[VIVE LA FRANCE] Tour de France, une ode à l’effort

@A.S.O./Charly Lopez
@A.S.O./Charly Lopez

Le Tour de France est arrivé mardi, dans les Alpes, après trois jours italiens enchanteurs, exigeants et si réjouissants pour le cyclisme français, vainqueur des deux premières étapes. Une belle entame de la grande boucle à l’image de cette course qui révèle des hommes d’une trempe et d’une volonté hors du commun. Et qui promène le spectateur dans tant de jolis coins de France.

Mais cette épreuve est aussi toujours plus. Plus difficile, plus spectaculaire, plus exigeante, plus magique. Ce Tour de France cycliste, créé en 1903, n’a, depuis sa première édition, cessé d’être dans la démesure, poussant ses concurrents sans cesse à la performance ultime, au dépassement, à l’exploit. Ils ne sont, au départ, qu’une petite poignée sur les 176 coureurs à pouvoir prétendre au podium, mais tous partent avec l’espoir d’un coup d’éclat, d’une échappée, d’un trait de génie tactique qui les sortira de l’anonymat du peloton. Ce n’est pas de la vanité ou de la forfanterie, c’est juste de la passion chevillée au corps, entretenue depuis le plus jeune âge par des virées à vélo de plus en plus longues et difficiles qui, chaque fois, poussent l’amateur un peu plus loin dans ses retranchements. Et vers ses rêves de devenir professionnel. C’est cette beauté de l’effort dans le sport qui rend cette épreuve si attachante. Ces coureurs sont motivés par une grande passion pour une discipline exigeante et font preuve d’une grande abnégation pour se consacrer à une telle épreuve physique. Leur concentration est telle qu’ils ne profitent même pas du paysage si beau dans lequel ils évoluent.

La plus prestigieuse

Certes, les courses cyclistes difficiles sont nombreuses, mais tous les coureurs vous le diront : le Tour de France est unique, irremplaçable. Même si Bernard Hinault, cinq fois vainqueur de la grande boucle et trois fois du Giro d’Italia, estime que notre voisin est « la terre du vélo » et que les montagnes y sont « plus coriaces » que chez nous, le Tour reste la première de ces courses, la plus prestigieuse, en fait la plus grande classique cycliste au monde. Car elle a toujours su se réinventer. Déjà, en 1954, elle était partie d’Amsterdam. Et cette année, ce départ de Florence, de cette sublime ville de la Renaissance italienne, que c’était beau !

Proposer aux concurrents des trajets où se mêlent étapes de montagne ardues et de longues tirées en plaine dans la fournaise estivale, pour leur offrir des reliefs sur lesquels les qualités diverses des uns et des autres peuvent s’exprimer, c’est un art. Le jeune cycliste qui vient d’être sélectionné dans une équipe, grâce à ses talents et à ses capacités à se dépasser pour ses coéquipiers, est au septième ciel en montant sur le podium de présentation des concurrents au public, avant le départ d’une des 21 étapes. Mais une fois au cœur du peloton, dans les virages sinueux du tracé, sous le soleil implacable de l’été, dans les montées à 10 ou 12 % voire 18 % au col de Luca, il ne faut pas se laisser distancer. Il faut à la fois tout donner et en garder « sous la pédale » pour aller au bout des 3.498 kilomètres du parcours de cette 111e édition.

Sportifs d'exception

Quelle énergie ces étapes exigent-elles de ces « forçats de la route », comme les qualifiait Albert Londres. Quelle sollicitation imposent-elles à leurs muscles, à tout leur corps, que seul un mental d’acier peut permettre de stimuler. Quand on voit qu’après 160 kilomètres et cinq cols qui cumulent 3.500 mètres de dénivelé positif, ces hommes vont chercher un surcroît d’énergie pour tenir en haleine le public médusé et tenir la dragée haute à leurs rivaux tous aussi vaillants. Quel bel exemple du culte de l’effort, ce mot clé qui les fait avancer, épaulés par une volonté hors normes.

