salvini a invités lundi dernier à Milan.
Le projet est d’élargir la maison, et non pas de la rendre plus étroite. Je ne vois donc pas de raisons pour lesquelles il n’y aurait pas d’alliance avec Marine Le Pen.
Marine Le Pen est la première avec qui nous avons construit cette alternative. Les rapports au niveau politique entre la France et l’Italie sont, à mon sens, fondamentaux.
Le ministre de l’Intérieur français, Christophe Castaner a été accusé par un député du parti socialiste français de parler comme Matteo Salvini. Il avait déclaré que certaines ONG servaient de passeurs aux migrants. Comment l’Italie a-t-elle réagi à cela ?
Dans les milieux progressistes de gauche, certaines personnes commencent à se rendre compte de la réalité. Elles considèrent l’immigration comme une chose à gérer. C’est le cas de votre ministre français.
En Italie, nous avons une journaliste italienne connue comme une icône de la gauche progressiste qui vient de sortir un livre intitulé L’ennemi de la gauche. Le sujet de ce livre accuse la gauche de ne pas avoir compris le sujet de l’immigration. De plus en plus de gens de gauche se rendent compte d’avoir fait une erreur sur les sujets migratoires.
Bien sûr, il y a des différences entre les forces politiques, mais il faut quand même considérer ce qui nous lie au niveau européen. Si nous réussissons à trouver des collaborations entre les deux pays, ce sera bénéfique pour les deux et pour l’Europe.
La grande opposition politique qui existe entre Matteo Salvini et Emmanuel Macron mettra-t-elle à mal le partenariat franco-italien ?
C’est un vrai problème. Chacun d’eux propose une vision de l’Europe totalement différente.
L’Europe de la Ligue est une Europe qui reconnaît la souveraineté des peuples, des nations et des États nationaux. Il faut construire une communauté européenne. L’Union européenne doit donc être une organisation qui part des territoires pour offrir une table commune où l’on définit des stratégies communes. Cela peut être en matière de politique internationale ou dans d’autres domaines qui touchent tout le monde.
La vision de l’Europe de Macron, elle, est totalement différente. Ce sont les États-Unis d’Europe. Il veut construire un projet supranational pour remplacer les souverainetés nationales. C’est la négation de l’identité et de l’Histoire européenne.
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