Yassine Belattar lance un parti anti-Zemmour : la banlieue à la rescousse de Macron

belattar

« Tout le monde y va wesh on dirait une soirée ! Ben vous m’invitez pas ?... J’peux gratter 2-3 %, je connais des Kabyles… » C’est lors de l’un de ses derniers spectacles que Yassine Belattar lançait pesamment, sur ce ton « humoristique » exploité habituellement par le trublion, l’idée d’une candidature à l'élection présidentielle.

Le 2 janvier, il annonce son passage à l’acte et la future création, le 11 janvier, d’une force politique pour contrer Éric Zemmour : « Ouais, ouais, ouais, Éric, on arrive », hurle-t-il, toujours lors d’un spectacle, tandis que l’assistance s’époumone de concert et de joie. On redoute la finesse de l’analyse, la précision et la subtilité de l’argumentaire, on raconte qu’Éric Zemmour et toute la classe politique dans son ensemble sont saisis d’effroi…

Cette candidature du « comique », qui participa en octobre 2019 à la fameuse marche contre l'islamophobie et se revendique des banlieues alors qu’il a bourgeoisement grandi à L’Étang-la-Ville, est-elle un feu follet, un ballon de baudruche destiné à faire le buzz et, par là même, à attirer sur l’artiste franco-marocain un peu de la lumière médiatique concentrée sur Éric Zemmour ? Et, in fine, aura-t-elle pour conséquence de voler une portion de ce temps très court du débat qui s’annonce par de petites polémiques sans consistance et sans importance, mises opportunément au premier plan pour esquiver les sujets essentiels pour les Français ?

Certes, cette candidature, c’est un peu tout cela. Lui-même, débattant sur « Touche pas à mon poste ! », en octobre dernier, affirmait : « Tout ceci est une blague, nous sommes dans une blague, […] si j’ai 500 signatures, je suis hyper inquiet, il faut remettre l’église au centre du village, ce que je veux, c’est jouer avec les mêmes armes qu’Éric Zemmour […] je suis hyper fier de venir de banlieue, je suis hyper fier d’être musulman, je suis hyper fier d’avoir des origines marocaines, ça m’empêche pas de respecter cette république quand je me réveille. » On notera que le nom « France » ne fait pas partie de son vocabulaire courant ni, sans doute, de son univers mental. Il en a pourtant la nationalité.

Yassine Belattar, l’ami d’Emmanuel Macron et ancien membre du Conseil présidentiel des villes, n’écrivait-il pas, dans une lettre ouverte publiée par Libération, lors de sa démission de ce Conseil : « Je suis français, je suis musulman, je suis africain, je suis afroeuropéen, je suis de banlieue. Je ne suis pas binaire, je suis français donc pluriel. […] Je porte sur mon visage les balafres que mon propre pays m’a faites. Nous avons l’habitude de porter des balafres à cause de la France dans ma famille car mon grand-père était tirailleur. Je suis un artiste et je ne fais pas de politique. Je suis libre de mes actes mais je ne veux être emprisonné par mes privilèges. » Car le fonds de commerce de Yassine Belattar est là : l’intégration, et bien plus encore l’assimilation, est une insulte faite à tous ceux « des banlieues », et tenir la dragée haute aux opposants en traquant leurs actes, leurs paroles et jusque leurs pensées est en soi tout un programme. La victimisation en marche, le communautarisme comme horizon. Alors non, cette annonce de création d’une force politique anti-Zemmour n’est pas anodine.

Belattar n’ira sans doute pas jusqu’à la candidature, mais cet ami d’Emmanuel Macron envoie ici un signal clair en direction des banlieues : il assure la part de marché « banlieues » de la campagne d’Emmanuel Macron qui, plutôt que développer une vision commune pour la France, va s’adresser à son électorat potentiel par ciblage. Comme pour une campagne marketing. On est loin du moment politique crucial que constitue l’élection présidentielle en France, et singulièrement celle qui se tiendra dans une centaine de jours.

Mais cette stratégie grossière ne risque-t-elle pas de se retourner contre ses commanditaires ? Jusqu’où ne pas aller trop loin ? En 2019, lors du rassemblement contre l'islamophobie, il expliquait ainsi son positionnement idéologique : « Nous les musulmans nous ne sommes pas dans un projet d’assimilation. La France doit s’habituer au fait que nous restons. Si vous ne nous aimez pas, nous avons préparé nos enfants. » On ne peut mieux valider l’argumentaire d’Éric Zemmour.

Marie d'Armagnac
Marie d'Armagnac
Journaliste à BV, spécialiste de l'international, écrivain

Vos commentaires

125 commentaires

  1. Une nullité qui n’oserait même pas prononcé un seul mot dans son pays d’origine car il serait directement emprisonné et oublié

  2. Grand ami de Macron qui le protège outrageusement, cet individu n’a aucun talent, ment sur ses origines soi disant de banlieue, mais draine des admirateurs qui ont le même QI d’huitre. Triste France.

