[Vive la France] Vendée : Quand une mairie invite les couples à s’aimer

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Ce couple de Picards qui fête ses 82 ans de vie commune pourra bientôt détenir le record du plus long mariage ! Quel est son secret, quand 130.000 couples divorcent chaque année, soit près de 45 % des mariages et que, par conséquent, plus de 1,6 million d’enfants vivent aujourd’hui dans des familles recomposées ?

Cet extrait publié sur les réseaux sociaux montre la grande attention et le soin que ces éternels tourtereaux savent se porter mutuellement. Las, nos modes de vie trépidants peuvent parfois tourner à la fuite en avant, jusqu’à en oublier de ralentir un peu ce rythme effréné pour prendre un temps de qualité à deux. Une situation qui, sur le long terme, peut fragiliser l’équilibre du couple et de la famille.

« Comment prendre soin des futures familles ? »

Un constat qui conduit Maxence de Rugy, maire (LR) de Talmont-Saint-Hilaire en Vendée, à s’interroger : « Je marie à longueur d’année, le Code civil est quand même très engageant, alors que faire en tant que maire, comment prendre soin des futures familles ? » nous confie-t-il. Et s’il y a des « enjeux auxquels il faut répondre avec beaucoup d’humanité : les mères célibataires, la crise du logement parce que les couples se séparent », l’édile reconnaît que l’on « traite toujours les conséquences et pas assez les causes. Or, le divorce coûte cher, c’est déstabilisant pour les enfants, il faut construire plus de logements puisque le nombre d’habitants par foyer s’est écroulé. » Maxence de Rugy pousse son analyse plus loin : « On parle beaucoup de la crise de l’école, mais j’y vois d’abord une crise de la famille. »

Le Blablacouple

Alors, fort de ses réflexions, le maire se met au travail et à l’écoute de deux conseillères conjugales et familiales, Virginie Eon et Ségolène Duflocq : de ces concertations fructueuses est né le Blablacouple. Un parcours de trois séances « avec autant de tables que de couples, explique-t-il, pas question d'être tous assis autour d'une grande table ! » Trois soirées privilégiées pour un dîner romantique dans un cadre exceptionnel de la ville, en outre, à un prix très abordable (25 euros/couple pour les trois soirées, NDLR). Les participants sont encadrés pour repenser les fondements de leur couple : se remémorer leur rencontre, identifier leurs valeurs, découvrir les langages de l’amour, apprendre à écouter les besoins de l’autre, mais également à communiquer pour mieux s’aimer.

Après la première soirée, les témoignages enthousiastes et reconnaissants ne manquent pas : « Le concept est juste dingue […] Merci d’accorder autant d’importance au couple. Toutes les mairies ne le feraient pas et je trouve cela merveilleux. »

En présentant cette nouvelle initiative, le maire nous avoue avoir « l’impression d’enfoncer des portes ouvertes avec ce qui pourrait passer pour une évidence ». Sauf qu’à l’heure du relativisme et de l’inversion des valeurs de notre société, il ne semble pas inutile d'insister : « Le bon sens et l’honnêteté forcent à reconnaître que quand une famille va bien, la société ne se porte pas si mal que cela, donc finalement, c’est peut-être bien d’avoir des familles solides. » À quand, dans d'autres villes ?

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

23 commentaires

  1. A l’époque où nous nous sommes mariés mon mari et moi, la plupart des couples passaient devant Monsieur le Maire et très souvent devant Monsieur le Curé et avaient dans la tête et le cœur que c’était pour la vie « jusqu’à ce que la mort nous sépare » était le terme consacré. Il arrivait déjà assez souvent dans ces années là qu’une séparation se produise, mais l’idée de départ était un engagement pour la vie. Maintenant les jeunes se marient très peu, car dès leur cohabitation, ils ont une idée de provisoire.

  2. Je sais que je vais passer pour un affreux « réac catho », mais j’ai conservé la conviction que la famille nucléaire (un père, une mère, des enfants, conçus dans le mariage) est le fondement de la société, de la cité, même. Et on voit bien, en tous cas c’est ma vision, que le monde se fissure au fur et à mesure que la notion de famille s’estompe à force d’idéologies contradictoires et surtout éphémères…

    • Je suis tout à fait de votre avis, un mariage bien pensé, bien mené, doit durer toujours, il en va de la vie des enfants, de leur bonheur, de leur stabilité.

