Visite d’État du roi des Belges : un retour aux racines françaises

Capture d'écran
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Le 14 octobre, la France aura l'honneur d'accueillir le roi des Belges Philippe et la reine Mathilde à l'occasion d'une visite d'État. La dernière fois qu’un tel événement eut lieu, c’était il y a 21 ans, presque jour pour jour, le 27 octobre 2003 : Jacques Chirac avait reçu le roi Albert II et la reine Paola, parents du souverain actuel. Cette nouvelle visite, qui se déroulera jusqu'au 16 octobre, symbolise la profondeur des liens historiques et d'amitié qui unissent nos deux pays. Ces relations étroites ne se limitent pas à la proximité géographique, mais sont aussi enracinées dans une histoire commune. En effet, la dynastie belge trouve une partie de ses origines dans les anciennes lignées monarchiques françaises, témoignant ainsi d'une connexion historique profonde entre nos deux nations.

 

Une monarchie aux origines françaises

Les liens unissant la famille royale belge à la France remontent à la création même de la monarchie belge. Après des siècles de domination étrangère, notamment par les Habsbourg, la France et la Hollande, la Belgique accède enfin à sa véritable indépendance en 1830. À la suite de cette émancipation, il lui faut choisir un souverain pour gouverner cette jeune nation. Le Congrès national désigne d’abord Louis d'Orléans, duc de Nemours et fils du roi des Français, Louis-Philippe. Toutefois, l'opposition du Royaume-Uni à cette nomination contraint la Belgique à se tourner vers un autre candidat : Léopold de Saxe-Cobourg et Gotha, un prince allemand respecté sur la scène internationale. Ce dernier devient ainsi le premier roi des Belges sous le nom de Léopold Ier, le 21 juillet 1831, inaugurant ainsi une dynastie qui règne encore aujourd'hui.

Bien que d'origine germanique, la dynastie belge porte également une part de sang français. En effet, même si le duc de Nemours n'est pas devenu roi, sa sœur, Louise d'Orléans, épousa Léopold Ier en 1832, devenant ainsi la première reine des Belges. Ce mariage ancre durablement les liens entre la Belgique et la France au sein de la famille royale. Par ailleurs, cette dynastie partage aussi des liens de parenté avec de nombreuses autres maisons royales européennes, dont les Windsor au Royaume-Uni. Ces derniers, autrefois appelés eux aussi Saxe-Cobourg et Gotha, durent changer de nom en 1917, durant la Première Guerre mondiale, afin d’adopter une identité plus britannique aux yeux de leur peuple. La défunte reine Élisabeth fut la dernière Saxe-Cobourg-Gotha à régner sur le Royaume-Uni. En Belgique, un processus similaire s'est opéré en 1921, lorsque la famille royale décida d’abandonner officieusement le nom de Saxe-Cobourg et Gotha pour adopter celui, plus neutre et patriotique, « de Belgique », renforçant ainsi leur ancrage national.

Autre lien avec la France, la grand-mère paternelle du roi Philippe, la reine Astrid, épouse du roi Léopold III, était née princesse de Suède et donc la descendante du maréchal d'Empire Jean Bernadotte.

Rappelons aussi qu'actuellement, le prince Gabriel, fils cadet du roi et de la reine des Belges, suit une formation à l'Académie militaire de Saint-Cyr.

Ces liens historiques et dynastiques avec la France prennent une dimension concrète lors de cette visite d'État, où le roi Philippe et la reine Mathilde reviennent fouler la terre de leurs aïeux Orléans.

 

Un programme chargé

C’est un programme chargé, qui s’annonce pour les souverains belges. En effet, dès le début de leur court séjour en France, le roi Philippe et la reine Mathilde assisteront d'abord à une cérémonie officielle à l'Arc de Triomphe, marquant ainsi le début de leur visite d'État. Ils se rendront ensuite au palais de l’Élysée pour être reçus par le président de la République, avant de déjeuner à l'hôtel de Matignon à l'invitation du Premier ministre Michel Barnier. Dans l'après-midi, le couple royal se séparera : le roi Philippe visitera l'hôtel des Invalides, lieu emblématique de l'Histoire militaire française, tandis que la reine Mathilde se rendra au Palais Garnier avec Brigitte Macron afin de mettre en lumière les liens culturels forts entre l'Opéra de Paris et la Monnaie de Bruxelles. La journée se conclura par un dîner protocolaire à l'Élysée, réunissant les souverains belges et leurs hôtes français.

