Viols, violences, insécurité : plusieurs centaines de Nantais excédés interpellent le maire

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La place Royale est baignée par un petit crachin breton. Il est à peine 15 heures et, déjà, 100 à 200 personnes sont au rendez-vous. Une manifestation pour protester contre la hausse de l’insécurité dans la Belle Endormie, cette préfecture jadis tranquille qui ne l’est manifestement plus vraiment. L’événement, organisé par Guillaume (qui ne donne que son prénom) via l’association S2N (Sécurité Nocturne à Nantes), entend faire entendre la voix de nombreux résidents auprès de Johanna Rolland, le maire de Nantes. Le jeune homme constate une dégradation flagrante de la situation depuis la fin de l’été et milite pour des mesures efficaces et précises : des policiers 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, davantage de caméras et plus d’éclairage public.

Il faut dire que l’actualité récente de la ville mobilise les manifestants : une fusillade aux Dervallières qui s'est soldée par la blessure d’un jeune de 17 ans, le viol collectif d’une femme de 40 ans par des Soudanais, un corps retrouvé calciné, un policier percuté par un individu fuyant en scooter... cette dernière semaine a donné du mouron au maire reconduit en 2020. Le 8 septembre dernier, un kidnapping a eu lieu en plein jour aux alentours de la gare sud : armés de fusils d’assaut et de fusils à pompe, des individus sont descendus d’une grosse berline noire afin d’enlever deux personnes (dont une a réussi à fuir), sous les yeux des passants.

Le début de la manifestation est marqué par une introduction de Guillaume, l’organisateur, puis par les interventions de Nantais de toutes professions. Un chauffeur de bus, employé de la SEMITAN (la société mixte de transports publics de la ville), livre de nombreux témoignages de collègues chauffeurs de bus ou de tram, en première ligne face à l'insécurité, notamment la nuit. Des chauffeurs braqués avec des armes ou « simplement » pris à partie parfois avec violence… Ces employés ne vont jamais travailler sans une certaine appréhension. Au point que le syndicat FO de la SEMITAN organise des initiations au krav-maga (sport de combat) pour son personnel féminin. Antony, ancien policier municipal et national à Nantes, intervient à son tour : il dispense, lui, des cours de self-défense afin d’aider les Nantaises et les Nantais. Commerçants, étudiants, retraités... tous s’accordent à dénoncer la violence qui augmente de façon exponentielle dans la ville, ces dernières années.

Vers 15 h 30, le cortège s’ébranle, banderole en tête. Des slogans sont scandés presque sans interruption tout au long de la marche : « Les trottoirs pour marcher, pas pour se faire agresser ! » ou encore « Nantes, insécurité, on n'en veut pas ! » Arrivés rue du calvaire, les manifestants subissent l’agression véhémente d’un « jeune » rapidement écarté du cortège par les manifestants. Quelques instants plus tard, une ovation est adressée aux forces de l’ordre qui encadrent le cortège ainsi qu’aux chauffeurs de bus pour leur action quotidienne.

Les premiers manifestants arrivent devant la mairie à 16 heures. Le maire Mme Rolland est absente ce samedi, elle est huée avec force. Plusieurs causes expliquent la hausse de la criminalité dans le chef-lieu de la Loire-Atlantique, mais la grogne semble en effet avant tout motivée par l’immobilisme de la municipalité. Ainsi, les patrouilles de police ne sont plus assurées entre minuit et 2 heures du matin depuis mai 2022 en raison d’un manque de moyens, entre autres financiers, ce qui irrite les manifestants.

Devant les grilles, micro en main, « Faical » livre son témoignage. Lui aussi employé par la SEMITAN, il évoque la crainte des femmes montant dans le bus au petit matin. Des femmes qui demandent parfois au chauffeur de rester à côté de lui par souci de sécurité. À quelques mètres, un enfant de 7 ans dont le père est travailleur de nuit tient une pancarte : « Je veux que Papa rentre sain et sauf !!! »

Avant de revenir au point de départ de la manifestation, le cortège passe par la place du Bouffay, la Mie câline, la place du Commerce… autant de lieux envahis depuis déjà plusieurs années par les dealers, de jour comme de nuit.

De retour sur la place Royale, les manifestants entendent le dernier discours de Guillaume, ainsi que celui d’une jeune femme œuvrant au sein d’associations de lutte contre la violence et l’insécurité partout en France. Pour elle, la situation sécuritaire à Nantes devient plus inquiétante qu'à Marseille. Certains manifestants évoquent à demi-mot un lien entre l'insécurité et les flux migratoires qui convergent vers Nantes.

Mme Rolland doit rencontrer le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin mardi prochain afin de demander du renfort de l’État. Elle recevra les membres de l’association S2N dans les jours qui viennent, promet-elle.

Aymeric Couchourel
Aymeric Couchourel
Reporter indépendant

Vos commentaires

44 commentaires

  1. Comme à Saint Lys ( article précédent), les électeurs de gauche se plaignent de la catastrophe qu’ils ont provoqué.Les mêmes qui ont voulu retirer la statue de l’archange Saint Michel aux Sables d’Olonne , ont milité et militent pour cette submersion africaine.Qui n’est pas d’accord pour se laisser remplacer ?La gauche, non, Renaissance non, LR non des hypocrites qui votent des crédits à SOS Méditerranée, .Comme chantait Sardou, la vérité ne nous plaît pas ,alors on a le pays qu’on mérite ?

  2. « Certains manifestants évoquent à demi-mot un lien entre l’insécurité et les flux migratoires qui convergent vers Nantes. » Tant que l’on appellera pas un chat un chat rien ne changera , on ne dit pas les choses , on murmure , ça fait le jeu du régime .

  3. En 2020 , alors que ma petite-fille , en classe prépa à Nantes , garait sa voiture , elle est agressée par un migrant soi-disant mineur … Heureusement la Bac était dans le secteur et arrêta ce délinquant . Jugement : un rappel à la loi et une indemnisation de 1000 € pour elle . Qu’elle n’a jamais reçue , mais à dû payer son avocate …

  4. « Cette dernière semaine a donné du mouron au maire reconduit en 2020. » Bravo les Nantais! Si vous ne pouvez vous passer des fripouilles, ne venez pas vous plaindre après les avoir choisies par deux fois.

  5. Je vois sur le reportage des Blancs qui manifestent, dans une ville que je considère comme belle et attrayante, attirante.
    Je viens de parcourir une ligne de tram au nord de Paris, trajet dans de belles rues, bâtiments limite futuristes, mobilier urbain de bel aspect, trams impeccables, voirie propre et en bon état, et et une population qui semble être là alors qu’elle devrait être ailleurs, pas du tout en rapport avec l’environnement disons, plutôt Bamako, Kinshasa, Ouagadougou….
    Question. Comment ce « gap » de situation est-il arrivé ?

  6. Notre pays devient une grande poubelle grâce à qui ? Une poignée d’hommes et de femmes du gouvernement dont le meneur est Macron. Des traîtres qui à une autre époque n’auraient pas fait long feu.

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