[VIVE LA FRANCE] La vitalité vendéenne porte depuis 140 ans le Groupe Bénéteau
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La vitalité des entrepreneurs vendéens n’est pas à démontrer, Philippe de Villiers et son magistral Puy du Fou ne nous contredira pas. Et que dire de Bénéteau, ce leader mondial de la plaisance, connu surtout des amateurs de voile, qui fête cette année ses 140 ans ? À l’occasion du Cannes Yachting Festival, qui a pris possession des bassins de la ville le 10 septembre, le groupe vendéen, fort de ses neuf marques, s’est installé en force avec une quinzaine d’unités à voile et à moteur.
Bateau à une coque fuselée, façon Well Craft, ou bien assis confortablement sur l’eau, tel un modèle de la gamme Prestige, catamaran à deux coques, véritable appartement luxueux proposé par Lagoon, ou voilier plus sportif comme les Sun Odyssey de Jeanneau ou l’Oceanis de Bénéteau, ce sont, au total, quarante-quatre modèles que le groupe propose à sa clientèle.
Quel chemin parcouru, depuis que Benjamin Bénéteau commença en 1884, à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, à construire de petites barques de pêche avec, déjà, le souci de concevoir une carène rapide pour que ses clients soient les premiers de retour au port avec leurs poissons. Il fut, d’ailleurs, le premier à doter les sardiniers d’un petit moteur, en 1910.
Esprit entrepreneurial et familial
L’homme était visionnaire et c’est à sa petite-fille, Annette Roux qu’il a transmis cet esprit entrepreneurial. Cette dame a remarquablement su surfer sur l’engouement des Français pour la plaisance à partir des années soixante, démocratisant ce sport catalogué en France, contrairement à nos voisins britanniques, d’activité réservée à une classe aisée.
Sa recette : innover comme son grand-père l’avait fait pour les pêcheurs. Il fabriquait un outil de travail, elle a su répondre au besoin d’évasion de la clientèle en offrant des bateaux de loisirs dans des conditions de sécurité optimales. Au fil des décennies, le groupe a connu un développement remarquable. En 1992, il acquiert le chantier CNB, spécialisé dans les grands voiliers très haut de gamme, qu’il a, depuis, revendu à l’Italien Solaris en 2021 « pour se recentrer sur ses marques ». Mais la grande étape de sa croissance a été la prise de contrôle de son concurrent Jeanneau, en faillite, en décembre 1995.
Des courses de rêve
Avec cette acquisition, Bénéteau change d’échelle. Il glisse dans son escarcelle les catamarans Lagoon, créés en 1984 et dont le succès n’a cessé de croître auprès des « tour-du-mondistes » amateurs. Aujourd’hui, plus de sept mille Lagoon, construits à Bordeaux, sillonnent le monde. Porté par l’attrait du nautisme soutenu par les rêves générés par les grandes courses à la voile dont le Vendée Globe, les régates amicales sur le littoral, le succès des petites croisières entre amis et l’accessibilité à la location, notamment aux Antilles, le groupe, toujours soucieux d’innover, n’a cessé de grossir. Il multiplie son offre, avec une vaste gamme de modèles construits en partie en France, et trouve son bonheur, y compris aux États-Unis, avec l’acquisition, en 2014, de Four Winns et Well Craft, de jolis canots à moteur.
Aujourd’hui, le Vendéen se concentre sur trois segments de marchés : le dayboating, c’est-à-dire les unités faites pour une sortie à la journée, pêche ou promenade ; les habitables, véritables maisons flottantes comme les Lagoon, qui permettent la croisière ; et les voiliers mono et multicoques à destination des plaisanciers plus sportifs, mais aussi des coureurs du large, avec son Figaro-Bénéteau 3 à foils.
Distribué dans 80 pays, le groupe s’enorgueillit d’avoir sorti 118.000 bateaux de ses chantiers avec ses huit mille salariés. Il s’est attaqué, il y a plusieurs années, au délicat problème du recyclage des bateaux avec succès puisqu’il a lancé, à l’occasion de ses 140 ans, le Jeanneau Sun Fast 30 One Design, premier bateau 100 % recyclable, histoire de montrer que la longévité va de pair avec l’innovation.
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8 commentaires
Vous avez oublié l’essentiel: qui a fait de Bénéteau le leader mondial de la navigation de plaisance ? Xavier FONTANET, un pur génie, que vous retrouvez à la sortie de la messe dominicale, et avec lequel vous conversez encore, une heure après. Interrogez n’importe quel cadre d’Essilor, c’est une génération qui ne l’a pas connu, mais leurs yeux brillent d’admiration. Entre Bénéteau et Essilor, Wagons-Lits, leader français de la restauration collective. Essilor, c’est 70 % du marché mondial du verre ophtalmique, des lunettes avec lesquelles, à vingt kilomètres de distance, vous distinguez l’épaisseur des Glénan: une bande jaune, c’est le rivage; une bande verte, c’est le couvert végétal. Invitez Xavier FONTANET, vous allez vous régaler!
Madame Roux a effectivement su mener sa barque au milieu des tempêtes. Bénéteau a racheté Jeanneau (fondé par un quincailler des Herbiers) et a survécu pendant que Dufour, Dynamic, Kirié, Alubat et Gibert Marine disparaissaient. Aujourd’hui, en plus, Bénéteau fabrique des Mobiles Homes! Qu’elle est belle ma Vendée!
Que de souvenirs, Cabochar, Caplan, Pirananh, moi un Caplan à la voile, même dans un coup de vent tranquille, tellement qu’il tenait bien la mer.
Avoir construit des « catamarans à deux coques » est en effet remarquable . Mis à par cette plaisanterie, Anette Roux, Jeanneau, le haut-de-gamme comme les « ronds dans l’eau » sont des réussites techniques plutôt rares en France qu’il convient de saluer . La Vendée aime les meneurs sans négliger les modestes citoyens .
Magnifique parcours, mais … combien de Bénéteau faudrait il pour relever le pays mis à mal par 7 ans de calvaire macroniste et … 3 ans encore pour l’achever ?
Cocorico!!
L’inventeur du snorkel, des aérofreins,les brevets qui ont permis le harrier étaient français. Et j’en ai toute une hotte. Et je ne suis pas chauvin car pas français d’origine
Nous, les Français avons eu des ingénieurs fabuleux, comme chez Bénéteau pour les petits bateaux et avons su régaler des personnes du Monde entier, qui ont pu même découvrir la Martinique, Guadeloupe, Tahiti, etc… Mais il y eu aussi d’autres ingénieurs qui ont construit des caravanes ( Caravelair, Trigano, La Mancelle, etc…) et maintenant le plus vendu c’est le camping car comme Pilote. Les Français, avec des Européens ont trouvé la Liberté de circuler, même s’il faut faire attention où on va. Y a t il une marque Africaine ?