[VU D’ARGENTINE] Javier Milei, le choix du courage et du mépris de la respectabilité

« Trump n’est pas respectable, c’est exactement ce dont a besoin l’Amérique », peut-on lire, dans la lumineuse interview accordée par Rob Dreher à Gabrielle Cluzel. Avec la finesse de la remarque, on pourrait tailler un costume sur mesure pour Javier Milei.
Le petit économiste fraîchement apparu sur les écrans avait étonné le monde politique, en 2021, en se faisant élire député. Il n’était même pas rigolo, avec son discours apocalyptique. Deux ans plus tard, lancé dans la course à la présidence, il faisait plutôt pitié et les analystes prédisaient un sombre destin à ce pauvre illuminé dépourvu de la moindre structure politique. On pouvait, à la rigueur, lui reconnaître un certain courage, mais de là à la respectabilité… Au soir des élections, l’essentiel des journalistes craignait le chaos. Dans quelle aventure politique pourrait nous entraîner un débutant fort de 10 % de sénateurs et de 15 % de députés qui affrontait un terrain miné et une hyperinflation naissante ? De la témérité, certes, mais pour combien de temps cet individu prétendrait-il se maintenir à la tête de cette prestigieuse et respectable institution ?
Des résultats probants
Force est de constater qu’il est là, plus fort que jamais et toujours sans la moindre respectabilité. De plus, son attitude nous prouve qu’il n’en a aucun souci. À vrai dire, les Argentins non plus. Ceux-ci sont un peu las de la respectabilité de l’ancien monde politique. Citons, pour mémoire, le très respectable président Alfonsín, défenseur féroce de la respectabilité des fonctions qu’il incarnait : il a abandonné le pouvoir avec 5.000 % d’inflation. Ou bien le prédécesseur de Milei, M. Alberto Fernández, qui, du haut de sa respectabilité, avait infligé à la population, pendant la pandémie, un des enfermements les plus stricts au monde, pendant qu’il organisait d'agréables réceptions au palais présidentiel à l’issue desquelles il infligeait de forts mauvais traitements à la première dame. Des faits qui lui valent maintenant un très respectable et inquiétant procès.
M. Milei parle chiffres et, à travers eux, résultats. Une économie qui commence à croître à un rythme de 5 % par an et des salaires qui, eux aussi, prennent lentement l’avantage sur l’inflation. Celle-ci, stationnaire, devrait passer sous la barre de 2 % mensuels, au mois d’avril. Ce chiffre, encore aberrant pour une économie moderne, est perçu comme une aubaine par la population tristement habituée à des scores sauvages. Et, bien sûr, des performances macroéconomiques plus que séduisantes, avec un excédent de la balance commerciale et des paiements et, surtout, du budget de l’État. Cela paraît en tout cas tout à fait respectable au FMI, qui est sur le point d’accorder au pays un prêt de près de 20 milliards de dollars. Il permettra à Javier Milei de respecter, là aussi, sa promesse d’arriver à un taux de change libre.
Une opposition surmontée
À ce sujet, avec ou sans respectabilité, Javier Milei vient de réussir le tour de force de faire approuver par la Chambre le décret nécessaire à l’accord. Pas mal, avec 15 % des députés et sans l’artifice du 49.3, qui ne figure pas dans la Constitution argentine. Ce faisant, il s’est offert le plaisir d’éclater un peu plus, encore, l’opposition qui se trouve plongée dans une profonde et probablement « respectable » attrition.
Cependant, les élections approchent et, dans les rangs d’en face, il faut partir en croisade. Qu’à cela ne tienne, invoquons une noble cause : les malheureux retraités dont le sort est loin d’être enviable, avec une retraite minimum sous les 370 euros mensuels. Ce chiffre malheureusement récurrent est la directe conséquence de la « générosité » des précédents gouvernements. Sur les 7 millions de retraités argentins, 58 % bénéficient de leur retraite sans avoir cotisé ou en ayant peu cotisé pendant les trente années où ils étaient censés travailler, pénalisant évidemment ceux qui avaient eu la mauvaise idée de payer leurs cotisations...
Qu’importe ! Le méchant est Javier Milei et, pour appuyer ces pauvres gens, une manifestation a été organisée à Buenos Aires, ce 12 mars, avec un assemblage de groupuscules de gauche, d’organisations syndicales de tout poil, d’activistes désœuvrés et de « barras bravas », sortes de hooligans du foot particulièrement nombreux, violents et souvent repris de justice. La police a réprimé : 124 personnes arrêtées, 45 blessées, dont 25 chez les forces de l’ordre, un photographe gravement touché, des dégâts significatifs. Rebelotte, huit jours après, mais Mme Bullrich, ministre de la Sécurité argentin, a compris la leçon et l’ordre le plus strict a prévalu. On nous promet des rééditions chaque mercredi. Pas sûr que Javier Milei se laisse impressionner.
