[VIVE LA FRANCE] Quand l’État célébrait les mamans dignement

Et si l'on revalorisait la maternité plutôt que de la détester ou la remplacer par « différentes formes de parentalité »
@Josue Michel/unsplash
@Josue Michel/unsplash

« Que la mère de famille soit honorée comme elle doit l'être, qu'elle se sente entourée du pieux respect et de la déférente sollicitude de ses concitoyens […] que l'importance et la grandeur de son rôle social apparaissent aux yeux de tous », déclarait, dans ce langage délicieusement suranné, Jules-Louis Breton, ministre de l’Hygiène, de l’Assistance et de la Prévoyance sociales, au Président Paul Deschanel. Le bienveillant ministre ne parlait pas encore de « réarmement démographique » mais valorisait la maternité, soulignant « l'importance et la grandeur de son rôle social », et appelant la mère de famille à « accepter noblement, avec une légitime fierté comme faisant partie de son patrimoine d'épouse, les épreuves, les souffrances, les dangers même, qui sont inséparables de l'enfantement ».

Tandis qu’en 1920, la République pouvait librement « témoigner d'une manière éclatante de sa gratitude et de son respect envers celles qui contribuent le plus largement à maintenir par leur descendance le génie et la civilisation, l'influence et le rayonnement de la France », cent ans plus tard, qu'en reste-t-il ? Ce décret pour la création de la Médaille de la famille française semble devenu totalement inaudible dans notre société hypersensibilisée aux luttes intersectionnelles. Un ministre pourrait-il encore exiger « une saine éducation morale » sans subir les foudres de la bien-pensance ?

 

 

De la famille française aux différentes formes de parentalité

 

À l’évidence non puisque, évolutions sociétales obligent, cette valeureuse distinction a connu différents changements de nom et critères d’attribution. De « Médaille de la famille française », elle est devenue « Médaille de la famille » en 2013 sous le gouvernement Ayrault puis, en 2022 (gouvernement Castex), la « Médaille de l'enfance et des familles ». Et si, lors de sa création, cette médaille ne récompensait que les mères de famille et était remise généralement à la fête des mères, le décret de 2022 a voulu « tenir compte des différentes formes de parentalité et du rôle des bénévoles et professionnels intervenant auprès des familles et assurant l'accueil du jeune enfant et la protection de l'enfance ».

 

 

©Boulevard Voltaire

 

Aussi éloquent, le dessin sur la médaille a également suivi les modes de notre temps. La médaille originelle représentait naturellement une mère portant son enfant et, au revers, l’inscription « La Patrie reconnaissante ». En 1985, sous François Mitterrand, la mère est remplacée par un groupe familial entouré de branches de laurier. La mention « Patrie reconnaissante », sans doute trop connotée, a disparu au profit de la moins charnelle « République française ». Et comme on n’arrête pas le progrès, en 2022, exit la famille, deux paumes de main entourées de motifs végétaux et enserrant, en gigogne, deux autres paires de paumes de main feront l’affaire pour mieux illustrer ces « différentes formes de parentalité ».

L’évolution de cette distinction honorifique illustre bien le regard porté par la société sur la maternité et les ravageuses politiques familiales menées par nos gouvernements successifs. À force de mépriser et malmener les familles, le désastre démographique s'avérerait inéluctable, avec ce 22e mois consécutif de baisse de la natalité que nous connaissons.

 

 

Pour pallier cette catastrophe démographique, Emmanuel Macron demande le « réarmement » tout en constitutionnalisant le droit à l’avortement... Tandis que la natalité en berne dans nos vieux pays d’Europe est compensée par une répartition des migrants, que certains instillent dans les esprits que le choix du genre repose sur un ressenti et qu’un homme peut être « enceint », qu’un marché prospère pour vendre et acheter son bébé à l’étranger, que d’autres ont déjà remplacé la fête des mères par celle, plus inclusive, des « gens qu’on aime », il y a urgence.

Urgence à renouer avec la réalité, à dénoncer les ravages du féminisme et la haine de la maternité et, in fine, à célébrer celles qui, chaque jour et par amour, courent, se dévouent, voire se sacrifient, pour nourrir, soigner, éduquer et faire grandir son ou ses enfants pour le bien commun de la société. Au risque du politiquement incorrect, soyons subversifs et osons souhaiter une bonne fête à toutes les mamans ! Pour que l'on puisse encore longtemps proclamer « Vive la France ! »

Picture of Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Par définition, c’est vrai que l’enfant à le droit d’avoir un père et une mère. Sauf que par les temps qui courent, nos « élites friqués » se reproduiront plutôt avec la GPA, ç’est moins contraignant, ça laisse moins de vergetures et ça ne distend pas le périnée. Cette caste n’à plus besoin que les « sans dents » se reproduisent, ils sont très bien entre eux.

  2. oui, aîné de 9 enfants, je me souviens que les familles Françaises étaient honorées, chaque année, on installait un podium en place publique dans une ville sous préfecture et toute la famille était photographiée et récompensée de bons ou primes. L’éducation, l’école, la valeur travail, étaient les maîtres mots.

