ZFE : les écolos réalisent douloureusement que le peuple refuse leurs lois

Pour la deuxième fois (après les 80 km/h), une mesure écolo est vivement repoussée par un vaste mouvement populaire.
Capture d'écran
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Face aux ZFE, la société se cabre. Pour la deuxième fois, peut-être (après les 80 km/h), une mesure inspirée par les écologistes suscite un ras-le-bol palpable et massif des Français. Les manifestations se succèdent, une grande part de la population refuse cette nouvelle mesure coercitive.

Au fond, les militants écologistes semblent avoir du mal à intégrer l’idée, pourtant à la base de la démocratie, que l’influence d’un mouvement minoritaire est a priori liée à son poids électoral. Aux élections européennes de 2024, les écologistes ont obtenu 5,50 % des voix, soit leur score le plus faible depuis trente ans ! Une véritable correction dans un scrutin pourtant réputé favorable aux Verts. Même lorsque Yannick Jadot avait obtenu, en 2019, 12 élus écologistes - un succès -, il restait très minoritaire. Pourtant, le mouvement écologiste dispose d’une présence médiatique ininterrompue, bien supérieure à celle de Reconquête, par exemple (5,50 %, également, aux européennes). Surtout, son influence en France comme en Europe sur les politiques suivies et sur les mesures vertes (automobile, immobilier, urbanisme, etc.) imposées à tous les Français est disproportionnée. Les agriculteurs s'en sont suffisamment plaints. Mais, bien sûr, pour ces ultra-minoritaires, les feuilles de route ne doivent pas changer. Ce fossé de plus en plus manifeste entre le poids électoral des Verts (poids plume) et leur autorité sur la vie courante (écrasante) est en train d'excéder une part croissante de la population.

Stratégie du cliquet

D'autant que, isolée, marginale, la gauche verte n'admet pas les conséquences de sa faible représentativité. Dans un titre révélateur, France Info se désole : « ZFE, zéro artificialisation nette, néonicotinoïdes... les attaques contre des acquis environnementaux se multiplient. » Les acquis environnementaux ont ceci de commun avec les acquis sociaux qu’ils révèlent la marque de l’idéologie. Cette stratégie du cliquet veut que tout recul soit interdit. Le décalage va jusqu’à la rupture avec l’opinion publique. « La majorité de droite et du centre a fait adopter plusieurs textes qui scandalisent les défenseurs de l'environnement, à commencer par une proposition de loi afin d'assouplir le très critiqué ZAN (zéro artificialisation nette) », se lamente France Info, amère. Le média public rappelle le mot d'Emmanuel Macron, en avril 2022 : « La politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera donc écologique ou ne sera pas. » Pour le ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, qui défend toujours les ZFE, l'écologie est devenue « un bouc émissaire » du populisme. « La vérité, c'est pas mangeable », disait Céline.

Désinformation ?

Le média en ligne ultra-vert Reporterre n’est pas enthousiaste, non plus. Un article de ce 9 avril titre : « Le fiasco des ZFE, comment en est on arrivé là ? » En 2023, une toute petite majorité de 51 % des Français était prête à se soumettre à la ZFE, en baisse de 6 points sur un an. Le chiffre n’est pas meilleur, aujourd’hui… Alors que les véhicules polluants provoqueraient 40.000 morts par an en France (bien 40.000 morts ! Le média use tout de même du conditionnel), la ZFE irait en klaxonnant vers « un fiasco prévisible », selon un député insoumis interrogé par Reporterre. L’amertume rend méchant. Accusé par Tony Renucci, de l’association « Respire », de « se faire de l’argent sur les peurs des autres », Alexandre Jardin en prend pour son grade : dans les médias de gauche, l'auteur du Zèbre (Gallimard) n'est plus qualifié d'écrivain mais de « pamphlétaire ». Toujours patriotes, les écolos attendent maintenant (espèrent) que l’Europe sévira contre la France, explique Reporterre.

