« ZFE » : zone à faibles émissions… ou à forte exclusion ?

Capture écran LeHuffPost
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Déjà surnommée la « zone à forte exclusion » sur les réseaux sociaux, la ZFE (pour « zone à faibles émissions ») entre en vigueur à partir de ce 1er janvier 2025. En théorie, ce dispositif présenté comme une solution pour réduire les gaz à effet de serre émis par les véhicules les plus polluants vise à améliorer la santé publique dans les agglomérations de plus de 150.000 habitants « où les valeurs de qualité de l’air [...] sont dépassées ». Dans les faits, il va priver des millions de Français de la possibilité de circuler dans certaines zones avec leurs véhicules, jugés trop polluants.

Les nouvelles réglementations : un casse-tête chinois

C’est une mise en vigueur de la loi d’orientation des mobilités de 2019 qui s’applique à compter de ce 1er janvier dans de nombreuses agglomérations de France. Elle s’appuie sur la « Norme Euro », qui indique la classe d’émissions européennes de votre voiture en fonction de la quantité de particules produites. Au total, 42 d’entre elles doivent commencer ou continuer à se conformer aux recommandations de l’OMS concernant la qualité de l’air. À l’entrée des zones concernées, des panneaux indiquent, désormais, les vignettes Crit’Air autorisées, allant de 1 à 5. Selon les villes, les véhicules affichant un macaron avec un chiffre trop élevé ou ne possédant pas de vignette (obligatoire) devront rester à la porte du lundi au vendredi, entre 8h et 20h, sous peine d’une amende de 68 euros, et 135 euros pour les poids lourds.

Les restrictions varient selon les villes. À Paris, Lyon, Grenoble et Montpellier, où le système est déjà en place, les règles se durcissent : en plus des véhicules Crit’Air 4, 5 et non classés (soit les voitures immatriculées avant 1996, les utilitaires légers d’avant septembre 1997 et les poids lourds d’avant septembre 2001), les Crit’Air 3 (diesel d’avant 2011 et essence d’avant 2006) sont désormais bannis. Dans les autres agglomérations, les interdictions se « limitent », pour l’instant, aux véhicules non classés (NC). Cependant, les municipalités se réservent le droit d’adopter des restrictions temporaires adaptées en cas de dépassements ponctuels des seuils de pollution.

La liberté des Français dans le collimateur

Mais rassurons-nous : si la loi entre en vigueur dès aujourd’hui, les sanctions ne tomberont qu’à partir de l’année prochaine. 2025 servira de période « pédagogique » pour sensibiliser les conducteurs aux enjeux écologiques et les encourager à changer progressivement d’automobiles. Ou serait-ce une façon de faire « avaler la pilule » aux Français qui se sont montrés défavorables aux ZFE ?

En effet, la loi passe difficilement, auprès de l’opinion publique. « La chasse aux pauvres est officiellement déclarée », lit-on sur les réseaux sociaux sous la mention « ZFE ». Ce qui en révolte plus d’un, c’est qu’il est désormais exigé des Français n’ayant souvent pas les moyens de s’acheter une nouvelle voiture de se séparer de leur ancienne, toujours en très bon état de fonctionnement. Beaucoup dénoncent une « obsolescence programmée » incitant à la consommation forcée : « Une mesure tellement écolo qu’elle oblige à acheter des véhicules neufs qu’on ne peut pas payer », s’indigne un utilisateur, sur X. Importer des millions de tonnes d’aliments depuis l’Amérique latine grâce aux accords du Mercosur, oui, mais laisser les Français se déplacer comme ils l’entendent, surtout pas ! Le message semble clair, l’écologie se paye au prix des plus modestes. Laurent Wauquiez, lui, dénonce « la bureaucratie punitive et idéologique qui fracture notre pays ».

Pendant ce temps, les piétons des centres-villes ne sont pas inquiétés. Quant aux autres ? « Ils n’avaient qu’à s’acheter une Tesla, comme tout le monde », ironise un internaute.

Vos commentaires

81 commentaires

  1. Combien d’artisans se trouvent interdits d’intervenir dans Paris ? Combien de propriétaires de véhicules classés Critair 3 ont les moyens (sans parler de l’envie !) de changer de voiture ,

    De plus les files d’attente auprès des bornes de recharge de voitures électriques le long des autoroutes en périodes de chassé croisé lié aux vacances sont amplement dissuasives.

