[VU D’ARGENTINE] Pourquoi 57 % des Argentins estiment que leur pays va mieux
![MILEI Capture écran LCI](https://media.bvoltaire.fr/file/Bvoltaire/2025/02/IL20250207103920-milei-scaled-929x522.jpg)
Lors de l’accession triomphale au pouvoir de Javier Milei, les augures des médias étaient bien sombres. Suivant l’usance médicale, son espérance de vie se comptait tout au plus en mois. Après tout, l’Argentine n’était-elle pas le pays des mandats inachevés, des coups d’État civils ou militaires et des ruptures constitutionnelles de tout poil ? Seulement voilà, quatorze mois plus tard, il est là tout frétillant et, fait beaucoup plus grave pour l’opposition, il a déjà accompli le plus gros de ses révolutionnaires et prétendument irréalisables promesses électorales, au prix d’un formidable et douloureux tour de vis économique.
La question qui se pose aujourd’hui peut s’exprimer en termes vulgaires : par quel miracle les Argentins ont-ils tenu le coup ? Ou, plus élégamment, quelle est la raison de la résilience d’un peuple tombé, en janvier 2024, à 57 % de taux de pauvreté. La réponse est double. D'une part, l’effroyable et désespérante décadence qu’a subie le pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. C’est pour cela qu’il a été élu. D’autre part, la virginité politique et la détermination d’un fis de camionneur, certes très doué, mais totalement étranger à la classe politique. C’est pour cela qu’il a été cru.
La décadence insupportable.
Un premier flash, pour évaluer l’étendue du désastre : les treize zéros dont a été amputée la monnaie argentine depuis l’arrivée au pouvoir du général Perón en 1946. Comme il fallait, à l’époque, 4,20 pesos pour acquérir un dollar et que l’on en exige environ 1.220 aujourd’hui, on devrait, en toute rigueur, pousser un peu plus loin cette délicate opération chirurgicale et en ajouter trois de plus pour retrouver une parité facile à gérer. Qu’importe ! L’essentiel est de s’en tenir là. Cela est bien évidemment l’obsession de Javier Milei et le désir ardent de la très grande majorité du peuple argentin, conscient de l’état de son pauvre pays livré, le plus souvent et pendant près de 80 ans, à une armée d’occupation maffieuse et démagogue sans scrupule aucun.
Il est impossible, sans sortir grossièrement des limites de l’épure, de décrire ici les situations chaotiques voire ubuesques provoquées par les multiples crises qui ont secoué le pays sur cette longue période. Citons, très rapidement, la tempête de 1975, avec une inflation annuelle de plus de 182 % qui sera l’une des causes du coup d’État militaire de mars 1976. Plus tard, en juin 1989, le président radical (social-démocrate) Raúl Alfonsín remet précipitamment le pouvoir au président Menem. Cela se traduira par une inflation hallucinante de 4.923 % pour l’année 1989 (selon la Banque centrale argentine). En 2002, le président Duhalde fait passer, en quelques jours, la relation peso dollar de 1,40 à 4.
Exécution immédiate
Le 10 décembre 2023, quand M. Milei arrive au pouvoir, la situation est explosive. L’année 2023 se terminera par une inflation de prix de détail de 211 %. Pour le seul mois de décembre, le chiffre passe à 25 % et, fait beaucoup plus grave, à 54 % en prix de gros. Mais M. Milei tient immédiatement sa promesse. L’accélération foudroyante est heureusement stoppée net. Février 2024 marquera 13,2 %. Le chiffre de 2,7 % en décembre 2024 est éloquent. On parle de 2,3 % pour janvier 2025. Au-delà de la froideur ou, si l’on préfère, de la chaleur des chiffres, la tragédie tient à ce que l’inflation est, par définition, l’impôt aux pauvres dont les maigres salaires sont détruits avant même de leur être versés.
Après l’inflation, l’ordre public. Le ministère de la Sécurité est à la charge de Mme Patricia Bullrich, femme énergique s’il en est. Les assassinats ont diminué de 11,5 % dans le pays. Dans le port de Rosario, troisième ville du pays, alter ego de Chicago pour les grains et de Marseille pour la drogue, on est passé de 261 homicides, en 2023, à 90, en 2024. Joli score dans une ville dont la police était particulièrement corrompue, souvent placée sous la très haute protection de l’ancienne caste politique. On pourrait ajouter un réalignement drastique en politique extérieure, l’intelligente reprise en main de l’assistanat aux indigents, etc. Cela nous entraînerait trop loin.
Ce n’est donc nullement par hasard, que, selon l’institut de sondage OpinaArgentina, au 24 janvier 2025, 57 % des Argentins pensent que le pays va mieux. Le peuple argentin est résilient, mais surtout reconnaissant. Javier Milei les a libérés de l’esclavage économique. Grâce à lui, les treize zéros sombreront dans l’oubli.
![Picture of Michel de Saizieu](https://media.bvoltaire.fr/file/Bvoltaire/2025/01/contributeur-1-300x300.jpg)
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
![](https://media.bvoltaire.fr/file/Bvoltaire/2025/02/vlcsnap-2025-02-07-10h33m09s505-768x432.png)
Un commentaire
Un an à peine de moins d’Etat, de moins de normes et de plus de liberté et déjà le peuple en voit les bienfaits. Mais chez nous, pour les français, cela semble impossible qu’en diminuant l’Etat la situation s’améliore. Nous ne savons plus que réagir en esclave en demandant toujours plus à notre maître. Notre déclin est irréversible avec cette mentalité et cette peur de la liberté. Oui, sans liberté, pas de prospérité mais de la dépossession.