[Vive la France] Il remet l’épicerie au milieu du village
À quelques encablures d’Angers, dans le Maine-et-Loire, se situe un petit village en pleine appellation viticole du Côteau du Layon. Ainsi, à Beaulieu-sur-Layon, les deux mille âmes ont toujours connu cette petite épicerie tenue depuis quatre générations par la même famille. Il y a un an, les propriétaires cherchaient un repreneur pour savourer une retraite bien méritée. L’histoire aurait pu s’arrêter là, et les villageois devoir renoncer à ce commerce de proximité et se réorienter vers la zone commerciale la plus proche pour continuer à s’alimenter. La mort d’un village supplémentaire de cette France périphérique, en somme…
Un boudin de compétition
De son côté, l’ancien chef d’orchestre Gérald Martin ne chôme pas. Le jour, chanteur lyrique et directeur d’Humana Vox, une association proposant des ateliers thérapeutiques sur l’expérience de la voix, des cours de chant en entreprise, dans le milieu carcéral ou en gérontologie. Et la nuit, dans son garage, ce féru de charcuterie transforme ses pâtés, saucissons ou boudins « comme tout le monde ! » nous raconte-t-il, enthousiaste, en se formant avec des tutos glanés sur Internet. Une vraie passion qui le pousse à passer des heures entières à apprendre « pour le plaisir » la découpe du bœuf ou du cochon. Alors, quand vient cette sinistre période du Covid « où il fallait porter le masque en permanence », Gérald Martin, qui « rêvait d'avoir un labo », saisit cette chance qui s’offre à lui.
Valorisation du patrimoine
À 7 kilomètres de chez lui, la supérette est à reprendre et, cerise sur le gâteau, elle abrite une boucherie-charcuterie. Ni une ni deux, ce père de dix enfants se reconvertit professionnellement et se lance dans l’aventure, s'enracine et remédie, à son niveau, à la désertification des campagnes. La clientèle habituée ne rompt pas ses habitudes et peut continuer à consommer local. Car notre nouveau gérant, qui emploie quatre salariés, nous met l’eau à la bouche en évoquant sa spécialité, le boudin noir : « Tout le monde me dit que je fais un boudin de compétition, on en vend des tonnes ! C’est mon bébé, j’ai appris à partir de recettes de meilleurs ouvriers de France. » Ses clients se ruent également sur ses incomparables rillettes ou ses pâtés en croûte angevins « avec un insert de boudin » (cela ne s’invente pas) !
Notre sympathique épicier ne s’arrête jamais. S’il s’épanouit à temps complet dans sa petite boutique, il envisage toujours de nouveaux projets et nous dévoile celui-ci : une mise un valeur du patrimoine par la musique, avec un premier clip enregistré sous les charpentes de Notre-Dame de Paris, et bientôt un autre au Mont-Saint-Michel. Mais cela, c'est une autre histoire que nous vous dévoilerons bientôt !
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21 commentaires
Bravo !
Comme quoi, il y en a encore qui ´ font ´ et qui ne restent pas dans leur canapé, abreuvés et alimentés par des haallocations !!! Et puis, ce Monsieur a dû se former… ne devient pas charcutier qui veut, il faut apprendre. Or les Français sont paresseux et détestent apprendre. Grand Bravo à ce Monsieur !!!
Bravo
Merci de nous faire connaître tout ça. On en redemande !
Quel courage ! Quel exemple ! Ce sont des gens comme ça qu’on devrait avoir à la tête du pays et dans nos gouvernements, et non pas des banquiers stériles et autres personnages n’ayant aucun sens de la vie réelle des citoyens.
C’est génial Deux mondes si différents réunis dans une seule personne ! ! Bravo pour cette initiative originale , qui doit être bien apprécié de la population .
Formidable.Bravo.
Aux âmes bien nées , la valeur n’attend pas le nombre des années ! Et pourquoi pas , avec tant de talents réunis un festival « Culture et Agriculture , boudin et viticulture » ? Un peu d’amour, un peu d’intelligence et d’esprit d’initiative , beaucoup de travail aussi ,c’est la recette de la réussite .
Hé bien quelle bonheur de lire de tels articles. Ça fait plutôt grand bien et à présent plutôt rare.
Comme quoi il est possible de rallumer ce qui s’éteint. Bravo.
C’est aussi notre responsabilité de faire vivre ces petits commerces de proximité, plutôt que les grande surfaces ou des achats par internet ! L’amour du métier, que je ne retrouve pas, comme je l’ai déjà dit, au marché couvert de Metz, la boucherie la plus importante, plus préoccupée par la rentabilité, une méconnaissance par les salariés des produits qu’ils vendent et les patrons gardant leurs yeux sur leurs calculettes ! Et beaucoup de commerçants ne sont non plus pas toujours très sympathiques au point qu’on finit par les fuir !
Grande réussite à cet entrepreneur !
La chanson du légionnaire « tiens, voilà du boudin » fait-il partie de son répertoire lyrique ? Bravo à cet homme-orchestre !
Formidable ce genre d’actions qui rend service à tant de gens , qui fait que dans un village les anciens peuvent encore faire leurs emplettes et 4 emplois c’est pas négligeable . BRAVO monsieur .
Epicier, charcutier, nous avons là un homme orchestre. Bravo à lui.
Et surtout un passionné !