    • Il est surtout une grande gueule et c’est cette apparence de force qui plaît à ses soutiens. Il suffit de les entendre parler: la vindicte , la haine, l’insulte toujours prêtes à jaillir.

  3. avec cette « candidature » les français mous du genoux vous se rendre compte de ce qui va (est en train) nous arriver et vont peut etre se réveiller…… mais j’ai quand même un doute que les veaux puissent se transformer en taureaux!, Mais un fois que la bataille est perdue par leur lâcheté, (Bordeaux, Lyon, Annecy, Grenoble) là ça couine, 5 minutes et puis ça oublie, et ça fait comme avant!

  4. Monsieur Bellatar dit qu’il n’est pas dans un projet d’assimilation. Soit, mais permettez-moi, M. Bellatar, de vous dire que l’on s’assoit sur votre projet. Vous êtes en terre chrétienne, que cela vous plaise ou non et seul compte notre projet, celui que nous sommes en droit de vous imposer. Souvenez-vous : A Rome, fais comme les Romains. Si ce principe vous déplait, vous êtes libre de retourner au Maroc, pays dont vous avez conservé la nationalité.

  5. Cet amuseur de banlieue et qui ne fait rire que les musulmans n’a même pas l’intelligence d’un Coluche. Par contre il a la haine de la France et des français, chevillée au corps.
    Ces français se souviendront qu’il est l’ami de Macron au moment de déposer leur vote dans l’urne.

  6. Cet individu rejette clairement la France à travers ses propos. Et il est l’ami de Macron. Cela ne fait que confirmer, une fois de plus, que Macron n’aime pas la France.

  7. Il devrait préparer ses enfants au Grand Retour. Il a dit qu’il était fier d’être musulman, fier d’être d’origine marocaine, mais il n’a pas dit qu’il était fier d’être français.
    En réalité tous ces immigrés ne peuvent pas être fiers d’être français, car ils ne savent pas ce qu’est être français, ils sont à mille lieues de l’être.

  8. Il faudrait faire un sacré « ménage » dans cette France avant de vouloir la faire « Briller  » de nouveau !!!

  9. Un kabyle est un descendant des premiers occupants de l’ actuel maghreb.
    Il est kabyle avant d’ être algérien surtout de la haute Kabylie.
    Il a d’ailleurs un drapeau kabyle
    Le bell attar dé devrait le savoir….avant l’ invasion ottomane les kabyle étaient chrétiens

    • Pour le savoir il serait nécessaire qu’il se donne la peine d’ouvrir un livre sur l’histoire des civilisations. Comme son copain Macron il y préfère la pratique de la pitrerie, qui se ressemble s’assemble.

    • La culture de son pays lui est inconnue…. comme le plus grand nombre de des abrutis que bon nombre de médias persistent à inviter pour simplefaire du buzz

    • Kabyle ou Berbère ?
      Mais pro Traoré…
      Quand on sait comment les marocains ont traité les noirs, simples esclaves

    • encore faudrait il qu’il connaisse l’histoire des barbaresques avant la création de l’algérie par la FRANCE (merci la colonisation)

  10. De toute façon, ce ne sont ni les fans de ce Belattar ni les banlieues auxquelles il fait allusion qui voteront MLP ou EZ, sauf ceux qui voudraient bien habiter ailleurs. Donc pas de souci, il peut continuer tant qu’il le souhaite.

  11. Quand on commence à racler les fonds de tiroirs c est l arrivée de la faillite.
    Tout ceci donne du crédit à Eric Zemmour
    Avec le vaccin le gouvernement a réussi à monter les français les uns contre les autres. Il continue avec les élections pour faire voter à tout prix n importe qui et n importe quoi..
    Diviser pour mieux régner telle est la devise des mauvais perdants.

  12. C’est normal de la part d’un musulman d’appeler à voter pour quelqu’un qui leur est favorable, pour ne pas dire plus. C’est à nous les patriotes, dans moins de cent jours à inverser la donne et à faire fermer leur gu..le, à macron et son protégé bellatar. Si nous ne le faisons pas là, ce sera foutu, alors tous aux urnes sans état d’âme, même si celui ou celle qui va nous représenter, n’est pas notre préféré.

  13. Germain: Il n’y a pas que BELATTAR qui essaie de contrer Eric ZEMMOUR. Le Sénateur GRAND, classé L.R. incite, lui, les maires de l’Hérault à ne pas donner leur signature à Eric ZEMMOUR. Eu égard à l’étendue de sa culture qui se résume, pour l’essentiel, à avoir été le porte-serviette de CHABAN-DELMAS, il est fort probable qu’il n’ait jamais entendu parler de Voltaire qui, lui, disait: »Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire ».

    • Cette citation est prêtée à Voltaire, mais elle est d’une écrivain anglaise, Evelyn Beatrice Hall qui a écrit:  » The Friends of Voltaire  » et qui a utilisé la formule pour résumer la pensée voltairienne.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Un vert manteau de mosquées

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois