Yassine Belattar, faux clown menaçant à l’incroyable culot
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Il a la morgue replète sous sa barbe d’islamo-bobo. Il est l’ami du Président, celui de la République et celui des chaînes de télé qui le font vivre depuis des décennies (il a commencé la radio à l’âge de dix ans). C’est lui, l’amuseur qui peut tout se permettre, insultes et menaces y compris : ben quoi, c’est de l’humour, non ?
Yassine Belattar, candidat putatif pour faire rempart à Zemmour si jamais le « facho de service » se déclarait enfin. Yassine Belattar, bouclier d’Emmanuel Macron au pied des cités de banlieue, l’ami qui fait là où il faut faire, celui qui ne nous veut pas du bien.
Jeudi soir, Cyril Hanouna, l’autre ami de la présidence, bien sanglé dans son costume trois pièces, présentait, sur C8, un nouveau numéro de « Balance ton post ! » Il avait invité Jordan Bardella, président par intérim du Rassemblement national. Yassine Belattar, qui se targue d’avoir des revenus fort confortables, voulait faire cracher sa feuille de paye au député européen. Éric Naulleau, voisin de plateau de Bardella, est intervenu, provoquant immédiatement les fins traits d’humour de Belattar :
– « Naulleau, vous serez bientôt Premier ministre de Zemmour, laissez-moi parler avec Jordan… un facho à la fois ! »
Naulleau n’a pas aimé :
– « Méfie-toi quand même, arrête un peu… D’où tu me traites de facho ? »
Le ton est encore monté d’un cran :
– « Je te regarde devant des millions de Français, je suis désolé de te faire faire ton coming out devant tout le monde, mais tu es pire qu’un facho parce que tu ne l’assumes même pas. »
Ont suivi des menaces, Belattar affirmant que Naulleau allait « partir en courant dans le couloir ». Prêt à en découdre, Naulleau l’a invité à l’y rejoindre : « Tu veux que je vienne te voir tout de suite ? On va voir qui va partir en courant ! » Et Belattar de s’adresser alors à Jordan Bardella : « Ça, c’est pas bien. Vous avez vu, Jordan, la racaille n’est pas toujours là où on pense. »
Et le public d’applaudir, bien sûr, puisqu’il vient là pour assister aux jeux du cirque.
Les gazettes nous apprennent, ce matin, qu’il a fallu l’intervention d’un membre de la sécurité pour éviter l’affrontement physique après que Belattar eut proféré des menaces contre ceux qui soutenaient Éric Zemmour ou le Rassemblement national, disant espérer que « ces gens paieront un jour ».
Yassine Belattar a l’habitude des menaces publiques, et pourquoi s’en priverait-il puisque c’est un fonds de commerce qui lui rapporte ? Il distille les petites phrases, déclare un jour « Nous ne sommes pas dans un projet d’assimilation », « Je ne mangerai pas de porc, je ne boirai pas d’alcool […] la France doit s’habituer au fait que nous restons ». Le lendemain s’en prend au ministre de l’Éducation : « Si j'étais lui, j'éviterais de mettre les pieds dans le 93… ». Menace aussi ouvertement la journaliste Zineb El Rhazoui : « Inch Allah t’es plus là en 2020. » Elle avait osé émettre le vœu que cette année 2020 « soit celle de la victoire sur le fascisme islamique ».
De l’humour, vous dit-on, de l’humour… Eh, quoi, cet homme-là est l’ami du Président ! En mars 2018, celui-ci l’a nommé membre de l'instance du Conseil présidentiel des villes auprès d’Anne de Bayser, secrétaire générale adjointe de l'Élysée. Il considère le Président comme « un frère ». En 2015, Marianne titrait à son sujet : « Yassine Belattar, faux clown et vrai danger ».
Six ans plus tard, le clown ne porte même plus de faux nez. Pourquoi se gênerait-il (bis) ? Les bien-pensants l’adorent.
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