Wauquiez = bullshit. C’est lui qui le dit et, pour une fois, il est sincère !
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Dans le papier consacré à Wauquiez qui paraît ce mercredi sur Boulevard Voltaire, mon camarade Robin de la Roche écrit, à propos de ce fort en thème mais nul en vie : "La génération de mes parents – nés autour de la Deuxième Guerre mondiale – est la dernière qui confond diplômes et auréole." J’ajouterai que c’était encore plus vrai de la génération précédente, celle de mes propres parents, nés aux lendemains de la Grande Guerre et précipités dans la suivante qui les priva d’un accès « aux études », comme on disait à la campagne.
C’était le cas de mon propre père, orphelin à treize ans, autodidacte qui avait rêvé de diplômes jusqu’à ce qu’il se trouve confronté à un cas d’école à la Wauquiez. Cité comme témoin dans la défense d’une femme qui, en réelle légitime défense, avait tué un mari alcoolique qui, depuis des années, les rouait de coups, elle et ses huit enfants, il avait découvert, horrifié, la personne du juge. La juge, précisément. Une jeune femme fraîche émoulue de l’École de la magistrature qui avait fait sa scolarité secondaire avec ma sœur aînée. « Enfant de vieux », élevée dans la naphtaline, petite souris grise et terne vieillie avant l’âge, dans la vie sans amis, sans amours et, donc, sans enfants, c’était une bête à concours. Univers borné par papa-maman, retour de Bordeaux chaque week-end, rasant les murs. L’idée que cette femme, sans expérience aucune de la vie, détienne par ses seuls diplômes le pouvoir de perpétuer sans rémission possible le calvaire de celle qui comparaissait l’avait rendu malade.
Quelques années plus tard, quand Juppé arriva aux affaires et que j’eus un petit sifflet d’admiration devant le palmarès de cet autre fort en thème, mon père répliqua sèchement : "Ça prouve seulement qu’il n’a pas été obligé de bosser pour gagner sa vie." Fin de l’histoire.
Et voilà donc Wauquiez, fort en thème mais nul en vie. Tellement imbu de sa personne et gonflé de son importance que sa grosse tête l’emporte. Il prend les autres – tous les autres – pour des cons. Des nuls. Des sans-diplômes. Des bons à rien. Des neuneus. Alors, il se dit qu’il lui faut condescendre et descendre de l’Olympe. Se mettre à leur hauteur. Leur parler comme ils se parlent, du moins c’est ce qu’il croit. Sauf qu’il se trompe, Wauquiez. Il parle faux et tout le monde l’entend. Il dit n’importe quoi et son contraire, se prend pour un fin stratège parce qu’il change d’avis comme de T-shirt. Mieux que cela, il est tellement persuadé de sa supériorité et de la nullité des autres qu’il s’offre le luxe de l’avouer : tout ce qu’il raconte en pérorant sur les ondes, c’est bullshit. De la merde.
Mais lui, c’est LUI, alors il croit que ça va passer. Se fait piéger comme un débutant. Trépigne, menace de porter plainte auprès du CSA (quelle tartufferie !). Continue de débiter des âneries et d’envoyer des paquets de bullshit en guise de défense. Il "assume", parle d’atteinte à la vie privée. Ah bon ! En quoi la dispense d’un cours dans une école de commerce est-elle un moment de vie privée ?
La seule concession de Wauquiez à la bienséance (parce que c’est, au fond, de cela qu’il s’agit) a été de présenter de plates excuses à son mentor Sarkozy. Un monsieur dont il a tout appris mais que, contre toute attente – on ne croyait pas que cela fût possible –, il a dépassé dans l’agressivité et la muflerie.
Si l’on en croit la dernière livraison du Canard enchaîné, à qui les amis de l’ancien Président se seraient confiés, ses échanges avec Wauquiez ont été riches en amabilités : "Je l’ai pulvérisé. Il m’a présenté ses excuses. Il était piteux. Ensuite je ne l’ai pas laissé en placer une.". Et de rapporter : "Beaucoup de monde me disait que tu n’étais qu’une grosse merde. Aujourd’hui je n’ai d’autre choix que de penser comme eux."
Et il paraît que ces gens-là ambitionnent de gouverner – voire de regouverner – la France…
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