Zimbabwe : corruption électorale, encore et toujours…

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Les premiers résultats de l’élection présidentielle et législative pour laquelle six millions de Zimbabwéens ont voté sont tombés ce samedi 26 août : le président Emmerson Mnangagwa a décroché un second mandat.

Lors de la dernière élection présidentielle en 2018, l’armée avait tiré à balles réelles contre la foule qui manifestait contre les fraudes massives et unanimement reconnues par la totalité des observateurs étrangers et locaux. Ces fraudes avaient privé le leader de l’opposition d’alors, Morgan Tsangvirai, du MDC (Movement for Democratic Change), d’une victoire que tout le monde lui promettait.

Ouverts mercredi 23 août pour de nouvelles élections présidentielles et législatives, de nombreux bureaux de vote de la capitale Harare, bastion de l’opposition, ne fonctionnaient toujours pas… une heure avant leur fermeture, tard l’après-midi ! Devant les protestations de Nelson Chamisa, le nouvel homme fort du MDC, le pouvoir décidait d’ouvrir les bureaux de vote pour une journée encore.

Peu nombreux sont les observateurs étrangers qui donnent une chance à l’opposition de gagner ces élections, tant les emprisonnements d’opposants et la terreur que fait régner le pouvoir sont palpables. Avocat de profession et pasteur évangélique, Nelson Chamisa, homme élégant et cultivé, fait face à cet appareil d’État dévoué corps et âmes au ZANU/PF, parti de l’ex-sinistre président Mugabe qui avait déjà provoqué la faillite totale de ce pays avant d’être chassé du pouvoir par son second du parti, l’actuel président Emerson Mnangagwa.

Chamisa a déclaré, il y a quelques jours, que la répression féroce du pouvoir contre l’opposition était « le dernier coup de sabot d’un cheval mourant... » alors que, de son côté, le président déclarait que « rien ni personne ne l’empêcherait de diriger ce pays » où, selon les organisations alimentaires internationales, 60 % des 15 millions d’habitants pourraient se retrouver en situation d’insécurité alimentaire dans un proche avenir.

Il ne faut pas oublier que, jusqu’à l’expropriation des grands fermiers zimbabwéens de ce pays en 2005, ceux-ci arrivaient, sècheresse ou pas, à nourrir la totalité des habitants…

Jean-Pierre Lenoir
Jean-Pierre Lenoir
Journaliste et écrivain mauricien

Vos commentaires

11 commentaires

  1. Bof, il y a eu des élections truquées aussi bien aux USA qu’en France.
    Nous espérons donc, que  » la répression féroce du pouvoir contre l’opposition était « le dernier coup de sabot d’un cheval mourant… » »

  2. Cette Afrique qui depuis 70 ans, s’enfonce dans le néant. La Rhodésie, une perle de l’Afrique qui dirigeait par des autochtones, creuse encore dans la pauvreté. Quelle tristesse de laisser ce trésor à des voleurs et des incompétents. Une recolonisation devrait parfois s’imposer !

  3. Après le départ des blancs, tous les pays africains ou presque sont tombés entre les mains d incapables et de corrompus qui ont saboté ce qu on leur avait apporté ! Qu ils fassent avec !!!

  4. Quant nous voyons le fonctionnement de la démocratie et de la presse en France, peut-on donner des leçons ?

  5. 1980, année noire pour la Rhodésie, puios je rappeller qu’avant l’indépendance et la prise de pouvoir par Mugabe, le niveau de vie de la Rhodésie était quasiment équivalent à celui des USA, les fermiers blancs faisaient la richesse de ce pays qui aujourd’hui crève de faim, merci l’indépendance.

  6. La Rhodésie du sud, donc …Comme partout en Afrique, devenu les grand foutoir des corrompus et des incapables…Et ils vont venir encore chougner aux portes de l’ONU pour réclamer qu’on nourrisse leurs petits ?

  7. Quelle est la différence entre corruption et fraude électorale ? Aucune , les deux sont gagnés par des menteurs et des voleurs .

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