« Wokipédia » : la nouvelle croisade de Musk pour rétablir la vérité

Elon Musk, serial entrepreneur, at TED2013: The Young, The Wise, The Undiscovered.  Wednesday, February 27, 2013, Long Beach, CA. Photo: James Duncan Davidson
Elon Musk, serial entrepreneur, at TED2013: The Young, The Wise, The Undiscovered. Wednesday, February 27, 2013, Long Beach, CA. Photo: James Duncan Davidson

Entre Elon Musk et Wikipédia, les tensions sont palpables et aucun des deux protagonistes ne cherche à les dissimuler. Depuis plusieurs années, le fondateur de Tesla et SpaceX affiche régulièrement sa méfiance, voire sa totale désapprobation, envers les méthodes utilisées par Wikipédia, qu’il accuse de « wokisme » et de partialité dans le contenu de ses articles.

Un appel au boycott pour « la vérité »

Comme le signalait Arnaud Florac, les reproches ont pris une nouvelle ampleur, fin décembre, lorsqu’il a appelé au boycott de Wikipédia. Musk a exhorté, sur X, ses 210 millions de followers à cesser de financer la plate-forme tant qu’elle ne se plierait pas à une exigence explicite : « dire la vérité ».

Si les partisans d’Elon Musk approuvent et partagent sa défiance envers un site qu’ils jugent biaisé, il n’en fallait pas plus pour que ses détracteurs l’accusent de s’attaquer au savoir et à la diffusion des faits que Wikipédia est censée fournir au prix d’un travail soi-disant impartial et documenté et à l’aide de sources diversifiées et fiables.

Les contributeurs de « l’encyclopédie libre » (comme elle se qualifie) accusent Musk de déclarations relevant de la « désinformation et du complotisme, ou encore du sexisme et du racisme », bien qu’aucune décision de justice n’ait jamais confirmé de telles allégations.

« Neutralité » bafouée

Mais l’homme le plus riche du monde n’est pas la seule cible de la bien-pensance de Wikipédia. Les exemples abondent, notamment à travers les biographies de figures publiques aux convictions conservatrices, qui se voient fréquemment affublées de qualificatifs polémiques ou discriminants, tels que « homophobe », « transphobe », « raciste », etc. C'est le cas du lanceur d'alerte et militant anglais, Tommy Robinson, arrêté en juillet 2024 pour avoir organisé une manifestation contre l'immigration illégale en Angleterre après les meurtres de trois fillettes par un jeune homme d'origine rwandaise. Selon Wikipédia, Tommy Robinson ne serait tout simplement qu'un « militant politique britannique d'extrême droite et islamophobe ». Le nom même de Boulevard Voltaire n'est pas épargné. Notre média y est classé comme « un site d'information d'extrême droite » se livrant à la « désinformation ». Autant d'affirmations arbitraires qui ne cachent guère le parti pris idéologique de certains des contributeurs de Wikipédia...

Le site Internet affirme que tous ses articles « doivent respecter la neutralité de point de vue » qui consiste à « présenter de manière impartiale les différents points de vue pertinents en leur accordant une place proportionnelle à leur importance ». On en est loin...

Une « propagande gauchiste », selon son fondateur

Mais certaines déclarations récentes donnent raison à la méfiance d’Elon Musk et de milliers d’internautes envers Wikipédia : celles du co-fondateur de la plate-forme, Larry Sanger, qui déplore depuis plusieurs années une dérive vers ce qu’il qualifie de « propagande gauchiste ». En 2021, il expliquait déjà ce glissement par un changement dans les sources utilisées : « Ils ont progressivement écarté presque toutes les sources médiatiques conservatrices [pour s’appuyer] sur des médias et un discours dominant de gauche », analysait celui qui a démissionné de son poste, une année après le lancement du projet.

De fait, en parcourant Wikipédia, on constate que les articles s’appuient souvent sur des sources, pour ce qui concerne la France, issues de publications associées à une ligne éditoriale progressiste. Sous la biographie de son fondateur, par exemple, figurent des références provenant de médias comme Slate, Vice, Ouest-France ou encore France Culture...

