Vote électronique : un coup d’État de plus ?
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L’article premier de la Constitution de 1958 énonce fièrement que la France serait « une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ». C’est déjà scandaleux en soi d’affirmer qu’un pays, une nation - la France, dans ce cas - pourrait être réduite à son régime politique. Qui accepterait de prendre le risque de se faire tuer dans une guerre pour défendre un régime politique, des institutions et une caste de dominants dévoyés ? Personne, bien sûr ! Ce risque, c’est pour l’amour de nos familles, de notre peuple, de notre terre, de notre civilisation que nous pouvons le prendre.
Tous les adjectifs qui qualifient cette République, suivant le texte de cet article, pourraient susciter des commentaires aigres-doux, mais focalisons-nous seulement sur « démocratique ». Un prérequis : acceptons l’axiome pragmatique de Sir Winston Churchill ; « La démocratie est le pire des régimes sauf tous ceux qui ont été essayés de temps en temps. »
L’état des lieux n’est pas reluisant. Évoquons les asymétries de représentativité politique au sein de nos assemblées législatives. Il y a l’abandon de la souveraineté monétaire avec l’euro qui interdit à l’ensemble du méta-peuple européen s’il existe, comme à chacun de ceux qui le composent, de choisir une option de politique monétaire qui serait différente de la doxa en vigueur à la BCE non élue. Que dire du « non » au traité constitutionnel européen de 2005 annulé et remplacé par le traité de Lisbonne ? Il y a aussi le torpillage de la démocratie directe par le CESE en 2013. L’élection d’Emmanuel Macron dans un contexte de kabbale judiciaire contre François Fillon et d’hubris médiatique interroge elle aussi. Brisons là. Comment, dès lors, s’étonner de l’effondrement continu de la participation aux divers scrutins et de la défiance du peuple envers les pouvoirs ? Nous ne sommes peut-être pas en dictature, mais nous ne sommes plus en démocratie.
Pour tenter d’endiguer l’érosion de la participation, le gouvernement a déposé un amendement de dernière minute pour ouvrir la possibilité de voter par anticipation en faisant appel au vote électronique. Il se chuchote que ce serait pour que les bobos des grandes métropoles puissent voter Macron et partir en week-end sans craindre les embouteillages. Encore du « et en même temps ».
Les dernières élections présidentielles américaines étaient un chaos. De multiples fraudes ont été dénoncées. Le vote par correspondance ressemblait un tantinet à un bourrage d’urnes industriel et massif, ridiculisant les enveloppes glissées dans les chaussettes de nos scrutateurs. Les machines de vote semblent avoir, dans certains comtés et sans grande discrétion, favorisé un camp en altérant les résultats. Mais le deep state* a dit de circuler… Les États-Unis d’Amérique en sont profondément divisés et meurtris. Épargnons-nous l’arrogance d’imaginer que, chez nous, ce serait propre et net !
La sincérité du scrutin passe par le contrôle du peuple à l’échelon le plus petit : celui du bureau de vote. Il est des gens qui sacrifient quelques heures ou tout leur dimanche pour assurer l’accueil et l’assistance des électeurs lors des opérations de vote. Plus nombreux, ils viennent participer ou contrôler les opérations de dépouillement, une fois celui-ci clos. Ces personnes, simples citoyens, viennent pour la grande majorité d’entre eux avec l’objectif de s’assurer que le résultat du vote est sincère. C’est nécessaire et même indispensable. Il serait naïf de croire que c’est suffisant : il est tant d’autres façons de biaiser un scrutin.
Par contre, soulever le capot d’un logiciel de vote, ça n’est pas accessible à tout le monde et il n’est pas interdit de penser qu’après le désastre américain, le premier soin d’une future version d’un logiciel de vote sera d’effacer les traces de ses magouilles. Il serait bon d’exiger que le vote électronique soit rigoureusement interdit et que le vote par correspondance et par anticipation soit strictement réservé aux résidents isolés dans des pays étrangers.
*État profond : l’oligarchie constituée par des politiques, des médias et des fonctionnaires
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