Vous reprendrez bien du toz ? Cet enrichissement culturel venu d’ailleurs

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Jack Lang peut se réjouir, lui qui prônait, en 2020, « la langue arabe, trésor de France » et militait pour l’enseignement de cette langue à l’école, il semblerait que nos petits Français d’origine immigrée aient bien réussi à transmettre leur culture dans les cours de récré. Si le « verlan » ou le « franglais » étaient, jusque-là, employés pour paraître plus familier, ce sont désormais des expressions arabes qui tendent à les remplacer. On a les maîtres à penser qu'on mérite, Lagarde et Michard au placard ! Savourez, à la place, ces douces syllabes orientales aux sonorités gutturales. Appréciez plutôt.

Ainsi, pour communiquer avec vos ados (ou préados, ça vient vite !), ne dites plus « bien fait pour toi » mais « cheh ». Vous pouvez tester leur réaction en l’accompagnant du frottement du pouce sur le menton : succès garanti ! Vous vous interrogez sur une situation inédite, quelque chose vous surprend ? Remplacez les « qu’y a-t-il », ou « plaît-il » par « wesh ». Car il devient compliqué de lâcher un « quoi ? » sans entendre une petite voix répondre « coubeh » et se moquer. Là encore, signe manifeste d'un enrichissement de la pensée de notre époque civilisée. Une chance pour la France, paraît-il.

Toute cette déliquescence de notre patrimoine linguistique si riche vous désole et vous fend le cœur ? Vous avez donc le « seum », autre expression arabe pour désigner le vif ressentiment mêlé d’écœurement, selon le Larousse. Et en y ajoutant l’adverbe trop, vous pouvez y apporter une nuance : avoir « trop le seum » désignera, cette fois, la haine ou la colère.

Si d’aucuns désignaient l’âme sœur, la fiancée ou la petite amie par l’élégante locution « meuf » (« femme », à l’envers), expression arabe oblige, la génération Z parle désormais de sa « zouz ». L’on ne sait de qui La Zarra serait la zouz, puisque l’artiste qui représentait la France à l’Eurovision 2023 est pudique sur sa vie privée. À l'évidence, elle l’est nettement moins pour faire connaître au grand public le « toz ». Ce qui avait tout l’air d’un doigt d’honneur serait, selon la chanteuse maroco-canadienne, « un geste de déception que l'on utilise entre amis ». Sauf qu’en France, ce geste ne s’utilise pas vraiment entre amis, alors, pour enrichir notre patrimoine culturel, Le Point a fait appel à une spécialiste. Une docteur en science du langage expliquait ainsi, sérieusement, que « pour différencier les deux [le toz du doigt d'honneur], il faut faire attention au placement des doigts. Dans son geste, on peut voir que tous les doigts sont sortis, notamment le petit doigt et le pouce. » Nuance subtile qui avait échappé aux grossiers ignares que nous ne sommes plus, désormais bien initiés à ce geste de sympathie qu’il convient de manifester entre amis.

En revanche, vous n’aurez pas besoin de « chouffer », sauf à faire le guet pour le compte d’un dealer… La richesse des techniques linguistiques utilisées dans les banlieues vous esbaudit ? Vous rêvez d’employer à bon escient la « hass », ou de traiter votre voisin de « babtou » ? Il faudra de toute urgence vous procurer ce dictionnaire pour comprendre ou maîtriser « cette langue en perpétuelle création ». Sinon, qu’à cela ne tienne, attendre encore un peu, le Grand Remplacement du français est en cours. Work in progress. Chrétien de Troyes, La Fontaine, Daudet, du Bellay, Molière, Hugo et Flaubert, revenez vite, ils sont devenus fous !

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

25 commentaires

  1. Nul doute que notre Pap de l’Abrutissement National prônera très prochainement des cours obligatoires de ce verlan venu d’ailleurs, et qui devrait y rester.

  2. Un grand remplacement est en place c est évident, mais ça commence a les affoler aussi ,si les français de souche deviennent vraiment minoritaires qui va leur assurer les aides sociales, le point positif il y aura moins d attentats puisqu ils risquent de tuer les leurs vu qu’ils sont partout . L avenir promet d être incertain pour eux aussi

  3. « In Italia »…on disait jadis, par le geste : « cornuto ! »…mais…ça aussi…c’est complètement ringard !

  4. On peut certes juger l’évolution du langage avec sévérité. Mais le côté positif tient à ce que toute la pensée contemporaine finira par tenir en quelques dizaines de mots, tout au plus une centaine, faute pour nos bacheliers de pouvoir en retenir davantage. Côté positif parce que nous, les vieux bourricots, ne devrions pas être assujettis à des efforts surhumains pour suivre leurs conversations. Côté culture générale, on sent encore plus ce sens de l’économie. Je me souviens de ce micro-trottoir à Bruxelles au moment de Noël : « Si Jésus vivait encore, quel âge aurait-il ? ». Pour l’un : « aucune idée ». Pour un autre : «  je suis pas sûr, mais vieux, oui, vieux ». Et le troisième : « ah, moi je dirais vieux, très vieux, peut-être 150 ans, et même plus si ça se trouve ». Rassurez-vous, tout va devenir plus simple à la veillée, dans les cavernes.

