Violences contre les policiers : « Certains sont obligés de déménager »

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Lancers de projectiles, tirs de mortiers… les nuits d’émeutes ont révélé, une fois de plus, une haine anti-flic sans nom. S’attaquer à un groupe de policiers est une pratique qui s’est en quelque sorte démocratisée. À présent, la coutume est d’aller chercher les policiers chez eux. Pères de famille ou pas, ils sont de plus en plus agressés par des voyous prêts à tout, mettant également les familles des fonctionnaires en danger. Tous les moyens sont bons pour en traumatiser certains.

Le phénomène de violence ciblée envers les policiers progresse fortement

Un article du Monde de 2021, qui titrait « Les agressions contre la police nationale ont plus que doublé en vingt ans », donnait des chiffres plus qu'inquiétants : 13.392 en 2000, 31.257 en 2019. En 2020, la ville de Paris se hissait en haut du podium, avec 2.916 violences commises contre les policiers, soit 10,8 % des faits nationaux, équivalant à 8 faits par jour. Elle était suivie de près par la Seine-Saint-Denis, qui en recensait 2.292.

Durant ces dernières semaines, plusieurs affaires ont été rapportées par la presse quotidienne régionale.

En Seine-et-Marne, dans la nuit du 29 au 30 juin, dans un petit village, le véhicule d’un policier est incendié par plusieurs individus. Le fonctionnaire retrouve son véhicule en feu devant chez lui et entend les voyous s'écrier : « Au feu la police. » Face aux menaces, le policier a été contraint de mettre sa famille en sécurité.

Dans la même soirée, à Marseille, deux policiers, circulant dans un cadre privé, se sont fait reconnaître par un groupe d’une vingtaine de jeunes. Les deux policiers se font très violemment frapper. L’un écope d’une fracture du plancher orbital et d’un coup de couteau au poignet. L’autre d’un traumatisme crânien, qui s’est suivi de plusieurs malaises.

Lundi 3 juillet, en fin d’après-midi, un policier du commissariat de Bobigny (Seine-Saint-Denis) est roué de coups par six individus. Ils descendent de leur fourgon gris Volkswagen, puis le frappent à coups de poing et de pied. Les agresseurs sont repartis avec le téléphone de la victime ainsi que plusieurs documents administratifs et sa carte de réquisition.

Dans la nuit du jeudi 6 au vendredi 7 juillet, quatre individus ont tabassé un policier alors qu’il rentrait à son domicile situé dans les Yvelines. Ils ne se sont pas arrêtés là : les agresseurs lui ont volé sa voiture dans laquelle était rangées son arme de service et plusieurs dizaines de munitions. Le véhicule a été retrouvé brûlé un peu plus tard dans la commune voisine. Toutes ces violences se sont déroulées devant les yeux de sa petite fille âgée de deux ans.

Toujours le 6 juillet, après la diffusion du nom et du prénom, sur les réseaux sociaux, du policier ayant tiré sur Nahel, un ouvrier portant le même prénom et le même nom, sans avoir aucun lien de parenté, a reçu des menaces très violentes. Il confie au quotidien Sud-Ouest : « Je porte le même nom que le policier de Nanterre. Sauf que c'est moi qui reçois les messages : on menace de me mettre une balle, de m'égorger, de tuer nos enfants pour savoir ce que la mère de Nahel a ressenti. C'est ultra-violent, et ça fait peur. »

BV a contacté Matthieu Valet, porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires de police (SICP). Depuis l’affaire Nahel, il confirme la hausse des agressions contre les policiers : « Il y a un climat particulier. Un climat de violence et d’agression qui fait peur aux policiers [...] Ils sont déterminés à s’attaquer aux policiers, à leurs familles… »

Le climat d’inquiétude est d’autant plus présent dans la caserne du 92, celle où le policier qui a tiré sur Nahel exerçait sa fonction : « Tout ceux qui appartiennent à la caserne du 92 ont dû changer de domiciliation. » Finalement, ce sont beaucoup de casernes qui sont concernées : « Certains sont obligés de déménager, d’être plus prudents lorsqu’ils vont faire les courses avec leur famille, par peur de se faire reconnaître. » Le porte-parole du SICP conclut : « C’était déjà le cas avant, mais il y a une montée en puissance des violences depuis l’affaire Nahel. » Comment cela va-t-il se terminer ?

Félix Perrollaz
Félix Perrollaz
Licence de Science politique à l'Université de Lille, étudiant en journalisme, journaliste stagiaire à BV

Vos commentaires

25 commentaires

  1. Mon soutient total et inconditionnel à la police et à la gendarmerie . Tenez bon les p’tits gars ; la roue tourne croyez moi .

  2. Qui va protéger la police et surtout ses fonctionnaires. Ce qui se passe est purement scandaleux. Toute atteinte à un représentant de l’ordre se doit d’être sévèrement sanctionnée car ce sont eux qui aujourd’hui tiennent encore la France, nos politiques ayant déserté une fois de plus. La justice attend quoi? une révolte populaire?

  3. Faudra-t-il, un jour, créer un mouvement de résistance, comme le fit de Gaulle en juin 1940, pour lutter contre les forces d’occupation ?

  4. Muscler la réponse pénale est une solution. Peines planchers très sévères. 5 ans pour ceux qui incitent et accomplissent ces actes est un minimum et tripler en cas de récidive. Ça devrait en calmer beaucoup.

  5. Ces cloportes qui nous dirigent soi disant, même pas capables de faire respecter la police. D’autre part quand est Ce qu’au lieu de dire  » des jeunes » va t’on dire des racailles

  6. lES JEUX SONT FAITS  » rien ne va plus » …car nos dirigeants font semblant de ne pas comprendre ce qui se passe dans le pays !!!

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