[VIVE LA FRANCE] La Grande Vendée, au nom évocateur : la mémoire et l’audace !

Quelle est cette province de l’âme et de la mémoire qui possède le plus bas taux de chômage de la France ?
@Henry Renoul
@Henry Renoul

Cholet (Maine-et-Loire), mercredi 12 mars. Nous avons assisté à la renaissance d’une province de l’âme et de la mémoire, une province éphémère née d’une révolte historique en 1793 mais dont on n’a jamais établi l’acte de décès parce que toujours vivante : la Vendée militaire. Cette terre établie sur le combat contre-révolutionnaire des années 1793-1796, dans une partie des départements poitevins de la Vendée et des Deux-Sèvres au bocage bressuirais, angevins dans les Mauges et le Choletais, et bretons en Loire-Atlantique au pays de Retz et dans le vignoble lorousain.

Jean-Michel Mousset, chef d’entreprise et président de l’association Grande Vendée, y avait rassemblé élus, chefs d’entreprise et personnalités culturelles, devant plus de 500 personnes, certes pour débattre, mais aussi pour constater ce qui unifiait encore, 230 ans après, cette province rebelle qui inquiétera tant la Convention nationale de Robespierre au point qu’elle en décrétera l’extermination.

La Vendée, du nom d’une petite rivière donné à un département, a connu sa première heure de gloire quand, dès le mois de mars 1793, une poignée de paysans combattants avait mis en défaite l’armée républicaine près de Chantonnay. Les autorités s’étaient inquiétées : qui sont-ils ? Les Vendéens ! La Vendée militaire naissait. Dans plus de 600 paroisses, un refus de la conscription et l’éradication programmée de la religion traditionnelle rassemblaient les futurs combattants des Armées catholiques et royales. Et, que les combats aient eu lieu à Nantes, Saumur, Angers, Dol, Granville, Luçon, Tiffauges ou Cholet, que les généraux soient angevins – Cathelineau, d’Elbée, Bonchamps, Stofflet – poitevins - Lescure, La Rochejaquelein – ou breton comme Charette, l’épopée ne sera plus connue que sous le nom des guerres de Vendée.

Maintenir la mémoire

Tant bien que mal et malgré la volonté nationale d’oublier, voire de nier cette histoire douloureuse, les mémorialistes et historiens locaux, l’Église, les associations et les descendants des victimes ont maintenu la mémoire, jusqu’à ce que soit propulsé ce douloureux souvenir au niveau national : dès 1978, dans la Cinéscénie™ du Puy du Fou créée par Philippe de Villiers, magnifique hommage aux victimes innocentes, et lors du bicentenaire de la Révolution de 1789, alors que l'on ne pouvait plus ignorer cette tache vendéenne indélébile, relevée par de nombreux historiens sérieux.

En 1988, Philippe de Villiers devenait président du conseil général de la Vendée et le restera jusqu'en 2010. La mise en valeur des sites de la mémoire, de nombreuses publications, des colloques historiques à l’Institut catholique de l’enseignement supérieur (ICES), animèrent l’année 1993, année de la mémoire, jusqu’à son sommet : la venue d’Alexandre Soljenitsyne au Puy du Fou et à l’inauguration du Mémorial des Lucs-sur-Boulogne, lieu central de la commémoration, le 25 septembre 1793, devant 25.000 pèlerins du Souvenir. L’effet d’entraînement du département de la Vendée se propagea, alors, sur tout le territoire historique du soulèvement, au Pin-en-Mauges, à Saint-Florent-le-Vieil, à Mauléon et Saint-Aubin-de-Baubigné, au Loroux-Bottereau, Machecoul et Nantes. Et, bien sûr, à La Garnache, La Gaubretière, La Chabotterie et Luçon.

Transmettre l’audace moderne de l’identité vendéenne

Mais, surtout, se maintient et vit un état d’esprit sur ce territoire informel quant aux limites administratives que Jean-Michel Mousset et la Grande Vendée mettaient en valeur dans ce colloque. Avec des invités prestigieux, complétement acquis : Véronique Besse (députée de la Vendée), Didier Huchon (président des Mauges), Pierre-Yves Marolleau (maire de Mauléon), Charlotte Luquiau (conseillère départementale du Loroux-Bottereau) et Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou et de nombreux chefs d’entreprise.

Chaque intervenant a pu définir ce que représentait, selon lui, la Grande Vendée, et l’unanimité s’est faite, rapidement, sur les valeurs partagées, le goût du travail, la convivialité, l’esprit d’équipe et d’entreprise, le bénévolat, le courage et la solidarité. Qu’ils soient élus ou chefs d’entreprise, les participants ont également magnifié les avantages de cet état d’esprit vendéen qui facilite les rapports humains, y compris à la cave ou à table, précisaient-ils, en rappelant les valeurs de l’accueil, notamment des touristes des autres régions de France ou d’Europe. Il faut, ici, préciser que cette province de l’âme et de la mémoire possède le plus bas taux de chômage de la France, le problème n’étant pas de travailler mais de se loger ! Une inquiétude pouvait apparaître : l’identité vendéenne à maintenir et surtout à transmettre aux plus jeunes et, donc, des actions à mener.

Reste à passer aux choses concrètes : la création d’un label « Grande Vendée » pour qualifier des actions originales menées dans cette province de l’âme, l’amélioration de la communication, y compris ferroviaire, de Cholet aux Herbiers, entre ces Grands Vendéens de quatre départements et de deux régions administratives. Avec une première réalisation projetée en début de soirée « En verre et contre tout », hymne magnifique à l’épopée et au martyre de la Vendée militaire à partir des vitraux des églises, spectacle qu’on peut toujours admirer à La Chabotterie en Vendée départementale. Le rendez-vous est déjà pris pour l’an prochain dans un lieu symbolique de la Grande Vendée !

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Henry Renoul
Journaliste honoraire

Vos commentaires

25 commentaires

  1. Né provençal et amené par des méandres professionnels en Poitou, où je vis encore, j’ai découvert la Vendée dont mes maîtres de l’école laïque, républicaine et franc-maçonne m’avaient caché le martyre. L’histoire de ce territoire, historiquement le Bas Poitou, m’a passionné et enthousiasmé, J’y ai puisé tout ce en quoi je crois aujourd’hui. Vive la Vendée!

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