Violences dans les banlieues : pas de quoi s’inquiéter, Sibeth Ndiaye dixit
Il paraît que ça chauffe, dans les banlieues, après l’affaire de Villeneuve-la-Garenne ? Pas du tout. Rentrez vite dans votre confinière, braves gens, la situation est sous contrôle. Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, tient à rassurer tout le monde : « Nous considérons qu’à ce stade, ces agissement demeurent de faible intensité. Ils sont localisés, limités et, donc, aujourd’hui, il n’y a pas lieu d’avoir des inquiétudes. » Propos rapportés ce mercredi par Les Échos. Chéri, tu peux sortir la poubelle (n’oublie pas ton attestation, on ne sait jamais...), Sibeth, elle a dit qu’il ne fallait pas s’inquiéter.
Quatrième nuit consécutive de violences urbaines (vous avez remarqué qu'on parle rarement de violences rurales…), nous dit Le Point. Une école « partiellement incendiée » à Gennevilliers : « incendie d’origine volontaire », pour ne pas dire « d’origine criminelle ». Sinon, la routine : incendies de poubelles et de véhicules à Gennevilliers, Nanterre, Villeneuve-la-Garenne, Aulnay-sous-Bois, Montreuil. À Toulouse, dans le quartier du Mirail, rapporte actu.fr, une dizaine de véhicules et des poubelles incendiés, des tirs de lance-grenades. La Dépêche évoque « une trentaine d’individus » semant le trouble, l’érection de barricades. Dans l’agglomération lilloise, idem : incendie de voitures et de « détritus ». Explication possible de ces incidents ? « Une plus forte présence policière dans les quartiers pour les contrôles de confinement », déclarent des policiers à La Voix du Nord. Mais tout cela, attention, c’est de la « faible intensité ». Des incidents « sporadiques ». De-ci de-là, cahin-caha, quoi. Des chamailleries entre jeunes en pleine montée de sève, des escarmouches, tout au plus des échauffourées. Les braves gens qui, au petit matin blême, ont retrouvé leur bagnole transformée en chaleur et lumière auront tout le loisir, claquemurés dans leur appartement, de disserter sur la notion de « faible intensité ». Faible intensité ? Ça évite d’employer les mots qui fâchent : émeute, guérilla, petite guerre…
Bon, d’accord, le directeur central de la sécurité publique appelle ses subordonnés à « anticiper une montée en charge capacitaire », si l’on en croit une révélation de Valeurs actuelles, ce qui, en français dans le texte, signifie : « Les gars, ne pensez pas à prendre des congés car ça risque de chauffer dans les prochains jours et faut se préparer à mettre du monde sur le pont. » Mais « à ce stade », comme dit Sibeth Ndiaye, pas de quoi s'inquiéter. D’ailleurs, l’ordre règne. La preuve ? Il y a deux semaines, on avait franchi le demi-million de procès-verbaux pour non-respect du confinement. Mais on l’a dit et répété : la loi est faite pour ceux qui obéissent à la loi.
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