Wokisme et terreur hygiéniste : Le Figaro se penche sur la convergence des luttes

masque

Deux jeunes auteurs politiques, Samuel Fitoussi et Pierre Valentin, viennent de publier une tribune dans Le Figaro. Ils y analysent la terreur hygiéniste sur les campus américains. Port obligatoire du masque, dénonciations anonymes, mesures administratives stupides : on connaît ça très bien, de ce côté-ci de l'Atlantique. On en serait presque soulagés de constater que nous ne sommes pas les seuls, en France, à avoir succombé à la bêtise face au Covid. Une pétition a même forcé le directeur de l'université de Californie à reporter l'allègement des mesures barrières, parce que son geste n'était pas assez respectueux des personnes immunodéprimées, des handicapés, des non-vaccinés et des enfants. Du micro-trottoir de notre service public aux campus américains, la même pétoche sacrée semble s'être emparée de la population occidentale. Je dis « occidentale » parce qu'on n'a pas beaucoup embêté les pays dits du Sud sur l'application conforme du port du masque en papier dans les lieux publics. Probablement une question de privilège blanc ?

Plus intéressant est le rapprochement qu'ils proposent entre délire covidiste et indignations wokistes. L'intolérance, les dénonciations, le culte des victimes sont autant de troublants points communs. Un autre point commun assez malin, souligné par les auteurs, est la comparaison entre les cas contacts et les gens qui ne pensent pas comme il faut. Fréquenter quelqu'un qui a des idées nauséabondes fait de vous, à votre tour, quelqu'un d'infréquentable. Il faut vous protéger d'une manière citoyenne : quarantaine physique ou distanciation mentale, bannissement des non-vaccinés ou interdiction des propos non conformes, c'est pareil. C'est très bien vu.

Les étudiants américains sont devenus des « princesses au petit pois », comme disent les auteurs. Vous vous souvenez de ce conte dans lequel la princesse a la peau tellement fine qu'un petit pois coincé sous plusieurs matelas l'empêche de dormir. La jeunesse occidentale a des problèmes de riches. Pour critiquer les privilèges divers et variés, il faut n'avoir pas connu l'injustice. Pour théoriser le concept de « micro-agression », il faut n'avoir pas vraiment exposé son intégrité physique. On pourrait ajouter - mais l'article ne le dit pas - que, pour trembler devant la grippe chinoise, il faut n'avoir pas connu la grippe espagnole, ni la peste noire, ni quoi que ce soit qui ressemble à une véritable pandémie. On pourrait encore ajouter que, pour considérer que la Troisième Guerre mondiale est à nos portes, il faut n'avoir pas connu les deux premières. Ce serait peut-être aller un peu loin. Passons.

Si l'on extrapole un peu, cette volonté d'être protégé, surprotégé même, et cette inversion radicale de la charge de l'égoïsme (l'égoïste est devenu celui qui ne porte pas son masque, et non l'emmerdeur qui l'impose à tout le monde) sont les signes d'une infantilisation de la société à son stade le plus achevé. Mauvaise compréhension d'une douceur maternelle devenue handicapante, évacuation radicale des encouragements paternels à aller de l'avant dans un monde où la notion de risque est étroitement liée à celle d'intérêt. Une jeunesse qui ne rêve que d'EHPAD émotionnels, de confort stérile, de cocons - des cocons depuis lesquels, planquée, elle pourrait hurler dans la ouate qu'il faut déconstruire les privilèges des autres.

Il faut, je pense, lire ce passionnant mais déprimant article pour se rendre compte de l'état de délabrement des mentalités. On constate, jusqu'en France, que la génération 25-50 ans est la plus lucide sur les billevesées des gestes barrières. Avant, c'est la lobotomisation complète par le discours dominant. Après, la peur de tout grâce à une perfusion de télé. Consternant. En conclusion, les auteurs pastichent le célèbre Quis custodiat ipsos custodes ? (« Qui protégera ceux qui protègent ? ») de Juvénal. Initialement destiné à se moquer des légionnaires romains, supposément cocus pendant leur déploiement aux marches de l'Empire, cet aphorisme devient « Qui nous protègera de la surprotection ? » Vertigineux débat.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

27 commentaires

  1. On a fini par persuader une trop grande partie de la population qu’il fallait renoncer à vivre pour ne pas mourir. Alors que l’immense majorité de cette population n’a rien à craindre de ce virus.

