Violence à l’école : il faut des maisons de redressement pour les perturbateurs chroniques
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Le plan du gouvernement sur les violences scolaires, qui devait être présenté en Conseil des ministres, est donc reporté et devrait être dévoilé "dans une ou deux semaines". La présence de policiers dans les établissements, mesure suggérée par Christophe Castaner, aurait suscité des réserves sur son application, notamment de Nicole Belloubet, qui estime que "l'école n'est pas une maison de redressement", mais "un lieu de savoir". Encore faut-il, pour que l'école remplisse son rôle, réunir les conditions pour transmettre sereinement le savoir.
On pourrait se réjouir que le président de la République ait décidé que "la réflexion se poursuive sur ce dossier complexe". Sauf que le problème de la violence à l'école, avec ou sans armes, ne date pas d'aujourd'hui. Il a fallu une vidéo, montrant une enseignante de Créteil braquée par un élève, pour que les médias et le gouvernement s'en saisissent et qu'on découvre d'autres agressions similaires. Mais les incidents ne remontent pas toujours à la surface : les chefs d'établissement ne tiennent pas à se faire remarquer de leur hiérarchie et il ne faut pas stigmatiser une partie de la population.
Diriger un collège ou un lycée difficile, c'est être confronté, chaque jour, à des manifestations de violence. On finit par s'y habituer. Proviseurs et principaux disposent déjà de tous les guides possibles sur la conduite à tenir face à de tels actes. En cas d'incident grave, ils doivent réunir le conseil de discipline ; si l'élève est sanctionné d'une exclusion définitive, il faut lui trouver un autre établissement qui veuille bien l'accueillir. Les établissements se repassent les élèves perturbateurs.
Si, encore, l'administration soutenait le professeur qui signale un incident – mais ce n'est pas toujours le cas... C'est tout juste s'il n'est pas désigné comme le coupable : il n'a pas su créer un climat de travail favorable aux apprentissages ! Il a dû provoquer l'élève ! Il devrait suivre un stage de tenue de classe ! Les professeurs, qui ne sont pas assurés d'être soutenus, essaient de régler par eux-mêmes des situations souvent ingérables : ça marche ou ça ne marche pas.
Tant que les incidents sont limités, l'établissement peut tourner, plus ou moins bien. Mais quand ils deviennent le lot ordinaire, il ne reste qu'à souhaiter que l'année passe vite, sans trop de casse. Parfois, des professeurs n'ont d'autre solution, pour tenir le coup, que de se faire prescrire un arrêt de travail. Il arrive même que les services du rectorat le leur conseillent.
Dans ces conditions, annoncer qu'"il faut rétablir l'ordre", qu'on va mettre en place "un plan ambitieux" contre la violence à l'école, qu'"aucun professeur n'est seul dans ce pays" tient de l'incantation et de la communication, mais ne changera rien à la réalité du terrain, où quelques élèves pourrissent la vie de leurs condisciples et de leurs professeurs.
Souhaiter, comme l'a rapporté Benjamin Griveaux, à l'issue du Conseil des ministres, que "nous puissions, dans les semaines qui viennent et avant le 15 décembre, là où nous rendrons les décisions plus structurantes, procéder à une concertation avec l’ensemble des acteurs de la chaîne, et notamment les collectivités locales […], les associations", c'est du pipeau, dans un langage technocratique.
D'autant plus que Castaner, Griveaux, Nicole Belloubet et autres soutiens de Macron font partie de ces socialistes qui ont longtemps justifié la culture de l'excuse et trouvent plus de vertus aux coupables qu'aux victimes. Ce n'est pas avec de tels collègues que Jean-Michel Blanquer pourra rétablir l'école de la confiance.
Le seul moyen efficace pour lutter contre la violence, c'est de pratiquer une tolérance zéro pour permettre à la majorité des élèves de travailler. N'en déplaise à Mme Belloubet, il faut créer, partout où c'est nécessaire, des « maisons de redressement » !
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