Visas du Maghreb : Macron découvre enfin l’évidence
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La décision est symbolique mais le symbole est énorme. Il fait éclater la duplicité des gouvernants, toutes tendances confondues, durant les quarante dernières années, années d’impuissance migratoire organisée en France. Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a confirmé, ce 28 septembre, les informations d’Europe 1. Paris serre la vis. La France divisera par deux le nombre des visas accordés en 2020 à l’Algérie et au Maroc, elle réduira de 30 % ceux de la Tunisie. Selon Europe 1, la décision a été prise voilà un mois. « C’est une décision drastique, inédite, mais nécessaire », justifie Gabriel Attal. « Il y a eu un dialogue avec un certain nombre de pays, notamment du Maghreb […], puis des menaces, et elles ont été mises à exécution […] À un moment, quand les choses ne bougent pas, nous faisons appliquer les règles. » Enfin !
Car la ficelle est ancienne et particulièrement grossière. L’Algérie, la Tunisie et le Maroc refusent tout simplement de délivrer à leurs ressortissants les laissez-passer consulaires indispensables au retour de leurs ressortissants vers leur terre natale. Résultat, selon Europe 1 : « 0,3 % seulement des obligation de quitter le territoire français (OQTF) sont respectées. » Vous avez bien lu : 0,3 %, le chiffre est confirmé par Gabriel Attal. Ce taux d’application des décisions de l’administration est inimaginable en Algérie, en Tunisie ou au Maroc, trois pays pris au hasard. Autant dire que la France, sa Justice et sa police se couvrent de honte. Depuis combien d’années ?
La France ne pourrait que se réjouir de cette décision tardive, même symbolique, si elle était suivie d’effet. Mais qui sera dupe ? « Je salue la décision d’Emmanuel Macron de limiter les visas en provenance du Maghreb », applaudit ironiquement le député LR Bruno Retailleau, sur Twitter. « C’est fou comme les problèmes sont de plus en plus faciles à régler à mesure que la présidentielle approche. » Même sourire de Guillaume Larrivé, député LR de l’Yonne et président de La France demain : « Il était temps ! Cela fait des années que je plaide pour une règle simple et claire : pas de retour de clandestins, pas de visas. C'est une décision opérationnelle parfaitement justifiée. » Marine Le Pen ne dit pas autre chose : « Cela fait très longtemps que je réclame que des mesures soient prises pour qu'un certain nombre de pays respectent le droit international. [...] J'approuve la technique mise en œuvre par le président de la République. [...] Je suis contente qu'il nous entende mais c'est un peu tard », regrette la candidate du RN.
On ne saurait mieux dire. Demeurent un fait et quelques questions. Le fait : jamais aucun Président avant Macron n’aura à ce point accéléré l’immigration en France (• Arrivées d'immigrés en France 2004-2019 | Statista). Dans un débat où toute la droite, de Zemmour à Barnier, s’alarme de cette politique, le Président candidat aura du mal à le faire oublier. Après le fait, les questions. Cette pratique des trois pays est tout sauf neuve. Depuis quand dure ce laxisme ? Combien d’immigrés ont-ils de ce fait bravé les lois françaises ? Pourquoi la France n’avait-elle rien fait jusqu’ici ? Comment la classe politique quasi unanime a-t-elle pu accepter cette humiliation ? Comment les « experts », penseurs, journalistes, « observateurs » ou hommes politiques, sans parler des soi-disant spécialistes de l’immigration, ont-ils écarté ces faits et désinformé sciemment sans qu’aucun de nos grands médias ne s’en alarme ? Oui, il n’est pas interdit de jouer les naïfs. Pourquoi avoir expliqué si longtemps qu’il était impossible de prendre cette décision simple ? Poser ces questions, c’est y répondre. Dénué de colonne vertébrale, de courage et de vision pour la France, le Macronisme reste essentiellement un opportunisme électoral, un art de la manœuvre pour conserver les leviers du pouvoir. Pour cela, tout est bon, y compris ces mesures simples et de bons sens qu’un gouvernant soucieux du bien de son pays eût pris dès les premiers jours.
Encore une question : pourquoi diable cette décision survient-elle à quelques longueurs d’une élection présidentielle dominée, sur tout l’éventail de la droite, par la thématique de l’immigration ?
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