Cela ne le rend ni plus ni moins respectable, mais l’ordre est respecté !

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39 commentaires
Le courage ; c’est ce qui manque cruellement aux hommes politiques Français et bien évidemment ,au paltoquet . Ce sont des tartufes , coutumiers de la perfidie et de la forfaiture .
Pour avoir été élu municipal, je confirme qu’en politique, se faire traiter de « fasciste » doit être considéré comme un honneur!
Chez nous, qui décide de la respectabilité des uns et des autres? Et bien les brevets sont délivrés par des censeurs médiatiques, des footballeurs, des artistes, des syndicalistes trotskistes , des intellectuels de gauche qui ont encensé Staline, Castro, Pol Pot et j’en passe. En fait par une brochette de sectaires intolérants qui voient leur magistère moral s’effondrer. Alors en effet on peut ignorer leur avis car être ostracisé par ces gens là est en fait un gage de qualité (un seul exemple, Philippe de Villiers)
BRAVO ! Je souscris au commentaire ci dessous signé DNALOR à 8h44 ce matin.
Bonne journée
Mileni n a qu un objectif c est de remettre l économie de son pays sur les bons rails c est un vrai patriote qui se fiche pas mal de la responsabilité c est un homme courageux pas comme les lâches traîtres arrogants suffisants menteurs professionnels sont au pouvoir en France depuis plus de 4 décennies avec le résultat qu on connaît
C’est l’homme idéal que la France a besoin mais je doute fort que les français soient capables de l’élire trop inconscients de l’état réel du pays et puis on y croit encore dans le baratin habituel .
Nous en rêvons de ces coups de balai qui expédient sans faiblir ce qui nuit à l’ensemble de la société.
Sûr que les formes et la délicatesse ne sont pas forcément au rendez-vous de ce nettoyage, mais au moins, cela met fin au chaos.
Encore merci Michel ! J’apprécie vos chroniques et j’essaye de ne pas en manquer. J’ai juste une remarque sur celle-ci concernant l’intention du Président Milei « d’arriver à un taux de change libre », ce qui pourrait-être une fausse bonne idée. Voir l’expérience malheureuse du président Soeharto d’Indonésie en 1997-98 qui a démissionné en mai-98 après 32 ans de Présidence pour avoir cru avec ses 200 millions d’indonésiens que l’économie du pays était prête pour une libération de la rupiah. Le résultat ne s’est pas fait attendre, elle a commencé à flotter mais dès qu’elle a accusé une faible baisse la panique s’est propagée parmi ceux nombreux qui avaient contracté des emprunts libellés en USD, la précipitant en seulement quelques mois au 7ème de sa valeur de départ, ruinant tous ces emprunteurs et stoppant de multiples projets. Alors j’espère qu’avec le Président Milei l’Argentine saura rester prudente !
Milei, comme Poutine et Trump fait parti de ces déçus des « victimalismes » issus de l’idéologie Biden. C’est pourquoi ils s’entendent bien, malgré leurs différences.
L’Argentine a vécu le Péronnisme depuis 1943, ce qui explique son marasme économique actuel, L’ex URRS sort à peine de l’ère sovietique.Leur point commun, c’est leur détermination à sortir du « victimisme Biden » fondé sur le féminisme. Et ils ont l’appui massif de leurs peuples, comme les Français quand ils ont guillotinés Robespierre !
Mais de même que la France révolutionnaire avait fondé des républiques en Europe, les « Bidens » ont semé leurs émules dans le monde entier: Australiie, Angleterre, Canada, France … et les ex-victimes des années 1970 comptent bien continuer leurs abus, profitant de leurs pouvoirs, surtout médiatiques.
Ceci explique les guerres actuelles dans lesquelles on veut nous entraîner, et la propagande médiatique en France.
Espérons que Trump et ses compagnons nous en sortiront.
Ce ne sont pas les “Bidens”, c’est le trio maléfique caché derrière eux, j’ai nommé Schwab – Soros – Gates.
Le courage c’est ce qu’il manque le plus à nos, comment dire, bon je vous laisse le choix.
Il y a dans ce titre un mot innapplicable à la France :
« courage » !
Et pourtant, Dieu sait qu’elle en aurait bien besoin !
Javier Milei se moque du « qu’en-dira-t-on », il suit son bonhomme de chemin, et travaille dur pour sortir son pays du marasme dans lequel il se vautre depuis trop longtemps.
Après des années de gabegie, un Président répare son pays.
C’est assez rare pour être cité.
Sur de nombreux points la France est comparable à l’Argentine. Même lassitude des gouvernements de magouillards, des « supportés » qui ne travaille pas et de l’utilisation de l’argent public à des fins douteuses. Évidemment tout ça sans consultation du peuple.