  2. « des cocons depuis lesquels, planquée, elle pourrait hurler dans la ouate qu’il faut déconstruire les privilèges des autres. » qu’y a t il de plus à dire ?!!!

  3. Chaque époque à ce genre de trublions, parfois cela se termine en émeute, en révolte, mais le plus souvent cela s’évanouit tout seul. Ce qui fait la différence ici c’est la résonnance que les médias et les réseaux sociaux leur donnent, et il est à espérer que comme nous sommes dans une société pressée et volage cela disparaîtra aussi vite que c’est venu. La vie n’est pas uniforme est avec l’âge les idées changent.

  4. Il y a toujours eu des « jeunes » qui ont envoyés promener les enseignements de leur père parfois ces mouvements sont devenus des révoltes, mais plus souvent ils furent des éruptions qui se sont calmés d’eux mêmes… il est à espérer que ces remous se calmeront et que toute cette imbécilité ne sera plus qu’un mauvais moment à oublier pour avancer dans l’avenir avec quiétude.

  5. Le wokisme se wokisme, et s’auto-ringardise lui-même !
    Venu des USA, ou il est déjà à bout de souffle, il s’essoufflera en France et en Europe, comme une mode ringarde, et plus vite que les bobo-gaucho ne peuvent même l’imaginer !
    Le déboulonnement En Marche!

  6. Le drame, est que le ver arrive petit à petit dans le fruit. Nous ne savons plus raisonner (anciens et jeunes) et nous acceptons sans réfléchir la « vérité » déversée par les médias (qui au passage, n’ont plus aucune déontologie!)

  7. Une génération d’enfants gâtés, de petits roitelets nombrilistes, élevés dans la ouate,qui n’ayant jamais eu à affronter l’adversité tels les guerres ou les famines, s’inventent des causes insignifiantes pour exister. Parce qu’enfin, j’ai des opinions disait le grand Jacques.
    On comprend mieux le vieil adage des anciens « il faudrait une bonne guerre pour remettre tout ça en place. « 

  8. Vraiment désolée de constater que les américains ne sachent pas lire les normes internationales de ces masques, la taille des pores, des bestioles et mettre ces données face à la « force » d’une toux, d’un éternuement, voire d’une inspiration forte lords d’un manque d’oxygène.

    Je n’imaginais pas qu’ils étaient aussi nuls que les français.

    • l’inculture et le conformisme des Américains de base sont comme ceux des Français, à la puissance 10 !!

      • Le conformisme, ça rassure. Quand quelqu’un d’autre décide pour soi, on n’a plus à réfléchir, ni à prendre de responsabilité et surtout, on peut continuer de consommer tranquille. Car au final, c’est bien le « business » et le fric qui dirigent ce monde….

  9. La décadence est bien En Marche. Le plus grave c’est que l’on veut nous faire avaler des couleuvres !! et pour celles et ceux qui ne raisonnent pas, ça marche….Je n’écoute plus les infos à la radio et à la tv; il n’y a que propagande à laquelle je ne peux répondre bien argumenté…Nous sommes dans leur guerre de religion pour accepter la leur d’amalgame. Rien de sûr pour la Paix ensuite…

    • « et pour celles et ceux qui ne raisonnent pas, ça marche… » Tout le monde est touché, même ceux qui ont éteint leur télé. La preuve : « celles et ceux ».

  10. Et c’est pour protéger ces gens-là que Mr Beltrame a perdu la vie. Il est devenu difficile pour un vieux comme moi d’envisager un sacrifice même mineur pour protéger ce que devient cette société aux jours désormais comptés.

  11. Excellent article qui nous montre une fois de plus la connerie de certains. Ne nous laissons pas faire.

  12. Ce qui s’est passé en France durant cette dernière crise sanitaire n’est guère mieux. J’ai entendu quelques mots d’Attal hier (je zappe très vite) et je me demandais si c’était le même qui nous parlait il y a quelques mois. Bon, il est vrai qu’ils nous avaient habitués à devoir subir leurs balivernes, le tout et son contraire, depuis 3 an maintenant ! Au fait, qu’est devenu le croque mort Simon ? Au chômage ou a t’il déjà traversé la route ?

  13. Quand les « wokistes » grandiront, ils auront la gueule de bois ! Le réveil va être très très douloureux !

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