[VIVE LA FRANCE] Le romancier Benoît Abtey lance le Feuilleton Français

Rencontre avec celui qui fait de l'Histoire de France une grande saga romanesque, un poème épique et dramatique...
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Vous aimez le Puy du Fou ? Vous apprécierez Le Feuilleton français, cette nouvelle enseigne qui relance les feuilletons d’antan. Chaque mois, recevez et dévorez quatre nouveaux chapitres à choisir en format papier, audio ou numérique. Le Feuilleton français ambitionne de « faire à l’échelle de sagas romanesques ce que le parc vendéen a fait à l’échelle de ses spectacles : écrire un poème épique et dramatique de l’Histoire de France », résume Benoît Abtey, qui entend imiter, avec « l’Histoire de France, ce qu’Homère a réalisé avec l’Histoire de la Grèce dans son Iliade : faire se fusionner la légende et l’Histoire pour recréer le merveilleux ». Pour cela, il valorisera pour chaque période traitée, un angle d'attaque qui va en cristalliser l'âme et montrer ce qu'il y a d'édifiant dans cette époque.

Petit-fils d’un chef du contre-espionnage, « l’officier traitant de Joséphine Baker », précise-t-il, Benoît Abtey, adolescent, est bercé d'histoires et se voit plus tard en peintre ou aventurier. Devenu auteur et illustrateur, il lie avec un « sentiment d’accomplissement » ses rêves d’enfant. « Tout ce que j’aimais, ce que je cherchais, vient se fédérer autour du Feuilleton français », confie-t-il. Écrivain, mais aussi acteur avec pour mentor Jean-Laurent Cochet - qui a formé les plus grands -, Benoît Abtey se sert de son goût pour le théâtre pour scénariser ses textes : « Ces histoires sont conçues pour être adaptées en séries audiovisuelles, elles ont épousé le schéma narratif des séries, qui elles-mêmes s’inspirent du génie français des feuilletons du XIXe siècle. » De sa formation aux Arts déco, il tire une passion pour la peinture et s'inspire, pour son écriture, « des jeux de miroir, de la géométrie invisible complexe et passionnante » qu'il observe en passant des heures à étudier les grands maîtres au Louvre. « Un écrivain, c’est un ventre. On se nourrit de tout, à la fois de ses propres souvenirs, de ses rêves d’enfant, et de ses passions. »

Des appuis et des repères pour reprendre possession de son destin

Le Feuilleton français, c’est la grande œuvre de sa vie, il y travaille depuis dix ans, il a tout conceptualisé, scénarisé, histoire par histoire, et insiste sur l’apothéose finale de chaque chapitre : « Nous nous sommes lancés pour défi de réenchanter l’imaginaire collectif, par ce réenracinement dans l’Histoire. » À l’instar de Philippe de Villiers qui vante le légendaire, reprochant aux historiens d’être devenus des médecins légistes, Benoît Abtey ne se contentera pas de nous conter l’Histoire de manière uniquement chronologique et factuelle. Il souhaite « tirer vers le haut » ses lecteurs et leur « donner des modèles et un enseignement ». Mieux : « des appuis sur lesquels il vont pouvoir se positionner et reprendre possession de leur destin ». Citant Barbey d’Aurevilly, il aime à rappeler que là « où les historiens s'arrêtent, ne sachant plus rien, les poètes apparaissent et devinent ».

 

 

Lancé le 8 décembre, jour de la réouverture de Notre-Dame de Paris (date éminemment symbolique), Le Feuilleton français a pour pivot l’incendie de la cathédrale. « Je me suis dit que la fatalité pouvait être le marchepied de la Providence. C’est au moment où ces trésors nous sont trop familiers pour que l’on continue de les voir et les admirer comme ils le mériteraient que l'on réalise que l’on va être dépossédé de quelque chose qui ne nous est pas extérieur. » Ainsi, l’émotion universelle suscitée par l’incendie est, selon lui, la preuve « qu’il y a une attente entre le spirituel lié au patrimoine et l’humanité tout entière ». L'auteur choisit donc de commencer son récit quarante ans avant la pose de la première pierre de l'édifice religieux et s’enthousiasme : « La première découverte que j’ai pu faire est hallucinante et pas un historien n’en avait parlé ! Savez-vous pourquoi on a fait construire Notre-Dame ? »

Pourquoi, au cœur de Paris, l’on bâtit la plus grande et la plus majestueuse cathédrale qui ait jamais été édifiée ? Loin de vous divulgâcher la réponse, l’on ne saurait que trop vous conseiller de vous plonger dans la lecture de Fileurs de Pierre

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Iris Bridier
Journaliste à BV

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