Le mardi 15 octobre sera consacré à une série de rencontres avec des échanges, le matin, entre la royauté belge et des entreprises françaises et, l'après-midi, avec le monde universitaire à la Sorbonne. En soirée, les souverains belges organiseront un dîner autour de l'exposition « Surréalisme » au Centre Pompidou.

Le mercredi 16 octobre, les monarques, accompagnés de Brigitte Macron, se rendront au château de Chantilly pour inaugurer une exposition dédiée à Louise d'Orléans, la princesse française devenue la première reine des Belges. Avant de conclure leur visite d'État, le roi et la reine se rendront enfin à Lille, à l'invitation de Martine Aubry, où ils seront reçus pour un dernier événement marquant cette visite symbolique et historique avant leur retour en Belgique. Cette visite d’État du roi Philippe et de la reine Mathilde en France témoignera ainsi de l’amitié durable et des liens dynastiques, ancrés dans l’Histoire mais aussi tournés vers l’avenir, entre nos deux nations.

Eric de Mascureau
Eric de Mascureau
Chroniqueur à BV, licence d'histoire-patrimoine, master d'histoire de l'art

Vos commentaires

16 commentaires

  1. Pourquoi aller visiter un pays qui nous a envahi à plusieurs reprises: Louis XIV, Louis XV, les révolutionnaires, Napoléon … à chaque fois, c’était pour nous piquer du territoire (Lille, Dunkerque, le nord) ou des œuvres d’art. Pourquoi visiter un pays qui a démoli quasi tous nos monastères et nos abbayes? Pourquoi visiter un pays qui depuis toujours s’adresse aux  » petits » belges avec condescendance ? Franchement, je laisse ces incorrigibles râleurs dans leur hexagone. Il y a plein de pays dans lesquels les gens sont hyper sympas et ne nous ont jamais envahis. Vivement les vacances en Italie, en Irlande, en Grande-Bretagne où dans les pays scandinaves.

  2. On ose espérer que « le Président de la République Emmanuel Macron » va lui parler en français.
    Que vont faire à Lille les « souverains » belges, avec Aubry en plus, voir une exposition rappelant le passé de Lille aux temps de la Bourgogne, des Pays-Bas, la prise d’assaut par l’armée de Louis XIV, c’est un peu le flop après une visite sans faute…(A signaler, toutefois, qu’en Belgique, aucun média n’a signalé cette visite., les élections sans doute ? ).

  3. Sauf votre respect, M.Mascureau, en tant qu’homme du Nord depuis …. Quelques siècles, je verrais la parenté évidente entre Belges et Français bien plus dans le peuple, qui est le même depuis ….. les gaulois, et l’histoire, qu’à travers celle née d’un traité qui a imposé imposé, des allemands, et qui le sont longtemps restés. Dois-je rappeler que le premier roi voulait être enterré en Angleterre, et qu’un de ses descendants n’a pas hésité à faire tourner les canons de son armée vers la France, refusant que l’armée Française pénètre en Belgique pour contrer l’envahisseur allemand…. Bien, nous n’en sommes plus là, mais s’il faut se flatter de la parenté, la consanguinité entre Belges et Français, placée la plutôt dans le peuple!

  4. Le roi d.un pays en voie d’islamisation en visite chez son homologue aux frais du con.tribuable à qui on demande de serrer encore la ceinture de deux crans. Amertume et colère m’animent face à ce spectacle affligeant

  5. Quel est l’intérêt de cette visite ? Enfin, « ça ne coûte pas cher, puisque c’est l’État qui paie… » dirait un ancien comique qui nous a servi de Président. On sort les flonflons, les diners de galas et les réceptions, tout ça au moment où on demande au peuple de serrer sa ceinture d’un ou deux crans supplémentaires…

  6. Bel exercice de prestidigitation. Mais bien vain. Quand les souverains belges sont en Suède, ils mettent en valeur leurs racines suédoises, pas béarnaises. Quand ils sont en Allemagne, ils mettent en valeur leur loyauté Saxe-Cobourg-Gotha et le traitement octroyé à Eupen & Malmédy. Etc. Et alors ? Louis XVI avait plus de sang germanique que sang français dans les veines. Et Anne de Bretagne autant de sang espagnol que breton. La diplomatie et le sens de l’Etat, cela n’a guère à voir avec la généalogie ! La Belgique est un pays frontalier de la France, un pays européen, voilà qui suffit à justifier cette visite au loqueteux de l’Elysée.

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