Violente fronde dans un centre pour migrants : « Les gens ont eu la trouille »

(Châteauneuf-Grasse) De violents heurts ont éclaté dans un centre pour migrants. Les gendarmes ont été pris pour cible.
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« Fin de soirée agitée » à Châteauneuf-Grasse, petite commune de 3.800 habitants, dans les Alpes-Maritimes. Ce 25 mars, peu après 21 h 30, des cris, suivis de « bruits de bagarre », ont éclaté dans l’ancien hôtel Campanile, transformé depuis deux ans en centre d’accueil pour mineurs isolés. Aux alentours, les habitants de ce paisible village de la Côte d’Azur « étaient morts de trouille », raconte Cyril Malbert, porte-parole des opposants au centre, contacté par BV. Finalement, après près de deux heures de tapage, les forces de l’ordre ont pu intervenir et ramener le calme. Ce mercredi matin, les riverains ont appris la « fermeture du centre », nous explique Lionel Tivoli, député RN des Alpes-Maritimes. Ils espèrent désormais que cette fermeture sera « définitive ». Lionel Tivoli a écrit dans ce sens à Bruno Retailleau ainsi qu’au préfet du département. « La population locale ne saurait accepter un retour à la situation précédente. Il en va de la sécurité des habitants et du respect de nos territoires. Je vous demande donc solennellement de vous engager à ne pas rouvrir ce centre sous aucune forme, ni à y relocaliser des profils similaires », demande le parlementaire, dans un courrier que BV a pu consulter.

Forces de l’ordre prises à partie

Une alarme incendie qui vient réveiller un village, des cris, des coups… Peu avant 22 heures, plusieurs habitants de Châteauneuf-Grasse, notamment ceux dont le jardin donne directement sur le centre pour mineurs isolés, ont été surpris par une agitation inédite. Mais rapidement, la surprise a laissé place à la crainte. « J’ai peur… », « Moi aussi », « Pareil… », « L’émeute complète »… Par messages, les riverains, qui se tiennent informés de la situation, craignent de voir la situation dégénérer. « Ça tapait, ça criait, ça se bagarrait… Les voisins du centre avaient la trouille », rapporte Cyril Malbert. Dans des vidéos récupérées par BV, on entend en effet des jeunes crier, donner des coups et déclencher les alarmes. À l’origine de cette émeute, un cadre du centre, licencié ou sur le point de l'être, aurait « incité les jeunes migrants à se rebeller », nous explique le porte-parole des opposants. Lionel Tivoli abonde : « Manifestement, tout serait parti d’une histoire interne. Un encadrant, sur le point d’être licencié, aurait, par vengeance, poussé les jeunes à saccager le centre. » Contactée à ce propos, l’association Entraide Pierre Valdo, en charge de cet établissement, n’a pas donné suite à nos sollicitations.

À l’intérieur de l’ancien hôtel, les dégâts sont immenses. « Ils ont tout cassé : les cuisines, les bureaux… » énumère Cyril Malbert. Sur ses réseaux sociaux, la mairie confirme « des dégâts dans les locaux et sur les véhicules ». Finalement, la gendarmerie et les pompiers ont pu intervenir et rétablir le calme, un peu avant minuit. « Mais même les gendarmes ont été pris pour cible ! » s’agace le porte-parole des opposants au centre.  Contactée, la préfecture nous assure qu’il « ne s’agit pas d’une émeute ». « Il y a eu des troubles, les forces de l’ordre son intervenues, il n’y a eu aucune interpellation, et pas de blessés » explique la préfecture

Deux ans de nuisance

Ce 26 mars, au lendemain de cette fronde, Lionel Tivoli est informé par le préfet de la fermeture du centre. « Le préfet m’a écrit pour m’indiquer que le centre avait été fermé. Les migrants vont donc être répartis ailleurs - pourquoi pas dans des circonscriptions de La France insoumise, raille-t-il. Je lui ai adressé un courrier pour qu’il m’assure que la fermeture de ce centre allait bien être définitive », nous explique l’élu.

De nombreux habitants de la commune, à bout, espèrent également que ce centre pour migrants ne rouvrira jamais ses portes. En effet, depuis le transformation de l’hôtel en établissement d’accueil pour mineurs isolés, alors que les pouvoirs publics assuraient que « tout allait bien », de nombreux riverains racontent avoir subi des incivilités répétées. « Ils ont cassé ma voiture et le portail du parking… 800 euros de réparations », se désole ainsi l’un des habitants, sous une publication de la mairie. « Nos adolescentes se font accoster, on les entend tous les soirs sans pouvoir dormir. Ils gueulent et se bagarrent devant la porte de nos garages ! », s’agace un autre. D'autres, encore, dénoncent des problèmes liés aux stupéfiants et un non-respect du voisinage et de la voirie. Désormais, ces riverains n'aspirent qu'à une chose : retrouver le calme de leur commune.

Picture of Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

36 commentaires

  1. Avant de plaindre les habitants de ce charmant village, j’aimerais savoir pour qui ils ont voté ces dernières années. Parce que si on vote pour l’extrême gauche, la gauche, le centre ou la droite molle, ça veut dire qu’on est pour le vivre-ensemble. On a donc pas de raison de se plaindre. On ne peut pas être pour l’accueil des migrants et ne pas en vouloir près de chez soi.

  2. Ni mort, ni blessé, ni interpellation. Cette antienne revient ponctuellement à chaque « incivilité » cause de déprédations, incendie, insultes, horions, et terreur des riverains. Elle est sensée nous rassurer. De quoi vous plaignez-vous, citoyens, du moment qu’il n’y a eu qu’un peu de bruit et quelques dizaines, centaines, ou millions, d’euros de dégâts qui seront réparés avec votre argent? Pas de mort, pas de blessé, pas d’interpellation, c’est vrai au fond, nous sommes rassurés.

  3. Habitants de ces petits hameaux et villages autrefois si paisibles, ne soyez pas ulcérés ou impatients : les parents, frères et soeurs, demi-frères et sœurs, oncles, tantes et cousins cousines vont bientôt, au titre du regroupement familial, venir retrouver leur petit mineur isolé pour le rassurer, le réconforter, dans les logements sociaux édifiés et mis gracieusement à leur disposition… près de chez vous !…

    • je sais que mon post sera censuré. Je suis habitué. Je dis la vérité. Je dis ce que 98% des lecteurs pensent: alors je n’ai pas le droit de publier. BV qui est pour la liberté d’expression fait taire ceeux qui parlent trop fort. Il a dit la vérité; il a osé la dire à tout le monde: on l’assassine!

      • Vous n’êtes pas le seul. C’est regrettable car ce sont des vérités mais là aussi, la vérité dérange.

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