Violences ordinaires contre absence d’État !

Jamais, sans doute, la « Marseillaise » n'a-t-elle autant été entonnée pour saluer et déplorer l'assassinat d'un professeur décapité, d'une agente administrative de la police froidement égorgée ou d'un policier tué à bout portant par un trafiquant.

Est-ce là la seule réponse pour le peuple français, dont l'histoire multiséculaire regorge d'épreuves, de défaites, mais aussi de renouveaux pour faire face aux barbares ? La réponse est bien évidemment NON, le NON fondateur de tout homme libre d'Antigone, « Seule l'esclave dit toujours oui » (André Malraux).

Lors de la Seconde Guerre mondiale, les actes isolés de résistance sont venus spontanément face aux barbares nazis occupant la mère patrie. C'est ce qui est arrivé, récemment, dans un quartier de Paris, le quartier de Stalingrad renommé très justement « Stalincrack ». Excédés, les habitants ont délibérément tiré au mortier sur les trafiquants, acte de résistance spontané contre ces occupants barbares et indésirables.

Sous l'occupation nazie, il a fallu toute la volonté politique déterminée du général de Gaulle et de Jean Moulin pour organiser la résistance, pour faire que ce « qui n'était encore qu'un désordre de courage [devienne] la résistance française » (André Malraux).

Regardons les choses en face : la France est au stade de ce « désordre de courage ». Les prêtres, les professeurs, les policiers, tous innocents, sont tués comme des chiens et l'État ne répond pas à la hauteur des attaques de ces barbares. Ces derniers se rient de sa faiblesse, de son laxisme coupables, convaincus que « les hommes sont si bêtes qu'une violence répétée finit par leur paraître un droit » (Claude Adrien Helvetius). C'est la réalité : l'autorité de l'État ne sera rétablie que lorsque le gouvernement sera décidé à donner l'ordre aux forces de l'ordre de riposter, en tirant, à chaque fois que des trafiquants ou malfrats tirent sur les policiers ou gendarmes !

Le gouvernement devra au préalable préciser dans un texte - décret ou loi - que tout tir au mortier ou par arme sur les forces de l'ordre est constitutif d'une situation d'émeute et que les forces de l'ordre doivent riposter pour rétablir l'ordre républicain. Des dispositions similaires doivent s'appliquer en cas de pillage et destructions perpétrés par les Black Blocs. Sont-ce là des propos outranciers que les salonnards en charentaises des salons parisiens vont dénoncer, fustiger, forts de leur bien-pensance, de leur politiquement correct ?

Non, c'est la seule solution. Il y aura des victimes mais le message sur ces esprits basiques sera vite compris et intégré, la peur changera enfin de côté, l'autorité de l'État rétablie. À défaut, les Gaulois réfractaires s'en chargeront et prendront les armes en autodéfense. Les conséquences en sont imprévisibles.

« Là où règne la violence, il n'est de recours qu'en la violence » (Bertolt Brecht).

Jacques Myard
Jacques Myard
Homme politique - Maire de Maisons-Laffitte

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