Même tonalité chez Terra Nova. Le think tank socialiste est mauvais joueur : « Avec la suppression des zones à faibles émissions (ZFE) en commission à l’Assemblée nationale le 26 mars dernier, les populistes enregistrent une première victoire sur ce sujet. Elle est le résultat d’un long travail de désinformation sur la réalité des contraintes règlementaires […] » Les coups bas pleuvent.

Quand on impute la défaite aux populistes, c'est que la claque fait mal. Face à une opinion de plus en plus hostile, qui glisse à droite, les écologistes vont devoir s’habituer à ne plus faire la loi seuls. Cela promet d'être douloureux.

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

134 commentaires

  1. Je n ose plus mettre un commentaire défavorable à la doctrine gouvernementale de peur de faire l objet de poursuites à posteriori
    J envisage sérieusement de foutre le camp avec ma famille
    Quand la liberté reviendra ,je reviendrai (Victor Hugo)

  2. L’expérience d’une « longue vie » passée à observer l’ascension de ce groupe (cette secte plutôt…) dissident du PS qui lui s’effondrait, et l’observation de leur débordements provoqués par le laxisme de « gouvernants » qui ne gouvernaient rien, me laissent penser qu’ils vont se détruire eux-mêmes.
    Le trop peu, comme le trop « trop », ne sont jamais bons, et si un juste milieu n’est pas trouvé, tout sombre et s’annule, et c’est ce qui leur arrive, à force de vouloir nous convaincre de devoir laver plus blanc que blanc, et par voie de conséquences, nous faire imposer des taxes de plus en plus douloureuses, et autres réglementations absurdes, le peuple va les rejeter vigoureusement.
    Patience, ça arrive, doucement, mais ça arrive, mais eux ne le voient même pas…

    • Vous rêvez ! J’ai connu l’arrivée de Mitterrand le 10 Mai 81. La première cohabitation fut un vent d’espoir. Le programme de Chirac et de son ministre des finances Balladur était ferme d’un point de vue sociétal (constructions nouvelles prisons confiées à des sociétés concessionnaires à la manière des autoroutes en raison de l’impécuniosité de l’état après 5 ans de socialisme) et libéralisme économique avec une vague de privatisations pour permettre aux Français de devenir propriétaires de leurs grandes entreprises.
      Cela ne dura que deux ans. Les Français intoxiqués par la propagande gauchiste renouvelèrent leur confiance à Mitterrand pour un second mandat. Confiance et Mitteux étant un magnifique oxymore…
      Depuis la France ne cesse de s’effondrer et les Français par leur inculture économique crasse et leur jalousie maladive de ceux qui réussissent en sont les principaux responsables.

  3. Pour ceux qui l’ignoreraient, Mme Pannier-Runacher, ministre de l’Ecologie, écologie punitive pour les gueux que nous sommes, est liée à une société détenue par son père et ses enfants mineurs. Cette société, Arjunem, entreprise familiale partage les intérêts financiers avec Perenco, numéro 2 du pétrole en France (agissant au Gabon, en autre), et détiendrait plus de 1 million d’euros dans des paradis fiscaux. Madame la Ministre en a-t-elle fait état ???? . Pour une ministre de l’Ecologie Punitive, cela ne fait pas un peu désordre ??? Peut-elle nous donner des leçons ?? Non ! Certainement pas !

  4. La FRANCE est non seulement le pays où il y a le plus de taxes ; Mais en plus la FRANCE est le pays où il y a le plus d’interdits , et où il y a le plus de lois coercitives . La FRANCE n’est plus un pays où il fait bon vivre ….. Seulement pour les immigrés qui ont bientôt plus de droit qu’un Français !!!! Allez comprendre .

  5. Suivant la vidéo d’Alexandre Jardin et de Daniel Guichard, tournez autour de vos Mairies le samedi matin entre 10 h et 12 h (pour 10 minutes ou pour 2 heures, suivant le temps que vous aurez, mais faites-le (voir cette vidéo sur Tocsin Média-)

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