À l’arrivée, ces surhommes sont gris de poussière, les traits tirés que seul un maillot flatteur, une belle échappée, une victoire d’étape peuvent effacer. Le visage du vainqueur du jour, bien qu’épuisé, rayonne. Pour ces sportifs d’exception, gagner une étape du Tour de France, c’est tout simplement le graal.

Patricia Colmant
Patricia Colmant
Journaliste indépendante

Vos commentaires

14 commentaires

  1. Effectivement, le gain d’une victoire d’étape, le port d’un maillot distinctif sont un graal qui fait passer de l’ombre à la lumière. Mais il ne faut pas oublier l’équipier modèle, celui qui sait qu’il ne gagnera rien mais qui se sacrifié pour son équipe et son leader. Quand j’écris ces lignes, je pense à Gérard Rué qui allait au bout de lui même (et même plus) pour que le grand Miguel Indurain puisse gagner avec panache.

  2. Sportivement, les coureurs français qui avaient des prétentions au classement général sont dans les choux. David Gaudu, 4ème en 2022 est déjà à plus d’une heure du maillot jaune. Romain Bardet, 2ème en 2016 et 3ème en 2017, est aussi loin derrière. Quant aux jeunes espoirs français que sont Romain Grégoire et Lenny Martinez, malheureusement on constate qu’ils ont encore des lacunes. Pogacar à leur âge gagnait son premier Tour de France. Le jour où la France aura trouvé un successeur à Bernard Hinault, croyez bien que ce sera une ferveur comparable à une victoire en coupe du monde de football de l’équipe de France. Mais pas dans la même France…

  3. Dans un autre article vous évoquez la messe en latin. Le tour de France, au-delà de son aspect sportif, est une « grand messe » où tout le monde communie. Messe entre les acteurs lesquels associent leurs efforts dans une communion affichée, le peloton en étant la plus parfaite représentation. Messe avec le public, le cycliste heureux de lui faire plaisir. Messe des spectateurs, qu’ils soient chatoyants sur le bord des routes ou dans leur fauteuil. Une union sacrée autour de la beauté de l’effort et du sentiment d’une participation à cet effort. L’envie d’appuyer sur les pédales afin d’aider l’athlète dans sa souffrance. Ajoutons la beauté des sites présentés. La « grand messe » est parfaite.

  4. Le sport cycliste dont nous somme fier qui soit le Tour De France et qui n’à rien à voir avec certain sport(foot) et qui ne sont pas des millionnaires et qui ne donne pas de leçons comme certains voilà des forças de la route comme ont les appeler avant mais qui reste quand méme des forças bravo.

  5. Pour être dans le domaine sportif, je trouve cet article pitoyable ! … Ecrire : « Quel bel exemple du culte de l’effort, ce mot clé qui les fait avancer, épaulés par une volonté hors normes. » est ubuesque et tellement faux compte tenu de tout ce qui « sort » avant, pendant et après ces évènements sportifs ! …
    Une seule question : Lance AMSTRONG était « chargé » comme une mule qu’il a « explosé » des temps de passages dans des étapes incroyables …
    Et bien en quelques années, les nouveaux « héros » battent ces temps supersoniques ! … LOL … Serait ce uniquement grâce aux progrès techniques ? … Du coup, il y a une nouvelle consigne indispensable dans le monde du cyclisme : ne jamais faire pipi sur le cadre au risque de le voir être rongé par les éclaboussures ! …

  6. Comme vous y allez , ces cyclistes ont des médecins , des kinés , des vélos de rechange , des compléments alimentaires et autres . Souvenez vous des anciens : vélos lourds , des pneus crevés à réparer seul , des routes pas toujours en bon état etc …..Ceux là avaient davantage de mérite .

  7. Bel article qui rappelle ce qu’est le vrai sport le véritable effort là où dans d autres disciplines ne règne que le fric avec des stars milliardaires incultes, meprisantes et se permettant de donner des leçons de morale plutôt que faire le job pour lequel elles sont grassement payées.

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