Zemmour veut remobiliser ses troupes lors de l’université d’été de Reconquête, ce week-end en Provence
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Ils ont laissé passer l’été pour se refaire une santé. Après la déception de l’élection présidentielle et celle des élections législatives qui, outre donner à Marine Le Pen un groupe de 89 députés, n’ont laissé aucun siège au parti d’Éric Zemmour, lui-même échouant de peu à se qualifier au second tour, le plus jeune parti de France rallume ses ambitions. Sa rentrée politique faite chez RMC, l’ancien journaliste veut remobiliser ses troupes en Provence, ce week-end, lors de l'université d'été de Reconquête, organisée à compter de ce jeudi 10 septembre entre Vinon-sur-Verdon (Var) et Gréoux-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence). Au programme : tables rondes, débats pour « créer du lien tout en formant nos militants », confie le président de Génération Z Stanislas Rigault.
À l’image du Z, concédant à Apolline de Malherbe, sur BFM TV, que la guerre en Ukraine n’aura finalement pas été la raison principale de son décrochage dans les sondages, ses soutiens se montrent prudents. « Il y a évidemment une minorité de défaitistes, on ressent une baisse de mobilisation depuis l’élection présidentielle », souffle un cadre du parti. « La mobilisation était incroyable », tempère de son coté Samuel Lafont. En charge du numérique et de la levée de fonds du parti, le cybermilitant a sorti les chiffres : « On a engrangé plus de 50.000 réponses à notre grande consultation, affirme-t-il. Tous nos échos terrain sont rassurants. Même si on a encore beaucoup de maillage territorial à faire, les bonnes volontés ne manquent pas. »
Si, à l’instar de Samuel Lafont, on se félicite chez Reconquête de la visibilité d’Éric Zemmour et du succès numérique des équipes qui l’entourent, on tâche de ne pas perdre le fond au détriment de la forme : « Il faut replacer la doctrine et les idées au cœur, avertissait le vice-président du parti Nicolas Bay dans les colonnes du Figaro, ce lundi. Sinon, il risque de ne rester que les choix marketing, les photos Instagram et les vidéos TikTok. » Le fond et la forme. Les idées et les coups de com'. Car la réalité politique n'est pas rose. Entre une Marine Le Pen confortée par ses résultats et louée par les sondeurs et un parti LR qui risque de voir à sa tête un Éric Ciotti ou un Bruno Retailleau (proches, électoralement, d’Éric Zemmour), les partisans du Z risquent de voir la tenaille qui avait écrasé Valérie Pécresse se retourner contre eux. « 130.000 adhérents, trouvez-moi un parti politique en France qui peut afficher de tels effectifs », rétorque Stanislas Rigault.
Les rangs se resserrent
Les gilets jaunes n’ont plus la cote dans l’entourage d’Éric Zemmour. Après la mise en retrait de l’ancien vice-président de Debout la France Benjamin Cauchy et le départ en claquement de porte de l’initiatrice historique du mouvement des gilets jaunes Jacline Mouraud, le triumvirat des vice-présidents Bay-Maréchal-Peltier est des plus visibles. On peut aussi noter l’absence de l’eurodéputé Jérôme Rivière, qui se présente comme simple « adhérent », ou encore la disparition pure et simple de la place de président d’honneur. Une fonction qu’occupait Gilbert Collard...
Les yeux vers l’Italie !
Zemmour l’a martelé au micro d'Apolline de Malherbe, ce 6 septembre : Giorgia Meloni, créditée de 4 % d'intentions de vote voilà quatre ans, est aujourd’hui en passe de former un gouvernement de coalition avec Berlusconi et Salvini. De quoi rendre crédible la possibilité d’une union des droites, d’après le président de Reconquête ? « En tout cas, elle nous montre qu’une défaite n’est jamais définitive », veut croire Stanislas Rigault. Il n’empêche. Si l’Italie est le « laboratoire politique de l’Europe », le jeu des coalitions permet là-bas à des formations politiques de perdre puis de gagner peu après sans jamais disparaitre. La France a un système beaucoup plus stable et on peine à voir comment une nouvelle formation politique peut émerger de cette situation tripartite inédite. De quoi accréditer la thèse d’une candidature éclair à fenêtre de tir unique ? « On nous a souvent comparés à Emmanuel Macron et LREM, reconnaît Samuel Lafont. Si Éric Zemmour est vu comme un anti-Macron, nous sommes très loin d’avoir épuisé nos ressources et notre capacité d’action. » Lafont affirme n’avoir gardé qu’une seule frustration de la campagne présidentielle : « Ne pas avoir eu le temps de lancer et de mettre en place tout ce que nous avions en tête. » De quoi permettre à la jeune formation politique de tenir longtemps ? « De toute façon, il n’y aura qu’un seul mot d’ordre : tenir jusqu’aux élections européennes et espérer une renaissance », confesse un membre du parti.