  2. J’ai beaucoup de mal à croire que les véhicules hybrides qui rechargent leurs batterie par le biais de l’alternateur polluent moins que nos bons vieux moteurs thermiques dont les rejets sont hautement filtrés par des systèmes blue ou des filtres à particules.
    Un alternateur embarqué a une rendement maximum de 75 à 80%, c’est à dire qu’on va consommer 20% de carburant en plus pour fabriquer l’électricité de la batterie moteur.
    Les promoteurs du système vous expliqueront doctement qu’on récupère  » l’énergie de freinage « , la belle blague, on nous prend vraiment pour des c… Je me souviens avoir vexé le vendeur en lui disant qu’un bon conducteur anticipe les ralentissements et ne freine pratiquement jamais !
    Je possède une 208 équipée de système Blue qui consomme entre 4 et 4,5l/100 de gas-oil, j’ai beau interroger tous les propriétaires de véhicules hybrides, je n’ai jamais rencontré – dans la vraie vie – de véhicules qui consomment moins, et il ne faut pas être ingénieur pour comprendre que la pollution est proportionnelle à la consommation… 
    Alors quel est le gain réel ? Rouler à l’électricité en ville et polluer un peu moins pour polluer encore plus à l’extérieur des villes lors de la recharge de la batterie !
    Voila qui va faire un bien fou à la planète et les poumons de quelques citadins.

    • C’est comme les bio carburant, un ancien collègue de boulot avait fait rajouter le boitier miracle sur sont véhicule, il a vite déchanter au vue de la consommation, il faisait plus de 100km aller retour par jour pour venir sur paris ; il fait enlevé le boitier vite fait.

    • Sur long parcours, l’hybride rechargeable ou non consomme énormément. De plus, tant qu’on parlera en litres au 100, le diesel restera imbattable car ce liquide,plus lourd que l’essence, contient plus de calories et nos diesels modernes en profitent un max.

  3. J’ aimerai connaitre la concentration de particules dans l’ air, les nuits de Saint Sylvestre ou de 14 juillet après autant d’incendie de bagnoles ! Mais tout ne se limite pas là. J’ habite ( comme beaucoup) dans une résidence de 4 étages. Je fais passer la rallonge pour recharger par le balcon? Et donc je refroidis mon appartement? Et encore faut-il que mon emplacement de parking soit pile à la verticale! ( ce n’ est pas le cas) De plus, d’ origine rurale ( j’ en suis fier) lorsque je remonte dans le massif central, je devrais obligatoirement avoir des batteries totalement chargées . L’ an dernier ( inondation oblige) sur les 2 itinéraires à disposition pour mes trajets, il y avait sur chacun une déviation pour cause d’ éboulement ! Véhicule auto mobile mais à autonomie limitée. Aucune recharge possible pendant l’ odyssée. Enfin, qui peut donc me renseigner sur le coût réel d’une recharge ? Opacité totale. Achète ta voiture électrique puis ta pompe à chaleur…..Ensuite, on augmentera ( au besoin) différente taxe sur ta facture. Le gouvernement précédent tomba ( entre autre) pour cela. Ne nous laissons pas faire ! !moi, je n’ en achèterai pas.

    • Tant que je le pourrai je retarderai cette ineptie, sauf à la rigueur pour la seconde voiture, éventuellement une mini voiture électrique pour les courses en ville et les petits déplacements…
      Notre maison étant équipée de capteurs solaires, on pourrait envisager la recharge durant les périodes d’ensoleillement.
      Tout le monde ne peut hélas posséder 2 véhicules, capteurs solaires et pompe à chaleur…

      • Ne soyez pas inquiet !
        Dans peu de temps l’avantage de posséder des capteurs solaires sera vite écarté par une vignette Crit-Elec que les écolos de service Bruxellois ne vont pas tarder à inventer.

  4. Notre vieille poussive essence « sans plomb » aménagée à l’arrière pour transport de gros chien (DCD à Pâques), de 2003 vient de faire son dernier baroud d’honneur Troyes-Fontarrabie via un tour pour rien paumés en Sologne, mais il nous est à ce jour interdit d’entrer dans Paris voir notre fille. Le couteau sous la gorge : achète une Tesla ( à crédit ?) ou crève..

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