Will Smith présente ses excuses à Chris Rock : la baffe qui fait trembler le tout-Hollywood
La question qui tue sur Internet : Will Smith était-il « protecteur » ou « patriarcal ? D’un côté, « il a défendu sa femme face à une blague de mauvais goût » ; de l’autre, une démonstration de « masculinité toxique »
Heureusement que nous sommes aux USA, le pays enchanté où tout se finit bien. Ainsi, Will Smith, en larmes, a-t-il présenté ses excuses, alors que Chris Rock assurait ne pas vouloir porter plainte. Cette manie de la confession publique, voilà bien une obsession protestante et que tant de maoïstes ont reprise à leur compte.
La traditionnelle cérémonie des Oscar™ a eu lieu dimanche soir. Autrefois, la sauterie virait à l’autosatisfaction ; mais depuis les dernières « wokeries » en date, la mode serait plutôt à l’auto-contrition. Trop de white et pas assez de black. Pas assez de femmes et trop d’hommes. Un peu comme chez nous, avec nos César™, sachant que les modes hollywoodiennes mettent au moins une décennie avant d’arriver en nos contrées, à l’instar du skateboard ou de l’intersectionnalité des luttes.
Mais pour les amateurs de sensations fortes et les adversaires des idées reçues, nul doute que ce cru devrait demeurer dans les mémoires. Ainsi, Chris Rock, amuseur local et maître de cérémonie, se risque-t-il à une blague sur Jada Pinkett Smith, madame Will Smith à la ville, quant à son alopécie. La chauvitude était jusque-là réservée aux garçons, mais voilà que cette maladie auto-immune touche aussi les filles. Une belle victoire pour l’égalité des sexes, somme toute.
Et Chris Rock d’ironiser sur le crâne de madame Smith. Ni une ni deux, monsieur Smith grimpe sur l’estrade et torgnole l’humoriste. Il a naguère incarné le rôle du grand Mohamed Ali ; ça aide. La beigne administrée, le mari susceptible lui braille à deux reprises dans les oreilles : « Laisse le nom de ma femme hors de ta putain de bouche », puis regagne son siège, comme si de rien n’était, avec la satisfaction évidente du devoir mâle accompli.
🇺🇸 États-Unis : incident lors de la cérémonie des #Oscars . L'acteur Will Smith a frappé en direct l'humoriste Chris Rock après une blague sur la coiffure de sa femme qui souffre d'alopécie. "Laisse le nom de ma femme hors de ta putain de bouche!". pic.twitter.com/BsSuZsb98a
— Infos Françaises (@InfosFrancaises) March 28, 2022
Toutes choses bien pesées, et ce, avec tout le recul nécessaire, l’insulteur s’en sort mieux que bien. Il aurait raillé madame John Wayne que ce dernier lui aurait dévissé la tête d’une seule tarte. En bonne logique, l’affaire aurait pu en rester là ; sauf qu’aujourd’hui, les réseaux sociaux sont devenus autant de tribunaux, dans lesquels on ne connaît ni appel et encore moins de circonstances atténuantes.
D’où la question qui tue, sur Internet : Will Smith était-il « protecteur » ou « patriarcal ? D’un côté, « il a défendu sa femme face à une blague de mauvais goût » ; de l’autre, une démonstration de « masculinité toxique ». Et Émilie Thomas, éditorialiste du très progressiste journal canadien Le Devoir, de tweeter : « Le patriarcat, sa possessivité envers les femmes, sa violence ne sont pas romantiques. » Et si l’infortuné acteur avait continué de laisser son épouse se faire insulter en public, qu’aurait dit cette chère Émilie ?