En tout cas, les quatre jours que dureront l’université d’été verront défiler un grand nombre de personnalités. En, tête, l’écrivain et chroniqueur Éric Naulleau, dont l’amitié avec Éric Zemmour fait grincer des dents. On y retrouve aussi des politiques comme Jean-Frédéric Poisson, Laurence Trochu ou encore Isabelle Surply. Des intellectuels comme le philosophe Thibault Collin, l’universitaire Patrick Louis, l’éditeur et intellectuel François Bousquet ou encore l’historien Jean Sévillia. « Un bon panel de la droite hors-les-murs », se réjouit un adhérent de Reconquête.
Renaissance ?
« Toutes les idées d’Éric Zemmour ont été reprises : le réel, l’insécurité… Tout nous donne raison ! » conclut Rigault. Mais, pour être couronné roi de Troie, il faut quitter le costume de Cassandre… Éric Zemmour dispose de 130.000 adhérents, un parti construit et une poignée de jours en PACA pour s’assurer de ses soutiens et rebattre le tambour de la mobilisation. L’amateur d’Histoire ne manquera pas de se souvenir qu’à une grosse centaine de kilomètres du lieu de son université d’été, au Golfe-Juan près d'Antibes, un certain Napoléon Bonaparte débarquait le 1er mars 1815 avec un millier de fidèles pour une aventure glorieuse... mais courte : c'était le début des Cent-Jours. Pour Reconquête, ce sera deux ans jusqu’aux élections européennes. Waterloo ou Austerlitz ?
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Un vert manteau de mosquées
45 commentaires
Z a indéniablement fait les bons diagnostics, et il a proposé les bonnes solutions, mais maintenant qu’il a tenté la Présidentielle, il est évident qu’il ne pourra pas incarner. Sans doute pourront-ils avoir quelques députés aux Européennes, mais ça s’arrêtera là. Au moins pour une raison : Wauquiez va revenir, et quoi que l’on pense de lui, la simple co-existence de Z et de Wauquiez, les fera échouer tous les deux. Wauquiez est celui qui pourrait porter la vraie droite à la barre, et il va donc falloir que Z et tout son parti accepte de se mettre derrière lui en 2027, avec peut-être quelques RN. Dans cette seule configuration, la victoire est possible, d’autant qu’apparemment, Edouard Philippe est déterminé à y aller, en parallèle avec un candidat Macron ; eux aussi, s’ils maintiennent les deux candidatures, vont s’annuler mutuellement. L’espoir est donc permis.
Il y a dans la « tête » de Zemmour et de Reconquête une obsession prioritaire qui masque d’autres inquiétudes profondes des Français… la mondialisation via une Europe sous la botte Américaine dans laquelle la Nation France se fait dissoudre lentement mais sûrement, l’Éducation en perdition avec son niveau affligeant, semble-t-il voulu et entretenu depuis plus de trente ans et la désindustrialisation du Pays menée comme si son sort avait été programmé par avance depuis la création de l’Europe. Et depuis deux ans la main mise douteuse de l’Etat sur la santé laisse planer l’idée de “tenir” et contraindre le peuple par tous les moyen..E. Zemmour doit se positionner clairement et complètement sur ces différents points … presque aussi importants que celui de l’immigration incontrôlée et incontrôlable.
