Zemmour sur France Inter : sale temps pour le service public !

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Il y a des choses que le premier clampin venu sait, mais qu’il n’est jamais inutile de répéter. Ainsi, Éric Zemmour, invité de la matinale de France Inter, ce 7 février, a-t-il opportunément rappelé que le service public n’était plus vraiment ce qu’il avait été :« Regardez-vous ! […] Aujourd’hui, vous êtes des représentants de la pensée de gauche, de la France de gauche et tous les Français le savent ! »

Malgré les masques sanitaires de circonstance, on devine les mines ahuries de Nicolas Demorand et Léa Salamé. Mais que peuvent-ils répondre ? Que de gauche ils ne sont pas ? Et le polémiste candidat à l’élection présidentielle de reprendre à son compte cette mesure à l’origine proposée par Marine Le Pen : la privatisation du service public, radiophonique comme télévisuel.

Pourtant, les deux prétendants à l’Élysée ne sont pas nés avec cette détestation rabique de France Inter ou de France Télévisions la question étant tout autre : pourquoi un service dit « public », donc payé par le contribuable, ne serait là que pour refléter les seules opinions de gauche alors que l’ensemble du même « public » aurait plutôt tendance à pencher à droite ? Voilà qui paraît de plus en plus baroque, surtout quand on sait que tel ne fut pas toujours le cas.

Car il fut un temps pas si lointain où la Maison de la radio était autrement plus ouverte d’esprit. Un exemple parmi tant d’autres ? La fameuse émission « Radioscopie », qui perdura de 1968 à 1982, animée par Jacques Chancel, dont personne ne sut jamais vraiment s’il était de droite ou de gauche. Parmi ses 3.600 invités, il y avait des Jean Cau et des Roger Vadim, des Maurice Druon et des Jacques Benoist-Méchin, des Guy des Cars et des Françoise Hardy. Et, au contraire d’un Demorand, un Chancel savait écouter, cherchait à comprendre sans jamais juger ; le b.a.-ba du journalisme, soit dit en passant.

Pareillement, sur le sujet historique, autrement plus sensible que les causeries littéraires et artistiques, il y avait « La Tribune de l’Histoire », autre émission phare, diffusée de 1951 à 1997. Là, toutes les sensibilités politiques coexistaient courtoisement, d’Alain Decaux (plutôt de gauche) à André Castelot (assez à droite), tout en passant par le baron Jean-François Chiappe, autre historien par ailleurs chargé de la formation historique des jeunes militants du Front national d’alors. Et de ce pilpoul idéologique, personne n’aurait songé à en faire un couscous. Même un Stellio Lorenzi, cinéaste communiste de l’espèce militante, mais qui aimait aussi la France, fût-elle de gauche quand il mettait en scène les aventures de Jacquou le croquant.

Au rayon humoristique, quand le ricanement teigneux n’avait pas encore remplacé le rire franc, le service public nous régalait de son « Tribunal des flagrants délires », dont l’un des invités les plus fameux ne fut autre que Jean-Marie Le Pen. Mais, à la différence d’aujourd’hui, Pierre Desproges et Luis Rego riaient de Le Pen et avec Le Pen ; et pas contre Le Pen. C’est toute la différence avec une Charline Vanhoenacker et ses vidéos données pour hilarantes : devant une affiche arborant le « Z » de « Zemmour », elle tague « ob ». Ça, c’est de la métapolitique… Continuons plutôt. Il y a moins de trente ans, Yvan Levaï, alors époux d’Anne Sinclair, n’hésitait pas à citer l’hebdomadaire Minute lors de sa traditionnelle revue de presse matinale sans que personne ne songe à en faire un scandale. Quelques années après, son collègue Fabrice Le Quintrec fut mis à l’écart pour avoir fait de même du quotidien catholique Présent, suite à une pétition confraternelle des journalistes de Charlie Hebdo.

Alors oui, il y a encore quelques avantages à écouter France inter : « Il y a moins de publicité qu’ailleurs », tel que souligné par Éric Zemmour. En revanche, la publicité qu’ils font pour leurs idées est finalement plus insupportable que celles de RTL ou d’Europe 1.

Privatiser, donc… Mais qui aura les reins et, surtout, les nerfs assez solides pour racheter ce boutre en perdition ? Là est toute la question.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 10/09/2024 à 9:15.

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Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

58 commentaires

  1. Ce matin encore le chef de file des chiens de garde du pouvoir, le dénommé Thomas Legrand qui ne rate pas une occasion de déverser sa propagande gauchiste, corroborait les propos de Gérald Darmanin en parlant du « sentiment d’insécurité », soulignant que les atteintes aux biens avaient diminué et en concluant que la délinquance avait diminué, sans évoquer les agressions contre les personnes, sans doute sans importance pour lui vu qu’elles concernent surtout ceux « qui ne sont rien ». Répugnant !

  2. Zemmour sur France Inter vient encore de montrer son courage en affichant ouvertement son opinion sur cette radio gauchisante aux ordres. Un service public partisan inadmissible.

  3. Zemmour a raison toute ces chaines du service public sont un réservoir pour la gauche il faut toute les privatiser .

  4. Bravo M. Zemmour pour votre courage en terrain adverse, face aux lignes ennemies et à l’arrogante et insupportable Mme Salamé !

  5. Et Jean Amadou,je crois de droite, et son émission « de mèche avec vous »le dimanche matin,de sacrés bons moments

  6. très bon article. Il faut reconnaitre à Macron d’avoir commencé à dégraisser le Mamouth de l audio visuel public avec la suppression de France o, dont les programmes étaient souvent à la charge des grands méchants blanc ou de la France. reste une multitude de chaines et de radios. est ce le rôle d’un état au 21eme siècle d’avoir un média ? On est plus au début de lORTF
    la main mise des wokistes , autres gauchistes et islamogauchistes sur les medias public est juste insupportable.

  7. Il suffirait aux chaines publiques d’être neutre. Mais elle ne savent pas rester dans l’impartialité.

  8. Quand un Service Public ne s’intéresse qu’à 30% de la population, il est temps de le privatiser et si personne ne le rachète, de le fermer.

  9. Les radios publiques n’ont pas besoin de pub, elles sont arrosées par la redevance payée par l’État. En échange, et pour que ça continue, les journalistes se doivent d’être politiquement corrects. Il faut bien lécher la main qui leur donne leur pâtée…

  10. Comme toutes les chaînes diffusant des infos, les journalistes sont de l’ avis de celui qui graisse leur tartine. Pour les chaînes privées c’ est selon la liberté que leurs laissent leur propriétaire En résumé toutes les chaînes télé ou radio d’ état sont asservi et diffuse ce que l’ état autorise

  11. Ces chaînes publiques sont d’un triste niveau. Regardez les programmes TV proposés le soir: que des séries américaines de télé réalité. On abêtit le peuple qui, le derrière dans le canapé, ingurgite la mayonnaise.

    • Tout cela c’est voulu. Nous aussi on ferme le téléviseur. Ce n’est pas d’aujourd’hui déjà quand je disais à ma mère de regarder un peu la télé, elle me répondait, il n’y a rien. Ce qui me répugne le plus, c’est qu’on oublie nos anciens, il n’y a rien pour eux ni théatre, ni émissions historiques etc… le néant.

  12. Ces pseudos journalistes du service public vivent trop aisément de l’argent des contribuables et leur servilité pour cette république gauchiste est sans limites.

  13. C’est parfois difficile de recevoir la vérité en pleine tronche. Bravo monsieur Zemmour, quel plaisir vous nous apportez.

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