[VIVE LA FRANCE] Violette Dorange, l’héroïne du Vendée Globe
![Violette Dorange @Josselin Didou / Qaptur](https://media.bvoltaire.fr/file/Bvoltaire/2025/02/IL20250208110654-vg2024-2404161503-v2-bi-violette-hd-18-haute-definition-scaled-929x522.jpg)
Si Charlie Dalin restera dans les annales du Vendée Globe comme le grand vainqueur de la 10e édition de cette audacieuse course à la voile autour du monde en solitaire, sans assistance, la jeune Violette Dorange, avec sa frimousse rieuse, en restera l’héroïne dans l’imaginaire du grand public. Attendue aux Sables-d’Olonne dans la nuit de ce dimanche, après 89 jours de navigation à travers les quatre océans du globe, elle devrait bénéficier d’un accueil en mer comme à terre hors norme. Par précaution, la préfecture a d’ailleurs prévu de renforcer ses équipes, non qu’il y ait quelques risques de débordements, mais simplement pour gérer le flot attendu des 10.000 supporters.
Malgré ses 23 ans, cette navigatrice avait déjà à son actif un joli palmarès d’aventurière. Dès l’âge de 15 ans, elle traversait la Manche entre l’île de Wight et Cherbourg à bord d’un Optimist™, ce tout petit dériveur d’initiation à la voile. Et l’année suivante, en 2017, elle récidive au détroit de Gibraltar. Tout en poursuivant ses études et en faisant partie de l’équipe de France de voile légère, elle se perfectionne en vue de la Mini Transat, une course vers les Antilles en deux étapes, à bord d’un voilier de 6,5 mètres, en 2019. Suivra sa première participation à la Solitaire du Figaro, le passage obligé de tout coureur du large. En 2022, elle termine 10e pour sa troisième participation. Elle est désormais fin prête pour une grande traversée de l’Atlantique. Elle convainc Jean Le Cam, lui-même grand héros du Vendée Globe car il est le seul à l’avoir fait six fois, de lui céder Hubert, son 60 pieds avec lequel il avait bouclé le tour, il y a quatre ans. Le projet « Vendée » de Violette est lancé avec - cerise sur le gâteau - les conseils, façon transmission du savoir, du grand marin breton. « Nous avons été séduits par cette jeune femme à la tête bien faite. Sa passion pour la compétition, son engagement, sa persévérance dans des courses très exigeantes parlent pour elle », déclarait Jean Le Cam, avant le départ.
Voir cette publication sur Instagram
Une publication partagée par Violette Dorange (@violettedorange)
Et Violette a multiplié les entraînements par tous les temps pour se familiariser avec une tout autre échelle : un bateau de 18,28 mètres sur 5,85 mètres doté d’un mât de 29 mètres est autrement plus exigeant, rapide, puissant et donc physique qu’un Figaro Bénéteau de 10,89 mètres. Elle a mis les mains dans le cambouis du moteur, s’est investie dans l’électricité et l’électronique, la météo, a démonté les winches, appris à réparer une voile et les bases de la stratification. Car dans le Vendée, il faut être autonome.
« Ce qui intéresse le public, c’est l’histoire, pas la vitesse »
Mais ce ne sont pas seulement ses exploits d’adolescente et de jeune navigatrice qui ont su captiver des dizaines de milliers de fans, marins ou non. Ce sont ses récits quotidiens depuis son Imoca Devenir. Elle raconte, simple, un peu enjouée, souvent rieuse, ses misères et ses joies. Elle sait partager ses émotions devant un beau coucher de soleil ou face à une tuile technique sur son compte Instagram. 555.000 followers ont vécu par procuration ses peurs dans la tempête, ses craintes de croiser un iceberg, son cauchemar d’avoir à monter en haut du mât, sa lassitude de manger du lyophilisé et cette joie immense, pour tout mari,n de passer le mythique cap Horn, sentir l’odeur de la terre. « Ça fait vraiment bizarre », a-t-elle avoué, après ces semaines d’odeur de mer et d’embruns. Violette Dorange a donc bien compris son mentor Jean, qui a toujours répété : « Ce qui intéresse le public, c’est l’histoire, pas la vitesse. »
Voir cette publication sur Instagram
Une publication partagée par Violette Dorange (@violettedorange)
Toutefois, la performance de Violette va bien au-delà. Elle sait sans doute jouer avec les algorithmes d’Instagram pour multiplier le nombre de vues de ses vidéos - c’est sa génération. Mais elle sait surtout jouer avec le creux des vagues, les courants et les vents contraires, choisir les bonnes options et les bons réglages. Comme les autres skippers engagés dans ce défi marathon, elle a su pendant trois mois manœuvrer avec talent son bateau, maîtriser ses peurs et gérer ses angoisses, seule, face aux caprices de l’océan, à la violence du vent, aux aléas techniques et aux fortunes de mer.
Ces marins sont la partie émergée de ce qui reste d’audace, de courage, d’élan dans notre société civile où un jeune apprenti a l’interdiction de grimper plus de trois marches d’une échelle, où les garçons bouchers en formation n’ont pas le droit d’utiliser un couteau et où les petits mitrons ne peuvent embaucher avant 8 heures ! Ces skippers sont des personnalités dont le caractère n’aura pas été bridé par des parents frileux qui obligent leur enfant de 3 ans à porter casque, coudières et genouillères pour enfourcher une draisienne... Violette Dorange avait forcément eu soutien et encouragement de ses parents à 15 ans, pour traverser la Manche en solitaire…
![](https://media.bvoltaire.fr/file/Bvoltaire/2025/02/vg2024-2409270747-devenir-bi-vg2024-qaptur-49-haute-definition-310x241.jpg)
@Thomas Deregnieaux / Qaptur
![Picture of Patricia Colmant](https://media.bvoltaire.fr/file/Bvoltaire/2024/05/IMG_3014-300x300.jpg)
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
![](https://media.bvoltaire.fr/file/Bvoltaire/2025/02/vlcsnap-2025-02-07-10h33m09s505-768x432.png)