    • Limiter le langage à une centaine de mots, mon cher, c’est déjà fait; vous n’avez qu’à regarder un de ces « merveilleux » feuilletons télévisés (les sitcom ) quotidiens, où les dialogues se résument à des phrases et/ou expressions « toutes faites ». Chuchotées la plupart du temps, pour ne pas trop réveiller le téléspectateur, sans doute.

  5. Saccage de nos écoles  » publiques » dérision sur l’enseignement sanctionné par nos institutrices, instituteurs , provocations récurrentes d’élèves, de certains élèves de plus en plus nombreux qui pourrissent les classes et que l’on ne me parle pas d’un quelconque racisme de ma part, c’est un fait, une constatation. Rentrés de l’école, ces élèves pour la plupart sont manipulés par un environnement parental qui met en avant un enseignement d’une toute autre nature.
    Au final, devenus adolescents , jeunes adultes, ne nous étonnons pas de ce constat déplorable de cette déchéance de notre société voulue sans aucune réactions de nos soit-disant élites totalement à côté de la plaque, lâches minables qui se gardent bien de réagir, c’est à vomir.

  6. Le Français sera bientôt enseigné en France comme 1ère langue étrangère , grâce à nos élites de gôche, tels Jack Lang , confrères et consœurs

  7. Le grand remplacement est d’actualité, n’en déplaisent à nos gouvernants de tout bord. Ma France a disparu, j’ai 70 ans.

    • Bienvenu au club Ezebe, je suis de 52. Le pire est que depuis 50 ans, nos gouvernants successifs se sont acharnés à importer le grand remplacement. SOS racisme a été créé non pas pour lutter contre le racisme (ce qui serait plutôt bien) mais pour préparer et faire accepter le grand remplacement. On sait depuis 1983 que cette chance pour la France n’a pas l’intention de repartir et nos dirigeants en font venir 400.000 de plus tous les ans. Facile, l’Afrique en situation d’échec est une machine à faire migrer. Alors de même qu’aux USA submergés par les vagues hispaniques de plus en plus d’états se mettent à l’espagnol, les français devront se mettre à l’arabe et à l’islam.

  8. Notre langue s’adapte au niveau intellectuel de la population, donc le saccage de notre langue n’est terminé. Nous pouvons remercier les petits marquis de la gauche, les élus de droite sans talent, sans convictions, les français sans réaction. Le troupeau se laisse mener à l’abattoir, résigné, tête basse.

  9. Et on appelle cela le progressisme ! Nous sommes au bord du gouffre. Ils vont nous faire faire un grand pas en avant.

  10. Malheureusement, comme dans trop de domaines, nous nous faisons mal tous seuls. Il y a bien longtemps (cela a commencé dans les années 90) que le Larousse drague le ruisseau des pensées profondes venant d’ailleurs… Verlan, jargon arabe des banlieues, anglicismes et, comme cela ne suffisait pas « on » en est venu à inventer des néologismes barbares impossibles à prononcer (avec souvent une terminaison en « ité » pour faire intello-branché. Et ensuite, toujours pour la louche gratuite sont venues les féministes avec leurs obsessions (on a les fantasmes qu’on peut) et leurs nouvelles règles (oups !) grammaticales (ouf !). Attendez, ce n’est pas fini, après l’oral, l’écrit et là c’est du bonheur pur. Le couronnement de la plus profonde connerie (ah, un mot féminin, ça doit pouvoir passer). Quoique…

  11. Au rythme ou vont les choses, dans un avenir pas très lointain, les français de souche seront obligés de se plier à la langue des nouveaux maîtres et donc de se soumettre. La religion d’amour et de paix dite de soumission ‘islam) aura donc gagné. Il nous appartient à tous de résister à commencer par rejeter le « globish », ce langage construit de raccourcis anglais et surtout américain, que même les Anglais de souche ne comprennent pas.

  12. Notre si riche et si magnifique langue se perd. Ces enrichisseurs culturels ne s’expriment presque exclusivement que par monosyllabes, qu’ils ont d’ailleurs plutôt tendance à aboyer qu’à prononcer. J’utilise couramment le franglais et j’abrège beaucoup mais je pense en avoir le droit parce que je ne perds pas pour autant mon français, celui de Lagarde et Michard, celui de Molière… bref, celui que j’ai appris en primaire et au lycée, accompagné du (fameux) latin que j’adorais. J’aime les mots et j’aime jouer avec.

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