Voile : victimisation, l’arme fatale…

Asia bibi

Que n'a fait Jean-Michel Blanquer, en soutenant que le voile « n'est pas souhaitable dans notre société » ? Il s'est aussitôt attiré les foudres des bien-pensants qui, par angélisme, par complaisance ou par calcul politicien, estiment que le port du voile n'est que la manifestation d'un libre choix. Cette fois, ce sont des mères musulmanes qui montent au créneau, se présentant comme des victimes. Mais, à en juger par leurs propos, on comprend qu'elles profitent de la situation pour mener une bataille idéologique.

C'est, d'abord, le collectif MTE (Mamans toutes égales), dont un membre déclare, selon Le Huffpost : « Ces propos sont indignes d’un ministre, nous sommes effarées. Ce n’est pas la première fois qu’il fait des sorties sur le voile, on se préparait un petit peu. On est toujours aussi atterrées, à chaque fois que cela survient, par ce déchaînement de violence. » On peut penser ce qu'on veut de la politique de Jean-Michel Blanquer, mais l'accuser d'un « déchaînement de violence », c'est un peu fort de café ! De même, prétendre qu'on s'attaque aux mères qui portent le voile « pour cacher la crise que traverse l'Éducation nationale » montre, s'il en était besoin, que l'opinion du ministre est instrumentalisée à des fins qui n'ont rien à voir avec le voile.

Ce collectif reconnaît que le débat n'est pas nouveau : « Ce qui a un peu calmé le jeu, c’est l’arrivée de Najat Vallaud-Belkacem au ministère de l’Éducation en 2014 ». Mais, au-delà de cette référence, peu flatteuse pour cet ancien ministre, il montre son vrai visage en utilisant les pires artifices de la dialectique : « Les hommes et les femmes politiques qui tiennent ces propos, ce ne sont pas eux qui se font cracher dessus ensuite dans la rue quand ils rentrent chez eux. » Les victimes, ce sont les mères voilées et non celles qui, dans certains quartiers, sont contraintes de porter le voile ! Déjà, dans un communiqué du 9 juin 2019, il avait appelé à la mobilisation « contre les discriminations racistes dont sont victimes les mères voilées ». Donner mauvaise conscience, pour avancer ses pions : une vieille tactique subversive.

Lallab, une association « dont le but est de faire entendre les voix des femmes musulmanes qui sont au cœur d’oppressions racistes et sexistes », qui rêve de façonner « un monde dans lequel les femmes choisissent en toute liberté les armes de leur émancipation » (le voile et le burqini, symboles de l'émancipation !), tient un discours semblable : « Si cet événement a été médiatisé, combien de mères vivent dans l’ombre cette même humiliation alimentée par un discours islamophobe ambiant ? Cet énième épisode raciste et sexiste qui vise les femmes musulmanes nous effraie terriblement et pose de réelles questions sur l’avenir de ce pays ! » Vous avez compris, vous qui êtes hostiles au port du voile lors des sorties scolaires, c'est vous qui représentez un danger pour la France !

C'est au nom de la tolérance et de la liberté que ce type d'associations, avec le soutien de mouvements d'extrême gauche, souhaiterait interdire d'expression les Zemmour ou Finkielkraut, tous ceux qui soulignent les progrès de l'islamisme dans notre société ! À vous de juger qui sont les plus lucides, entre les dénonciateurs d'un islamisme conquérant et les partisans d'un multiculturalisme, qui mettent toutes les cultures sur le même plan pour mieux favoriser l'essor de leur propre idéologie.

Philippe Kerlouan
Philippe Kerlouan
Chroniqueur à BV, écrivain, professeur en retraite

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