Volontaire d’Hélène Fillières
Jeunesse aux cœurs ardents, de Cheyenne Carron, vient à peine de sortir en DVD que débarque sur nos écrans le nouveau film d’Hélène Fillières, Volontaire, d’après cette même thématique de l’engagement militaire. L’occasion, pour la cinéaste et comédienne, plus connue pour le rôle-titre de Mafiosa - série dans laquelle elle s’était brillamment illustrée en tant que figure du grand banditisme corse -, de revenir sur les pas de Ridley Scott avec son film À armes égales.
L’intrigue, en effet, suit le parcours de Laure, 23 ans, jeune fille issue de la bourgeoisie parisienne bien-pensante et « Charlie », qui décide du jour au lendemain de rejoindre la Marine nationale, au grand désespoir de sa mère comédienne incarnée par une Josiane Balasko qui semble, ici, incarner son propre rôle, sectaire et antimilitariste au possible... Sur place, Laure n’aura de cesse de vouloir se perfectionner au fil des épreuves, épaulée par ses camarades et sa hiérarchie, jusqu’à intégrer, in fine, les bérets verts.
De son propre aveu, la cinéaste Hélène Fillières souhaitait, avec Volontaire, aborder la part de virilité présente en chaque femme mais tend malheureusement à réduire son film à cette unique démarche. Car il n’est jamais question, ici, comme ce fut le cas avec Jeunesse aux cœurs ardents, des raisons idéologiques qui ont pu conduire le personnage principal à rejoindre l’armée, qu’il s’agît d’un sentiment patriotique, d’un sens aigu du collectif, d’un besoin de se transcender à travers le groupe ou d’une volonté d’abnégation. Pis : à se concentrer sur la relation entre Laure et son directeur (Lambert Wilson, insaisissable et toujours juste), le film donne l’impression déconcertante que seuls les sentiments amoureux que développe la jeune fille pour son mentor, dont elle cherche constamment l’attention, motivent sa détermination à vouloir se hisser toujours plus haut. Une impression persistante tout au long du récit qui interroge non seulement le sérieux et la crédibilité du personnage principal et de son engagement, mais également les intentions de départ de la réalisatrice qui, à son corps défendant, ramène son héroïne à sa sentimentalité…
Si l’on ajoute à cela une utilisation inopportune de la musique qui confère à l’ensemble un aspect de mélodrame télévisuel, que reste-t-il, sinon quelques passages bien sentis autour du cérémonial militaire et un jeu d’acteurs convaincant ?
Un film qui passe à côté de son sujet.
2,5 étoiles sur 5
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