La façon dont certains événements majeurs sont présentés peut, elle aussi, laisser le lecteur perplexe. Ainsi, jusqu'en octobre 2024, l'affaire des viols collectifs en Grande-Bretagne de jeunes filles blanches par des gangs pakistanais, qui refait surface aujourd'hui, était décrite par Wikipédia comme une « panique morale » que l'extrême droite aurait aidé à « populariser ».

De ce militantisme, la plate-forme se cache d’ailleurs de moins en moins. En témoigne une enquête du Figaro publiée en 2022 concernant le soutien financier de l’association Wikimédia France aux « contributeurs voulant créer davantage de pages pour les femmes et les minorités sexuelles ». Plus récemment, la publication du rapport budgétaire de Wikipédia témoigne de l’attribution de 31,2 millions de dollars (sur les 177 millions de revenus annuels) à un objectif « équité » visant à se « concentrer sur les savoirs et les communautés que les structures de pouvoir et de privilège ont laissés de côté ». On vous laisse deviner quelles sont ces communautés.

Une preuve, s’il en fallait une de plus, que Wikipédia n'appartient plus depuis longtemps au domaine de l'objectivité, et encore moins de la neutralité.

Vos commentaires

42 commentaires

  1. Quelle qu’elle soit une encyclopédie est rarement neutre. C’est d’abord aux demandeurs d’informations de puiser dans des sources diverses, afin de se construire une opinion.
    Même l’IA présente l’inconvénient majeur d’être, avant tout, artificielle, donc d’une fiabilité discutable.

  2. Il fut un temps ou la politique s’affrontait en opposants, a présent c’est en ennemis. Entendre des mots comme extrême droite, ou fascistes et alors on comprend tout brusquement sauf une chose importante qu’est la constatation que l’opinion publique ne s’y méprend pas, un énervement pour les gauchistes.

  3. Wikipédia peut être une bonne référence pour les personnages historiques (antiquité, moyen âge, renaissance etc. ) mais pas pour ceux du 20 ou 21ième siècles car le wokism du site devient évident. Je supprime donc ma modeste contribution financière annuelle.

    • Tout à fait. Charlotte d’Ornellas, Eugenie Bastié, même Pascal Praud et bien d’autres sont considérés comme des personnalités d’extrême droite… et contrairement à Enguerrand, je ne me fie pas non plus « aux bonnes références « pour les personnages historiques, ce qui est certain, ils n’auront jamais ma contribution

  4. (Affaire des viols pakistanais) «…décrite par Wikipédia comme une « panique morale » que l’extrême droite aurait aidé à « populariser ». Quand on connait la gravité terrifiante du sujet, on se sent monter des bouffées délirantes! Le gauchisme est vraiment une maladie mentale. Dangereuse. Cela suffit pour boycotter Wikimédia. Les gauchistes réussissent à salir toutes les bonnes idées qui fonctionneraient si l’homme était parfait.

  5. Heureusement qu’il reste les encyclopédies et les dictionnaires. Vous savez ces gros trucs en papier ou chaque mot ou phrase sont soupesé, discuté, argumenté,par un collége de personnalités toutes plus compétentes les unes que les autrtes dans leur domaines de compétences. Je ne me sers que trés trés rarement de Wikipidia et encore avec des pincettes et en recoupant les informations. leur culture Woke et de gauche les ont contaminés.

  6. Le fleuve des vérités à commencé à saper la montagne woke. Il en a fallu du temps! Et comment va t on sévir contre ces gens qui ont falsifié la réalité pour obtenir plus de pouvoir de pognon d identité. Woke : la machine à faire du cash sans bosser.

  7. Quand M.Musk ressort ma vérité, ou donne son avis sir les elections en Allemagne ,c’est au moins autant justifie,que quand l’UE de Macron intervient dans une élection en Roumanie, » prend  » 1 milliard d’euros à la Hongrie qui ne se soumet pas à la doxa  » etat de droit » ..

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