De son côté, Will Smith n’en finit plus de s’enliser dans le marigot quand il reconnaît cet indéniable fait : « L’amour vous fait faire des choses folles… » Depuis Roméo et Juliette, Sheila et Ringo, Harold et Maude, Peter et Sloane, Rodrigue et Chimène, Emmanuel et Brigitte, rien de bien neuf, objectera-t-on. Mais tel n’est pas l’avis de la journaliste Jean Caroll, qui note : « Toute femme battue a déjà connu ça. » En l'occurrence, c’est l’insolent qui s’en est pris une, et pas l’insolente. Cornélien dilemme…
Sans grande surprise, d’autres esprits sensibles s’inquiètent, toujours cités par Le Devoir : « Cette agression peut facilement inspirer un spectateur ivre impulsif à s’approcher de la scène et à frapper un humoriste parce qu’il n’a pas aimé une blague. » Certes. De fait, Will Smith n’est jamais qu’un homme ayant défendu l’honneur de sa compagne. Et, vu le profil de l’agresseur et de l’agressé, la thèse du « patriarcat blanc » s’annonce délicate à plaider.
Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 30/03/2022 à 22:19.
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain
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32 commentaires
Beaucoup de bruit pour pas grand chose, ils n ‘avaient qu’à se lever et partir, c’eût été plus honorable à mon sens, mais j’ai peut-être une autre vision des choses…..
non, vous êtes éduqué et européen !
Il est désolant qu’une réaction digne et respectable ait amené des excuses de celui qui l’avait eue. A quoi bon dénoncer offense et quolibets jetés à la face de la femme qu’on aime, si c’est pour les justifier ensuite?
Don Gomes et Don Diègue???
Ou comment rendre une soirée ennuyeuse « attractive ». On vulgarise la violence et on la diffuse pour que certains seulement s’offusquent.
Les humoristes, à l’égal de leurs concitoyens, manquent totalement d’élégance. Le mauvais goût verbal comme vestimentaire devient la norme.
Il a eu une réaction protectrice vis à vis de sa femme, face à une blague pas drôle. J’ai trouvé ça plutôt bien. Malheureusement de nos jours les hommes faisant preuve d’un peu de virilité sont très mal vus , mieux vaut
être une mauviette et s’excuser d’être un homme. Will Smith n’aurait pas dû s’excuser.
Il est évident que le geste devient de plus en plus rare, hélas, mais Will Smith a bien fait de défendre sa femme face à l’abjecte. N’en déplaise aux « déconstructeurs » de cette société en mort cérébrale avancée.
Un people est people : parfaitement inutile .
Un jour, ce sera peut-être un coup de révolver. Certains humoristes en France s’attaquent Souvent aux mêmes clients sans danger ou sans aller trop loin. Le Luron n’est plus.
Pour avoir visionné la scène, il me semble que Will Smith riait au moment de cette blague stupide : numéro d’acteur ou esprit lent ?
Ah zut ! Un mâle noir patriarcal ?
Bof tout ça pour une baffe !
Méritée en plus !
En tout cas voilà tous les chauves et les chauvesses vengés. Il aurait pu tarter l’insulteur deux fois pour faire bonne mesure. Physiquement, il en avait les moyens.
Par la suite, je trouve son excuse en pleurant assez lamentable. Pourquoi n’a-t-il pas dit : « J’ai cogné un c. qui se foutait de la gueule de ma femme, je ne regrette rien. En rentrant, on a célébré l’évènement au champagne avec Jada et on s’est payé une bonne tranche de fou rire ».
Les pauvres chauves ! Il est bien de les protéger et de les entourer de notre tendresse assortie de pitié, comme les petits-enfants vers lesquelles l’avancée de la vie les renvoie. Mais il y a aussi des faiblesses moins visibles. Je compatis pour madame, et elle a la chance d’avoir un bon époux ( du moins pour la façade..)
Il y a de beaux chauves avec du répondant ; Barthez, gardien de foot, Yul Bruner, célèbre acteur, etc. C’est peut-être plus dramatique pour une femme.
Effectivement il n’ avait pas à s’excuser!
On n’ose, en effet, imaginer si l’acteur qui a dévissé la tête du présentateur avait été blanc; la guerre en Ukraine passait immédiatement au second plan et pour une décennie :) !
Je ne vous explique pas le scandale si à la place de W. Smith, Clint Eastwood avait giflé ce présentateur noir.
Peut être qu’au festival de Cannes verra-t-on Léa Seydoux gifler Virginie Efira, histoire de rétablir l’égalité homme femme…