Voiture électrique: Ursula von der Leyen fait une première marche arrière

Lundi 3 mars, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé une mesure d’assouplissement des contraintes écologiques imposées aux constructeurs automobiles : l’application d’amendes (très lourdes) en cas de non-respect des niveaux d’émission de CO2 prévus au calendrier va être suspendue pour l’année à venir.
« Aucun constructeur ne paiera d’amende en 2025 » a confirmé madame von der Leyen, rapporte Le Figaro, qui précise que cette mesure était attendue par « les gouvernements français et allemand, qui souhaitaient desserrer l’étau autour de leurs constructeurs nationaux ». Concrètement, ce système d’amende borde le calendrier de réduction progressive des émissions carbonées de leurs véhicules que Bruxelles impose aux constructeurs automobiles. Chaque année, on calcule la moyenne des émissions moyennes de CO2 des véhicules par chaque constructeur. Alors qu’en 2024, ce niveau maximum était de 95 grammes de CO2 par véhicule et par kilomètre, il a été abaissé de 15 % pour 2025, donc à 81 grammes. Les véhicules électriques comptant pour zéro dans le calcul, font baisser la moyenne, et l’objectif est donc d’obliger les constructeurs à en vendre de plus en plus pour éviter l’amende. Or, les ventes de véhicules électriques étant en chute depuis un an, la plupart des constructeurs, notamment français et allemands, se seraient retrouvés avec des amendes colossales sans cet ajournement des sanctions par Bruxelles pour 2025.
« La Commission européenne ne connaît rien à l'automobile »
Pour bien comprendre le contexte et les enjeux d’un système aussi complexe que technique, nous avons fait appel à Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes : « L'Union européenne, avec à sa tête Ursula von der Leyen, a développé une stratégie de mutation du marché de l'automobile pour aller vers le 100 % électrique. Le problème, c'est qu'en faisant ça, elle fait la part belle à l'Asie, bien plus avancée que nous en ce domaine, ce qui tue donc littéralement l'industrie et la technologie européennes. » Les difficultés actuelles auraient donc dû être anticipées… « Sauf que la Commission européenne ne connaît rien à l'automobile et au développement des nouvelles technologies, elle n’a aucune vision des aspects de recherche et développement, et elle s’est lancée dans ce programme sans compétence et par pure idéologie. »
Malgré les réticences polies de plusieurs constructeurs, dont Carlos Tavarès, ancien PDG du groupe Stellantis, Ursula von der Leyen a gardé le même cap. « Oui, elle a trouvé que politiquement, ça faisait bien, ça faisait "écolo" de dire qu'on allait interdire les ventes de véhicules thermiques. Le problème, c'est qu'en fait, ça ne marche pas et qu'on n’a pas du tout la capacité de tenir l'agenda », nous explique Pierre Chasseray. « Il y a deux failles dans son projet, continue-t-il. La première, c'est l'interdiction du 100 % thermique, qui condamne inutilement des énergies de transition, comme les carburants de synthèse, le GPL et l'éthanol. La seconde, c’est qu’elle s’est appuyée sur les pays les plus développés de l’Union européenne, qui la soutenaient au départ, en méprisant l’opposition des pays de l’Est européens. » Or aujourd’hui, on se rend compte que nos véhicules électriques n'ont pas l'ascendant sur les technologies chinoises, dont nous sommes en réalité dépendants à 100 %. « La France notamment, comprend qu'on était en train de se tirer dessus, et même pas une balle dans le pied, mais en pleine tête ». D’où une grosse pression franco-allemande sur Bruxelles. « Et Il faut ajouter à cela que le Parlement français est revenu sur l'interdiction du thermique qu’il avait précédemment programmé à l'horizon 2035 », rapelle Pierre Chasseray à BV.
« Débrancher la voiture électrique de Madame von der Leyen »
Faut-il pour autant crier victoire alors qu’Ursula von der Leyen n’a annoncé qu’une simple année blanche sans amende, et a bien précisé que le programme était conservé en l’état ? « Regardez ce qu'il se passe en France avec les ZFE (zones à faibles émissions). On repousse, on repousse, d'année en année. Et là, c'est la première fois que Madame von der Leyen accepte d'infléchir sa position. Ce recul semble être trois fois rien, mais ça y est, c’est un recul, un signal fort. »
D’autres signes incitent-ils à l’optimisme ? « Oui, le temps qui passe, et qui prouve chaque jour un peu plus que ce programme est inapplicable. Ainsi que la pression des pays concernés, qui va croissante. Il faudra bien un jour prochain débrancher la voiture électrique de Madame von der Leyen. » Et s’il fallait un argument concret à opposer à son rêve électrique, au-delà de son coût pour une majorité d'usagers, pour Pierre Chasseray, ce serait : « Un Français sur deux ne possède pas de place de stationnement ». Pas de place, pas de recharge. Pas de recharge, pas de véhicule électrique. CQFD.

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4 commentaires
Qui a complètement raté ses bagnoles électriques?.. les 4 marques allemandes.et stellantis..ou renault.d’où l’assouplissement…ben voyons
N’oublions pas que VDL avait un mandat pour interdire le moteur thermique en 2035.
Même si elle ne parait pas très sympathique, ça ne dédouane pas nos dirigeants qui ont choisi de gouverner contre leur peuple.
Ils ont l’air malin avec leur « indispensable transition écologique » alors qu’ils nous expliquent que nous sommes en guerre contre Poutine et Trump.
Ce niveau de nullité est sans équivalent dans notre histoire !
Le mal est fait, la Chine a trompé l’occident avec ses voitures électriques, l’occident a détruit ses chaines de montage thermiques alors que la Chine les reprend pour être la maitresse du jeux en thermique dans dix ans ! VdL agent de la Chine ?
Et en Chine on fait tourner des usines à charbon pour nous innonder de voitures électriques . Mais comme pour Tchernobyl la pollution ne traverse pas les frontières donc nos écolos sont contents .