  3. Ce serait bien, mais encore faudrait-il définir ce que veut dire s’aimer dans un couple, à l’heure ou tous les médias et réseaux sociaux, prônent et encouragent la liberté sexuelle, il n’est pas facile de faire des couples stables, même s’il y a des enfants, lesquels devenus adultes reproduiront ce qu’ils ont vu du comportement de leur géniteurs, femmes en particulier, qui contrairement aux hommes gardent tout au long de leur vie des capacités sexuelles supérieures à celles des hommes et comptent bien en profiter.

    • Hein ??? ( phrase finale)…
      S’aimer éventuellement, mais surtout se respecter et admettre que l’autre ait le droit de respirer..

  4. merveilleux même si c’est rare. Dans mon cas personnel, ce sera, avec mon épouse, 60 ans de mariage au mois de juillet ………….

    • 49 ans poussifs et cahotiques..Heureusement qu’il y a des petits-enfants pour supporter cette lente galère.

    • Bravo, je me suis mariée à 20 ans, mon mari étant un peu plus âgé que moi et nous n’avons eu que 56 ans de mariage, la mort nous ayant séparés. Je vous souhaite encore de nombreuses années de bonheur et de tendresse.

  5. Avec près d’un demi siècle de mariage, je dis bravo à mon voisin Vendéen de Rugy, enfin une initiative intelligente, c’est si rare de la part des politiques.

    • Un demi-siècle de papier n’est pas forcément un demi-siècle de cohabitatIon permanente, surtout pour les grands voyageurs égoistes à la destinée carriériste..

    • Décidément, nous avons des points communs : nous aussi, un demi siècle de mariage . Et oui, je pense que ce maire a eu une bonne idée. Il faut savoir communiquer mais aussi faire des concessions et un accompagnement peut être nécessaire.

  6. C’est beau , l’utopie !
    Je pense qu’il y a juste, d’un coté le sens du devoir et de l’entr’aide ( voire du martyre); de l’autre l’égoisme sacré..
    Ne nous leurrons pas : les vrais amoureux au long cours sont, quoi : 1% des couples ?
    Mais il est bien de valoriser les courageux dignes.

    • « il y a juste, d’un coté le sens du devoir et de entraide ( voire du martyre) ».
      Je pense que lorsqu’on s’aime, l’entraide est réflexe et il n’y a pas de notion de martyre, même quand notre conjoint ne sait pas ouvrir la machine à laver la vaisselle pour y mettre son verre ;-). D’autant qu’à la longue, cela n’a plus d’importance. Seul le fait d’être tous les deux à affronter les problèmes de la vie et tous les deux à vivre des moments de bonheur dans la fusion absolue de ce moment de bonheur. Il est vrai que notre mariage ne date que d’une petite cinquantaine d’année (presque un demi siècle tout de même), et non 80 ans. Et, vu notre age, il est peu probable que nous fêtions notre 80 ème anniversaire de mariage, ayant voulu finir nos études pour nous marier. A moins que nous soyons plus que centenaire.

      • Je vous souhaite encore de longues années de vie commune et de tendresse. C’est vrai, il faut faire des quantités de petites concessions et d’un autre côté faire comprendre gentiment qu’il y a des sujets sur lesquels nous n’en ferons pas. Mais avec l’amour tout cela se fait naturellement.

  7. Excellente initiative de ce maire, peut-être inspirée des Parcours Alpha des paroisses catholiques. Dans son encyclique « Deus caritas est », Benoît XVI disait que l’amour entre un homme et une femme partait d’une étincelle illuminatrice mais qu’il impliquait, pour durer, l’implication de la raison et de la volonté. Aimer, c’est VOULOIR aimer et non se laisser porter par le sens du vent et aussi prendre tous les moyens pour y parvenir : dialogue, respect voire admiration, compréhension des besoins, de la sensibilité et de l’intellect de l’autre, pardon, gratitude. Evidemment, si un seul ou aucun des deux ne fait ces efforts, on se dirige vers le divorce. Beaucoup de mariages se concluent uniquement sur la base de l ‘illumination et de l’attirance sexuelle (nécessaires mais pas suffisantes). Notre société, influencée par la vie instable des personnes célèbres et prétendument libres, célèbre davantage le divorce, que le mariage. Honneur à ce maire !

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