« Vous êtes un lâche » : Quand le RN se paye Bruno Le Maire !

Capture d’écran (756)

« Bruno Le Maire a eu une posture menaçante. S’il n’est pas capable de garder son sang-froid, qu’il aille planter des fraises ! » Le ton est donné, salle des quatre colonnes. Marine Le Pen et son groupe viennent de quitter l’Hémicycle. Lassés, sans doute, que leurs contempteurs confondent respectabilité et faiblesse, le RN a montré les dents, ce mardi, lors des questions au gouvernement. Dans le feu roulant des questions des députés mettant parfois dos au mur le ministre désigné, c’est aujourd’hui le locataire de Bercy Bruno Le Maire qui en a fait les frais. Après avoir interrogé Bruno Le Maire sur le potentiel rachat de l’entreprise Exxelia par une entreprise américaine, Alexandre Loubet a déclaré, s’adressant à Bruno Le Maire : « Vous avez travaillé, il fut un temps, avec Dominique de Villepin qui avait dénoncé la lâcheté de ceux qui refusent de défendre les intérêts de la France. Aujourd’hui, le lâche, c’est vous ! »

Une saillie qui a poussé le ministre à pointer du doigt le député et à le tancer, index levé en plein Hémicycle hors micro. Elle a valu à l’intéressé un rappel à l’ordre de la part de la présidence du palais Bourbon. En outre, Bruno Le Maire a exigé des excuses de la part du groupe RN. Une demande restée lettre morte, la présidente du groupe Marine Le Pen a répondu au locataire de Bercy sur Twitter : « Lorsqu’un membre de la représentation nationale pose une question à un ministre, il se doit d’y répondre sans menacer le principal groupe d’opposition. Le comportement de Bruno Le Maire à l’égard d’Alexandre Loubet est inadmissible et va à l’encontre des valeurs de la République. » Une réplique qui a fait réagir l’intéressé sur le même canal : « Quand un député insulte un ministre qui vient de lui répondre de manière républicaine en le traitant de "lâche", ce ministre est en droit d’exiger des excuses. Je les attends toujours. »

Il risque d’attendre encore longtemps, puisque Marine Le Pen a conclu l’échange avec ces mots : « Quand un ministre brade les intérêts industriels et la souveraineté de la France à des capitaux étrangers, c'est à l'ensemble des Français qu'il doit présenter des excuses. »

Journée agitée, donc, pour le RN puisque le député du Var Frédéric Boccaletti avait repris le micro après une réponse de Pap Ndiaye : « Vous êtes communautariste », avait déclaré le député du RN. Il écope à son tour d'un rappel à l'ordre pour insulte de la part de Yaël Braun-Pivet sous les huées de l'aile droite.

Un échange d’amabilité qui a pour une fois placé la NUPES dans une position d’observateur. La gauche de la gauche, qui a souvent accusé le RN et la majorité présidentielle de marcher main dans la main tout en gardant une profonde affection pour les coups de communication et les provocations, a vertement critiqué l’attitude du RN. « Moment surréaliste à l’Assemblée. Marine Le Pen est allée menacer du doigt Bruno Le Maire en descendant vers le banc des ministres après que celui-ci ait demandé des excuses au RN (il s'est fait traiter de lâche). C’est ça, l’opposition "respectable" ? Encravatés mais violents », réagit, pour sa part, le député de l’Essonne Antoine Léaument. Une réaction outrée de bourgeois respectable aux antipodes des actions de la NUPES durant les premiers mois de mandat. Il est vrai que traiter un ministre de lâche en invoquant une saillie de Villepin a une autre gueule qu’un « Mangez vos morts » prononcé par Danièle Obono.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 13/10/2022 à 7:09.
Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

34 commentaires

  1. La démocratie coule. Faites chauffer la colle. On prépare des bûchers. Ah, on peut se payer la tête des attardés du Moyen Âge. Notre époque est championne.

  2. « Un homme courageux au service du peuple Français depuis 20 ans », un homme qui participe au dépeçage de la France sans se soucier du peuple mais de ses propres intérêts !

  3. Tous les jours nous découvrons que ceci ou cela n’existe plus ; tout a été bradé dans le plus grand silence laissant notre pays presque sans industrie et cet abjecte personnage se permet de demander des excuses ! quel culot.

  4. Il faudrait beaucoup de demandes d’excuses pour avoir organisé la pénurie énergétique comme ils l’ont fait. Ce n’est pas de la lâcheté, c’est de la forfaiture et cela devrait être apprécié de la Cour de Justice de la République. Mais a-t-on vu ce Président reconnaitre ses erreurs? Pourtant il reconnait bien facilement les erreurs des autres et n’hésite pas à parler de crime contre l’humanité. Serait-il aveugle ? Nous allons peut-être avoir une heureuse surprise ce soir ? Hélas, nous aurons plutôt un nouveau tour de vis et u prêche lénifiant.

  5. Lorsque Macron a exprimé l’envie d’emmerder des français, il nous a mis le pied à l’étrier. Un langage châtié reproductible en toutes nuances. Ses oies en soit effarouchées ? Qu’elles se tournent vers le modèle.

  6. Quand il faut nommer les choses ( ou les attitudes et « comportements » , ou les actes ) il faut les nommer; point final . Si ça n’éclaire pas la lanterne bornée ou de mauvaise foi de celui qui est visé, au moins ça éclaire celle des autres. Même parfois, c’est prémonitoire, quand l’esprit (saint ) souffle le mot juste au juste moment…

  7. Donc on ne peut pas dire « lâche » ou « communautariste » mais on peut dire fascistes, racistes, xénophobes, menacer d’une amende les médias relayant les paroles de Zemmour ?
    Enfin ça dépend juste à qui on le dit
    J’ai bon là je pense

  8. Lâche, doublé d’incompétence notoire, comme lorsqu’il était ministre de l’agriculture. Et , hélas, pas le seul de ce gouvernement.

  9. B LEMAIRE n’est pas un lâche, au contraire il a du courage, le courage des traîtres qui, comme il l’a fait, dézingue MACRON deux mois avant de le rejoindre pour devenir son ministre. B LEMAIRE est donc un traître à son parti LR, un traître à ses propres convictions sur celui qu’il va servir, mais pas un lâche. On peur ajouter que c’est aussi un opportuniste de la pire espèce, comme tout bon traître.

  10. Parlons-en des investissements étrangers en France. On touche des subventions puis on fiche le camp. Ou alors les richissimes du Golfe qui achètent les grands hôtels, etc.
    Il va falloir que les députés RN aient du cran face à ces personnages imbus d’eux-mêmes.

  11. C’est le propre des morts de peur de s’offusquer quand on leur montre ce qu’ils sont, et qui profitent de leur fonction et de leurs collègues autour pour jouer les matamores.

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