Violences sociales, crapuleuses et politiques : panique à l’Élysée ?
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Entre la colère qui gronde et l’attente d’un reconfinement qui ne vient pas, mais tout de même un peu, l’inquiétude est reine : dans la France d’en bas et celle d’en-haut. Les Français qui se lèvent tôt, travaillant de plus en plus – quand ils le peuvent – pour gagner de moins en moins, ne sont pas dans les meilleures dispositions. Quant à ceux qui les gouvernent, c’est la même angoisse consistant là aussi à perdre son travail.
Un conseiller du plus haut niveau, cité par Le Point de ce 29 janvier, reconnaît : « Le scénario d’émeutes sociales, qui seraient longues et éparses, et de violences en réaction aux mesures sanitaires est redouté par l’exécutif. » Ces émeutes sont de plusieurs ordres et, à chaque fois, l’actuel gouvernement, au même titre que tous ceux les ayant précédés, a sa part de responsabilité.
La violence sociale, avec la grande frousse d’un retour de gilets jaunes autrement moins accommodants que le cru précédent, se nourrit de l’extraordinaire mépris de classe élyséen, à propos de « ceux qui ne sont rien », des fainéants qui n’ont qu’à « traverser la rue pour trouver du boulot ».
La violence des racailles, sous couvert ethnico-religieux-mafieux, participe du même phénomène. Décérébrés par une école républicaine ayant échoué dans son travail d’assimilation, bercés par les médias leur assurant que la France leur devait tout, tandis qu’eux ne lui devaient rien, ces voyous, déjà moralement armés, le sont aussi techniquement – il est plus facile de trouver un flingue qu’un bureau de poste ou de tabac dans les « territoires perdus de la République ». D’ailleurs, pourquoi se priveraient-ils de faire entendre leur voix, puisque déjà absous à l’avance par les nouveaux clercs au moindre débordement, au nom du « contrôle au faciès » et du « racisme systémique d’État » ? Ces mêmes voyous sont, certes, de plus en plus violents ; ce qui fait peur au plus haut sommet de l’État. Mais s’ils le sont autant, c’est aussi parce que, depuis près d’un demi-siècle, les autorités ont instauré un ordre public de plus en plus mou.
Il y a encore la crainte de la violence des Black Blocs. Mais cette dernière n’est-elle pas, elle aussi, choyée par les élites dominantes, les jeunes militants de l’ultra-gauche étant le plus souvent enfants de grands bourgeois, de juges, d’avocats et autres journalistes censés incarner le Vrai, le Beau et le Bien ?
Résultat ? Emmanuel Macron maudit les effets dont lui et ses prédécesseurs sont précisément les causes. La récente intrusion des militants trumpistes au Capitole n’arrange rien, sachant que lui aussi a craint pour sa sécurité, quand le Château ne fut pas loin d’être investi par les gilets jaunes. Mais il est encore bien compliqué de défendre des « valeurs républicaines » s’étant installées en France sur cette manifestation autrement plus violente que fut celle de la Bastille, aboutissant à une Révolution s’étant installée au pouvoir par la force pour s’y maintenir par la terreur, et aboutir à une dictature, celle de Bonaparte. Emmanuel Macron, qui a dû lire quelques livres d’histoire, n’est sans doute pas sans l’ignorer.
Après, deux autres angoisses se profilent à l’horizon. La première, ce sont les sondages très alarmants pour lui quant à un second tour contre Marine Le Pen en 2022. 52 % contre 48 % ? Voilà un pronostic qui relève plus du timbre-poste que du mouchoir. La seconde, ce serait que pour parer à la révolte se profilant à l’horizon, il lui faille annoncer qu’il ne se représenterait pas à la même échéance, histoire de refermer le couvercle sur la marmite ; d’où le champ ouvert à tous les possibles scénarios politiques.
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