  3. Dans une école en banlieue de Brussels ( Bruxelles) l’instit a expliqué pourquoi cette année les enfants ne confectionnent plus de cadeaux pour la fête des Mères. On doit comprendre que la fête ne « tombe » plus pendant les jours de cours, mais pendant les « vacances de printemps » et en plus, il y a des « communautés » qui ne fêtent pas les mamans, donc c’est compliqué etc, donc nous nous adaptons….Et on favrique le dernier vendredi un cadeau pour  » quelqu’un qu’on aime »!!!

  4. On peut donner dans toutes les circonvolutions possibles ;une certitude :un enfant a le droit d’avoir un père et une mère.
    Le droit à l’enfant n’existe pas.

    • Parfaitement d’accord. Les droits des enfants oui, c’est un sujet, le droit à l’enfant non, c’est en faire un objet.

  5. Faire un article sur la « fête des mères » sans mentionner le Maréchal Pétain et le gouvernement de l’ « État français », c’est vraiment très fort. Même Wikipédia n’a pas osé. – Si Boulevard Voltaire cède à ce point au politiquement correct, où va-t-on ?

    • Je n’osais le dire, mais c’est bien le Maréchal Pétain qui a instauré la « Fête des Mères ». N’en déplaise à ceux qui mettent de la politique partout.

  6. L’autre jour, ma petite fille de 8 ans m’a dit qu’ils ne faisaient plus rien à l’école pour la fête des mères car tous les enfants n’avaient pas de maman que certains avaient 2 papas … Elle a un lapin femelle et aimerait bien avoir des petits lapins : on lui explique que pour avoir des petits lapins, il faudrait un lapin mâle… Mais tout cela devient incohérent car on se demande si on a le droit de lui expliquer que pour faire un enfant il faut une maman (femelle) et un papa mâle ? Mais que va t’on donc leur raconter pendant les cours de sciences naturelles ? Et cerise sur le gâteau, bientôt nos propos tenus au coeur de la famille, dans le cercle privé, pourront être dénoncés et les personnes ayant dit des choses qui ne plairont pas à nos islamo gôchos patentés, pourront être poursuivies et condamnées. Rappelez-vous, comme sous Staline où les enfants étaient invités à dénoncer les propos de leurs parents, des enfants qui devenaient très vite orphelins après … En tout cas, personnellement, je me fais un devoir d’expliquer à mes petits enfants, que pour faire un enfant il faut un homme et une femme et que c’est comme ça dans la nature … sauf pour les escargots et quelques autres espèces vivantes.

  7. On peut s’étonner qu’ils ne s’en soit pas pris encore à cette fête vu la déconstruction en tout et partout de notre société. Ces lâchetées se paieront un jour. Eduquer ses enfants de nos jours c’est beaucoup de courage et d’énergie compte tenu de l’ambiant permanent qui est la destruction de tout lien et surtout familial.

  8. Comme toujours,on dévalorise le rôle réel de la femme, surtout au cinéma, je voyais dernièrement l’actrice Charlize Theron dans Madmax interprétant une femme guerrière luttant contre la masculinité toxique, c’était risible,car vu son physique frêle je me demande comment les gens peuvent donner crédit à de telles idioties. Actuellement,on dévalorise la femme normale qui veut des enfants,des couples de même sexe adoptent, drags-queens, homosexualité mise en avant et devenant presque la norme ( j’espère qu’un jour une loi ne nous imposera pas de l’être au train où ça progresse ) Le terme fêtes des mères est remis en question.Mais quel siècle pourri.

  9. La vie débute à la rencontre des gamètes et c’est la Femme qui la porte. Elle la porte seule neuf mois durant. L’homme est secondaire et sa paternité restera indirecte si non négligeable.

  10. À force de vouloir la parité « femme/homme » les féministes sont en train de renverser les rôles si bien que l’on va finir par croire et donc admettre qu’un homme peut désormais remplacer une femme, soit : Être enceint et enfanter à leur place !! Faut vraiment qu’elles soient débiles.

    • « À force de vouloir la parité “femme/homme” les féministes sont en train de renverser les rôles ». Mais c’est voulu. Elles ne font que prétendre à la parité, mais en fait veulent la domination sur l’homme, voire sa disparition complète, en bonnes marxistes.

  11. Je suis consterné par le cap que prend la société. Je remercie mes parents et la création qui limite mon espérance de vie car je souhaite ne pas vivre ce qui arrive.

  12. Oui une bonne fête à toutes les mamans , joyeuses pâques et joyeux Noël : trois choses qu’il faut bien ancrée dans la tête de nos petits . Toutes ces femmes qui ont donné la vie méritent bien qu’un jour de l’année elles soient mises à l’honneur . Mais c’est tous les jours qu’il faut apprécier ce qu’elle donne , les sacrifices qu’elle fait etc …..Elles ne demandent ni cadeaux , ni reconnaissance mais le  » respect  » tout simplement .

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Nous Toutes invisibilise les femmes
Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois