Violence, rixes et vols le soir à la Foire du Trône : « Toujours le même profil »

Pour mettre fin à une bagarre, la police a dû intervenir : un jeune de 17 ans interpellé.
© Raphaëlle Claisse
© Raphaëlle Claisse

La Foire du Trône est la plus ancienne et plus grande fête foraine de France. Hélas, depuis plusieurs années, les « incivilités » l'emportent sur le divertissement... BV s’est rendu sur place.

Installée sur la pelouse de Reuilly, dans le XIIe arrondissement de Paris, la Foire du Trône s’étend sur dix hectares de terrain. Plus de 2.000 employés travaillent, chaque année, sur cet événement qui s’étend sur deux mois. Cette année, la fête, inaugurée le 4 avril, fermera ses portes le 9 juin. Tous les standards sont réunis : manèges, grande roue, tir à la carabine, pêche aux canards, stand de sucettes, gaufres, barbe-à-papa… La popularité de ce rendez-vous parisien est immense : chaque année, près de trois millions de visiteurs s'y pressent. Si toutes les conditions sont réunies pour faire de cette Foire du Trône un événement familial, joyeux et festif, des vols, violences et rixes récurrents viennent assombrir le tableau. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses vidéos circulent, montrant des bagarres. Des jeunes s’en prennent aux forains pendant que d’autres profitent de la confusion pour voler les lots destinés aux vainqueurs des différents jeux. Ce lundi 14 avril, une bagarre a éclaté entre des jeunes et des forains pour un « différend commercial ». La police a dû intervenir pour faire revenir le calme et assurer la protection des visiteurs. Les policiers ont alors été copieusement hués, voire provoqués par des adolescents en casquette et jogging qui les invectivent par-derrière. Un jeune homme venu de l'Essonne et âgé de 17 ans a été interpellé.

Les familles évitent la foire en soirée

L’entrée de la foire est gratuite, les activités sont payantes. Cela offre aux visiteurs la possibilité de gérer leur visite en fonction de leur porte-monnaie. Il permet à tous de s’y rendre, même aux lycéens ou grands collégiens non accompagnés. Effet pervers de ce système attractif : les « jeunes » y entrent comme dans un moulin.

À l’entrée de la foire, deux fourgons et deux voitures de police sont garés. Une vingtaine de policiers s’équipent pour prendre leur tour de surveillance autour des manèges. Dans les allées du parc éphémère, des groupes de jeunes adolescents traînent les pieds, regardent les stands du coin de l’œil, quand leurs yeux ne sont pas rivés sur leur téléphone. La plupart des manèges sont à l’arrêt. Les vendeurs de gaufres et de pommes d’amour sont accoudés au comptoir en attendant les clients.

Quelques familles se promènent, avec des jeunes enfants et des poussettes. Une maman se confie : « On profite du calme de l’après-midi pour les enfants. Le soir, il y a beaucoup trop de monde. Beaucoup de jeunes qui ne sont pas là que pour les manèges. L’ambiance est moins festive l’après-midi, c’est sûr. Mais nous ne voulons pas emmener les enfants le soir, c’est trop risqué. »

 

Un forain, devant son stand de tir à la carabine, abonde en ce sens : « Pour le moment, c’est calme, parce que vous venez en milieu d’après-midi. Mais revenez ce soir, à la tombée de la nuit, je vous assure que l’ambiance n’est pas pareille. » Il confie à BV : « Les jeunes, toujours le même profil, débarquent en bande pour s’amuser. Parfois, ça se finit mal, c’est sûr. Il y a des bagarres. Pas toujours, mais parfois. C’est dommage, ce n’est pas du tout l’atmosphère que nous voulons installer à la foire du Trône. » Il ajoute avoir des craintes financières, liées à ces épisodes de violences. Les vols font perdre de l'argent aux forains, mais c'est surtout la réputation que ces jeunes font à la Foire du Trône qui pourrait finir par dissuader les visiteurs de s'y rendre, peste-t-il. Cette fête voulue populaire et accessible à tous devient, chaque soir ou presque, une zone de non-droit. Une de plus...

Picture of Raphaelle Claisse
Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

23 commentaires

  1. Et pendant ce temps là ?
    Et bien, pendant ce temps là, « on » parle de construire des « prisons low-cost » !
    Espérons qu’elles soient assez solides afin de résister aux assaults à l’arme de guerre des narcotrafiquants.
    Ce pays devient invivable !
    Dans l’histoire de France récente, il y aura eu « l’héritage Mitterrand », il y aura maintenant « »ml’héritage Macron », le second faisant passer le premier pour une promenade de santé !

  2. Quand allons nous remettre de l’ordre dans ce pays, encore une attraction plus que centenaire qui finira par disparaître avec toutes ses conséquences économiques et sociétales. Il est inadmissible qu’une minorité puissent avoir ce genre de comportement au détriment des autres. Il faut mettre en place des actions fortes et musclées sans s’occuper du NFP mélanchoniste qui attise les haines

  3. C’est ce que je disais dans un précédent commentaire précisant que l’insécurité impacte fortement la prospérité économique. La crainte de perte de chiffre d’affaire des forains par rapport à ces nuisances est légitime. Et pour avoir exercé dans la police municipale dans le Sud de la France pendant 31 ans, je confirme que les fauteurs de troubles ont tous le même profil et qu’ils ne comprennent que le rapport de force pour cesser leurs nuisances,si toutefois la justice n’incrimine pas les policiers pour « violences policières », paralysant partiellement ou fortement leurs actions pour protéger les gens. Mais finalement, les français en ayant élu les politiques qui ont fait le contraire dans ce domaine de ce qu’ils souhaitaient, n’ont-ils pas ce qu’ils méritent ? Ils veulent une police efficace,non bridée excessivement comme actuellement ? Avec une justice sévère ? Et bien qu’ils votent donc pour des gens qui voteront les lois en conséquence et qu’ils les feront appliquer,car pourquoi voudriez-vous que les policiers et gendarmes prennent des risques pénaux pour faire plaisir à des gens qui ont permis tours ces dérives, au risque de perdre leur emploi.

  4. Dans la France de jadis, celle que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître, à la fête à neuneu il suffisait de deux policiers en tenue pour assurer la sécurité, il y avait toujours un Marcel ou un René qui avait forcé forcé sur la Kro ou sur le Beaujolais qu’il fallait calmer. Aujourd’hui, il faut une unité anti-émeute, caparaçonnée et armée pour faire face à une meute de barbares qui n’hésite plus à aller s’en prendre aux intrus (les policiers) qui viennent les « provoquer ». Les Français, eux, rasent les murs. Derrière, les élus ffi chantent les louanges de la créolisation et de l’enrichissement tout en dénonçant les violences policières et l’extrême droite. Le pire, c’est que les Français votent pour eux …

Laisser un commentaire

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Il y a un retour des rituels et de la pratique catholique
Gabrielle Cluzel sur CNews
Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois