Vœux du Président , avec un bonus pour les jeunes : une bonne leçon
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Effectivement, les premiers vœux du nouveau Président étaient trop longs. Il a prudemment adopté le style le plus classique de ce rituel, sans doute pour ne pas trop perturber des Français encore secoués par le bouleversement politique qu'ils ont opéré au printemps. Sans doute, aussi, pour rassurer cet électorat senior qui l'a plébiscité, mais qui a ses petites habitudes.
Mais le Président du « en même temps » a bien senti qu'on attendait autre chose de lui : du plus percutant, du plus neuf. Et on l'a eu. Ou, plutôt, les jeunes l'ont eu. Peu après les vœux traditionnels, le Président a en effet diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux, avec des vœux ramassés, où il est apparu bien plus à l'aise, plus convainquant, plus direct, debout, dans un cadrage resserré, sans la table élyséenne. Pas le temps d'être déçu, avec le Président Macron. Dès qu'on le trouve en deçà de nos attentes, il rectifie, surprend, innove. Cette tactique gagnante fut celle de sa campagne. Un Président en mouvement, réactif, occupant tous les espaces. Opération réussie, donc, pour ce « bonus » des vœux à la jeunesse. Le Président Macron a su casser les codes tout en les maintenant. Du grand art.
Son appel à la jeunesse sonne juste. D'abord parce qu'il émane de ce plus jeune Président que la France ait jamais eu et qui, seul, pouvait parler aux jeunes comme il le fait. Les secouer, aussi. Car les commentateurs n'ont pas relevé que le Président ne se contente pas de caresser les jeunes dans le sens du poil ou de s'apitoyer sur leur sort. Il les bouscule, leur fait la leçon :
Demandez-vous chaque matin ce que vous pouvez faire pour la France. Parce que, quand il a fallu vous éduquer, c'est la France qui était là. Quand il faut vous soigner, c'est la France qui est là. Quand il faut vous relever, vous accompagner, accompagner vos parents, vos grands-parents, c'est la France qui est là.
Que n'a-t-on entendu ces mots avant, de la bouche de nos Présidents qui n'osaient pas dire les choses, nous parlant abstraitement de « solidarité entre les générations » (Chirac) ou qui n'évoquaient la France que dans des formules convenues ou de pitoyables anaphores (Hollande).
Il n'y avait que ce jeune Président qui a forcé son destin pour pouvoir faire ainsi la leçon aux jeunes Français, notamment à ceux qui se reconnaissent si peu français. Certes, le premier volet de ces vœux à la jeunesse concernait son « combat européen », mais le second était bien un appel à l'engagement en faveur de la France.
Incontestablement, le Président a profondément innové, quand on se souvient des discours, soit démagogiques soit déconnectés, des précédents Présidents à la jeunesse. Il est loin, le temps où les jeunes ne juraient que par... Tonton, et son paternalisme démago. Emmanuel Macron a ringardisé tous les discours du personnel politique - notamment à gauche - complaisants à l'égard d'une jeunesse victimisée. Dans ces vœux à la jeunesse, il y avait aussi le Macron candidat faisant la leçon à un jeune de 21 ans à Lunel, l'été dernier.
La droite devrait, elle aussi, retenir cette leçon et ne pas se contenter de discours complaisants à l'égard de niches électorales que l'on flatte dans leur victimisation, comme elle le fait en s'érigeant en protectrice des retraités menacés par… l'augmentation de la CSG. À partir de ces mots du Président Macron, on pourrait pourtant dérouler un véritable programme de « cette Renaissance française ». Le Président Macron a donné les mots et les codes. Il ne reste plus, à la droite, qu'à aligner les idées, le programme et les hommes. Les bons.
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