[VIVE LA FRANCE] Le fromage, notre meilleur ambassadeur, a son musée à Paris

@Camille Brodard/unsplash
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De la table d’un étoilé jusqu’à la raclette entre amis, la dégustation d’un fromage sous toutes ses formes excite les papilles et fédère dans une ambiance intrinsèquement conviviale. Parce qu'il incarne incontestablement le plaisir et la popularité, il lui fallait un lieu pour le valoriser, le faire découvrir et l'expliquer. Susciter des vocations, promouvoir un savoir-faire français, valoriser les territoires et leurs délicieuses spécialités, distraire, éduquer et faire rêver : tels sont donc les objectifs de ce Musée vivant du fromage. Il ouvre ses portes le vendredi 14 juin au cœur de l’île Saint-Louis, quartier historique de Paris, dans un magnifique bâtiment en pierre de plus de 500 ans.

Ce projet est mûri depuis dix ans par Pierre Brisson, fromager installé depuis quinze ans à Paris et qui a déjà fondé une école du fromage, Paroles de fromagers.

Une exposition permanente au cœur du musée raconte donc l’histoire du fromage dans une immersion. Cette visite sensorielle se complète d'ateliers sur la fabrication et la caséologie. Le visiteur pourra découvrir une laiterie en activité, ainsi qu'une crèmerie fromagerie traditionnelle lui donnant l'aperçu de la large gamme de notre patrimoine culinaire français. Enfin arrive après la découverte de sa culture, son histoire et sa fabrication, l'indispensable et très attendue dégustation !

 

 

Promouvoir le patrimoine fromager

 

Le fondateur a souhaité s’inspirer de ce qui se fait de mieux pour le vin, qui a déjà de nombreuses structures, d’événements de dégustations. « Le fromage est également très présent, mais il n'y avait pas d'endroit où les gens pouvaient en apprendre davantage sur les processus de fabrication du fromage », explique-t-il. Derrière le projet, ni État, ni collectivités, ni société privée, mais des particuliers. C’est bien par le financement participatif que le Musée vivant du fromage se finance. Une cagnotte Ulule a permis de collecter 16.226 euros, sur un objectif de 50.000 euros.

Pour donner au musée sa vitalité, l’équipe de Pierre Brisson travaille avec de nombreux agriculteurs traditionnels. Tandis que la crise agricole ne semble pas totalement apaisée, ce musée valorise le travail du monde paysan dans la capitale. Il veut également répondre aux enjeux de traçabilité des aliments par la présentation des coulisses de la fabrication du fromage.

 

Le fromage, art de vivre à la française

 

Les fromages français, aux côtés des vins et des produits de luxe, figurent parmi les produits qui s’exportent le mieux dans le monde. Avec ses 1.200 sortes de fromages, elle est le premier exportateur de fromage en valeur, avec environ 665.000 tonnes en 2022, selon les bases de statistiques mondiales Planétoscope et Statista, pour un marché estimé entre 8 et 9 milliards d’euros, d’après le site d’étude de marché Businesscoot.. À la Coupe du monde des fromages de 2023, c’est un fromage français qui a triomphé : l'Époisses de Bourgogne.

Nombreux sont les fromages les plus célèbres du monde qui sont français. Ils sont beaux, ils sont nombreux, ils sont si variés, ces fromages, qu'ils font la gloire de la France. Cette diversité est une richesse. Qui ne connaît pas le camembert, le roi des fromages, le roquefort, le coulommiers, le reblochon, le cantal, le saint-nectaire, le morbier, la tomme, l’ossau-iraty - pour ne citer qu’eux ?

Comme le déclarait le fameux magistrat, gastronome et écrivain Brillat-Savarin dans sa Physiologie du goût : « Un dessert sans fromage est une belle à qui il manque un œil. » Indissociable du pain et du vin, il incarne bel et bien notre art de vivre à la française. Au même titre que l’œnologie, la caséologie a son vocabulaire, ses codes, ses finesses et sa respectabilité : la dégustation d’un fromage est un art. Alors gourmets et gourmands, amateurs, professionnels ou artisans, rendez-vous dès le vendredi 14 juin à l'île Saint-Louis pour s'immerger dans cet univers aussi foisonnant qu'appétissant !

Gabriel Decroix
Gabriel Decroix
Étudiant journaliste

Vos commentaires

21 commentaires

  1. Je crois avoir dégusté une centaine de fromages Français. Et des fromages Italiens, Suisses, Hollandais et … Anglais !

  2. Hélas! L’union européenne nous obligera à faire notre fromage avec du lait pasteurisé, il perdra son goût et sa raison d’être.
    Suis-je mauvaise langue?

  3. C’est bien mais que de futilités. J’aurais préféré un musée consacré à notre industrie plus florissante.

    • Eh bien, créez-le, ce musée !
      Maintenant, considérer que le fromage relève de la futilité, ça me laisse pensive.

  4. Bravo !
    Excellente initiative !
    Il faudra y inviter, de force si nécessaire, tous ces hurluberlus de Bruxelles qui en veulent à notre gastronomie !

  5. Hum, si le camenbert est sans doute le plus connu, il me semble que le roi des fromages se trouve être l’Epoisses, mais ce n’est pas moi qui dit cela, je ne sais pas d’où je tiens ce statut. Merci pour l’article

    • Bof , les fromages de Champagne …! En dehors de la Normandie et du chèvre du Poitou- Val de Loire, les meilleurs fromages ont été inventés par les montagnards, là où l’herbe est bien « grasse » et encore préservée de pollution, non ?

      • D’où trouvez-vous que l’époisse vient de Champagne? C’est la Bourgogne profonde qui le produit. Vive l’époisse!

    • Je vous suggère, à la façon portugaise ou basque espagnole, d’y rajouter de la pâte de coing et/ou confitures de cerises noires ou de figues ou de poire : Un délice !

      • Très bonne suggestion. Jusqu’à présent, j’ajoutais de la confiture seulement au fromage blanc.
        Il y a aussi la gelée de Gewürztraminer, qui accompagne bien les fromages secs.

  6. Ma grand-mère nous disait toujours :  » Un repas sans fromage, quel dommage  » !! La vérité sort toujours de la bouche des anciens ….

  7. Et le munster on l’oublie, il fait partie de ma région l’Alsace. Maintenant j’ai mangé un chaource au lait crue et c’était un délice avec un bon petit vin de la région.

  8. Notre art de vivre à la française que Macron s’acharne à détruire petit à petit . Bravo à toute cette équipe , qui avec peu de moyens a réussi à mettre envaleur nos bons produits . Une subvention de l’état devrait leur être octroyé , ceux là la méritent .

  9. Dans votre liste d’exemple, il manque le Comté ;D
    Effectivement, rien de mieux qu’un bon pain, des bons fromages, un bon petit verre de vin et une bonne compagnie pour partager tout ça.

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