J’y croyais encore, moi aussi, en particulier après le rassemblement de plus de cent milles personnes au Trocadéro !… Hélas, on connaît la suite. Pour moi, même si je continue à soutenir le Z et d’autres résistants de droite, c’est fichu, c’est foutu, c’est cuit. Les Français semblent, au fond, accepter leur destin funeste, disparaître. Leurs mauvais choix politiques depuis un demi-siècle, au moins, alimentent notre Déclassement puis notre Grand Remplacement !… Jamais notre beau pays se serait construit avec les Français d’aujourd’hui, qui comme tout l’ex-Occident chrétien naufragé , ont perdu leur âme !… Qu’est-ce que j’aimerais me tromper !
Malheureusement je partage votre commentaire. Je vois la situation depuis l’étranger et suis d’autant plus spectatrice objective.
Quand on perd il faut changer de généraux. … Et pour 2027 trouver un lieder alternatif, l union de la droite ne peut pas reposer sur une seule personne. Et Marion dans tout cela?
Attendre jusqu’en 2027? Au secours!
Face aux dérives totalitaires de la macronie, face à la complaisance et même la complicité à l’égard de l’islamisme de la part de la gauchosphère, il faut que la vraie droite patriote se regroupe, s’unisse pour redresser notre pays. L’effondrement de la France dans tous les domaines, l’ensauvagement dont on voit chaque la démonstration, donne raison, s’il en était besoin, à tous les patriotes en général et à Éric Zemmour en particulier.
zemmour connait gramsci : il sait que les victoires électorales sont toujours précédées par des victoires intellectuelles …
Comme ,on dit Paris ne s’est pas fait en un jour ! Pour Reconquête, ils s’étofferont rapidement, l’exaspération permanente dans tous les domaines les y aidera.
Ce ne sera pas les cent jours, ce seront les 4 jours de l’université , la dernière fête de l’été et retour aux réalités. On aura discourut, beaucoup, repris ses antiennes – du RN depuis 40 ans que l’on s’est approprié – édulcoré les discours « sur le ghetto des ouvriers et chômeurs » et passé sous silence celui sur « le peuple analphabète ». Et retour au quasi néant, mais il aura fait sa pub pour son entrée à RMC. Le curieux dans cette émission sera de voir son jugement sur MLP, toujours bête et molle ?
L’électorat demande à être rassuré. C’est ce qu’a si bien compris Marine, qui a promis aux Français des fins de mois paisibles financièrement, et rien de plus. Zemmour a effrayé les électeurs, en leur montrant comment allait être la France de demain, voire de tout à l’heure, et en s’engageant à employer la manière forte pour y remédier ; tout le monde a compris que cela ne se ferait pas sans réaction violente de nos néo-barbares, et tout le monde a eu peur, à l’exception de ceux qui sont persuadés que Zemmour a raison, et qu’il vaut mieux vider l’abcès tout de suite avant qu’il ne soit trop tard. Soit 7%.
J’ai hâte d’être à dimanche pour aller au rendez-vous de l’université d’été de Reconquête !
Certainement, monsieur Zemmour à été battu lors de la campagne présidentiel mais il n’a échappé à personne le tollé des bien pensants en passants, notamment de l’extrême gauche melenchonistes, par les Antifa aux méthode revus et corrigé des fascistes lors de ses meetings et d’aller asperger d’essence deux de ses supportaires. Gloire à Zemmour.
Zemmour aura été un élément important de la campagne présidentielle, il a su créer un nouveau parti en quelques mois et engranger plus d’adhérents que d’autres plus anciens.
Chaque jour l’actualité confirme ses discours et je pense que le nouveau nom de lrem (renaissance) ne veuille faire confusion avec Reconquête de Zemmour.
Consternant
Zemmour doit « aller au peuple », certes l’immigration et l’insécurité sont des sujets majeurs, mais aujourd’hui ce qui intéresse le français c’est son porte monnaie, le pouvoir d’achat est le primum des soucis des français et je crains que la compagne et conseillère de Zemmour n’appréhende pas ces problèmes à leur juste place.
L’avenir est devant. L’été a montré chaque jour que les constats d’E.Z. étaient justes, et que ses solutions appropriées.
Il a perdu (ou pas gagné) un bataille, mais la Reconquête ne fait que commencer.
Un retour attendu .Zemmour nous manquait .
Oui.
Et sous les cendres, non pas la plage mais les braises qui ne demandent qu’à s’enflammer.